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Etats-Unis: Avant les élections de mi-mandat, Obama très critiqué sur l'économie malgré de très bons chiffres

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MIDTERM - Discrètement, l'économie américaine est en train d'aligner les performances exceptionnelles. Après une contraction de 2,1% en début d'année, les Etats-Unis viennent de connaître leur meilleur semestre de croissance depuis 2003. De quoi donner des gages de satisfaction à Barack Obama et aux démocrates, qui abordent mardi les élections du Congrès (les "midterms"). Et pourtant... Le président américain est attaqué sur son bilan économique, alors que de telles statistiques feraient bien le bonheur des Européens.

Pensez-y donc: croissance de 3,5% au troisième trimestre (en rythme annuel) alors que les experts attendaient plutôt 3%. Un taux de chômage tombé sous la barre de 6%, et une consommation intérieure poussée par la politique monétaire de la Réserve fédérale. Tous les voyants sont au vert, mais Barack Obama ne semble pas profiter de cette reprise robuste.

Sept Américains sur dix ont une mauvaise appréciation de la première économie du monde et presque autant affichent leur méfiance vis-à-vis du gouvernement, donnant un avantage aux républicains avant les élections de mi-mandat, selon un sondage publié la semaine dernière. Une majorité d'Américains (56%) désapprouvent le président démocrate Barack Obama, et ils blâment davantage les démocrates que les républicains (par trois contre un) pour les difficultés de leur pays, précise le sondage réalisé pour ABC News et le Washington Post.

Avec 42% d'opinions défavorables chez Gallup, le président est presque aussi impopulaire que son prédécesseur, George W. Bush, en 2006, quand celui-ci avait perdu les deux chambres du Congrès. Ou qu’en 2010, quand Obama avait vu la vague du Tea Party faire basculer la Chambre.

70% des Américains désapprouvent la politique économique

En dépit de la baisse du chômage et des signes de croissance de l'économie, 70% des Américains accordent une mauvaise note à l'économie et six sur dix disent avoir peu ou pas du tout confiance dans le gouvernement pour résoudre les crises. Si les salaires ont recommencé à augmenter, la hausse est plus modérée que lors des précédentes reprises : +2 % en rythme annuel, contre +3 % ou +4 % autrefois.




Et les bons chiffres apparents de l'emploi ne masquent pas la réalité. La plupart des spécialistes attribuent cette baisse spectaculaire (ci-dessus) à la chute du taux de participation sur le marché du travail, qui mesure la proportion d'Américain en âge de travailler effectivement employé ou à la recherche d'un emploi. La hausse des chômeurs découragés explique donc en partie ce recul du taux de chômage. En plus du faible taux de participation, une grande partie des emplois créés sont des emplois à temps partiels. Les entreprises restent donc encore méfiantes quant à la création de nouveaux emplois.

Pour Janet Yellen, la présidente de la Fed, les inégalités de revenus et de richesses, qui "se sont à nouveau creusées pendant la reprise aux Etats-Unis, ont quasiment atteint un sommet depuis un siècle". La patronne de la banque centrale marche donc dans les pas de Thomas Piketty, l'économiste français dont les thèses ont cartonné outre-Atlantique. Dans Le Capital au XXIème siècle il explique que le capitalisme, s'il n'est pas régulé, génère des inégalités grandissantes (450.000 exemplaires vendus aux Etats-Unis).


L'économie américaine impacte-t-elle les... par FranceInfo


Creusement des inégalités et croissance des salaires trop faible

"Le creusement des inégalités a recommencé pendant la reprise économique alors que le marché boursier a rebondi, que la croissance des salaires a été faible et que la hausse des prix des maisons n'a pas restauré le patrimoine perdu pour une grande partie des ménages", a déclaré Janet Yellen, lors d'un discours à Boston mi-octobre. La banquière centrale a en outre mentionné le fardeau de la dette des étudiants contractée pour financer leurs études qui a quadruplé entre 2004 et 2014.

Selon le Wall Street Journal, si le pays va mieux, le mécontentement des électeurs envers Obama s'explique par divers faits. "D'abord l'usure des six ans de présidence", explique l'éditorialiste Matthew Kaminski, "comme ce fut le cas pour Bush, Clinton, Reagan". "Mais surtout", rajoute-t-il, "un sentiment de stagnation perçu par la classe moyenne. L'économie repart, mais pas suffisamment et pas nécessairement les salaires. Surtout pour les classes les moins éduquées."

Barack Obama l'a reconnu lui-même le 1er novembre. "Les bénéfices de ce redémarrage de l’économie ne sont pas perçus par tout le monde", a-t-il dit lors de son discours hebdomadaire. La hausse du salaire minimum envisagée par le président dans son discours sur l’état de l’Union, au début de l’année, aurait pu fournir un solide argumentaire de campagne, de même que le thème de l’égalité des salaires entre les hommes et les femmes. Sauf que le président n'a pas avancé sur ces sujets.

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