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Tunisie: Les partis perdants aux législatives à l'heure du bilan

Les résultats préliminaires des élections législatives révèlent que 154 sièges sur les 217 de la prochaine Assemblée iront à deux partis: Nida Tounes et Ennahdha.

Plusieurs formations tels qu'Al Joumhouri, l'Union pour la Tunisie (UPT: Al Massar et indépendants), Ettakatol ou le Congrès pour la république (CPR) ont accusé un échec électoral cuisant. Quelles leçons les dirigeants de ces partis historiques ont-ils tiré de ces élections?

Des méfaits du vote utile

Un seul siège brigué à la prochaine Assemblée par Al Joumhouri (ex-PDP), parti du militant historique, Ahmed Nejib Chebbi.





Devant l'ampleur des dégâts le dirigeant lssam Chebbi balaye l'hypothèse du vote sanction:

"Il est vrai que les électeurs n'ont pas voté pour nous mais ils ne nous ont pas punis car nous avons toujours été fidèles à nos principes", a-t-il affirmé sur Mosaïque FM

Pour lui les raison de cet échec résident plutôt dans le phénomène du vote utile au profit du parti de Beji Caïd Essebsi.

"La bipolarisation politique entre Nida Tounes et Ennahdha a atteint un degré extrême. Nida Tounes a profité de cela à travers son invitation au vote utile. Et la base électorale de toutes les forces centristes a ainsi été récupérée par lui", a-t-il assuré.

Quelles leçons tirer de tout cela? "Nous devons profondément revoir nos politiques, nos méthodes, nos dirigeants. Car à présent en Tunisie, nous avons deux partis de droite alors que le centre est vide", a ajouté Issam Chebbi.

Trop proche de Nida Tounes

Fadhel Moussa du parti Al Massar a qualifié dans la même émission l'échec de l'UPT de "défaite sans équivalent" et de "séisme". Il faut dire que sa coalition n'a obtenu aucun siège. Lui aussi pense que le vote utile a été handicapant.

"Ceux qui ont voté utile ne voulaient faire qu'une chose: exclure Ennahdha", a soutenu le candidat malheureux de l'UPT à l'Arianna.

Convaincu que les députés de son parti ont joué un rôle "très positif" à l'Assemblée constituante, Moussa considère qu'il ne s'agit pas d'un vote sanction pour l'UPT:

"Les électeurs se sont dit: 'Comme l'UPT entrera en coalition avec Nida Tounes après les élections, alors on va voter pour Nida tounes directement'. Notre faute c'est que nous nous sommes trop approchés de Nida Tounes et notre image s'est mélangée à lui", a-t-il estimé.

Ettakatol et le CPR pour une coalition centriste

Tarek Kahlaoui, membre du CPR, s'est exprimé sur son compte Facebook à propos de l'échec de son parti qui obtenu 4 sièges en 2014 contre 30 en 2011.

Il s'agit pour lui d'un vote sanction contre la Troïka (Ettakatol, CPR, Ennahdha) et contre la classe politique "traditionnelle" en général.

"C'est un message exprimant un mécontentement. Il faut calmement en tirer les leçons et effectuer les révisions nécessaires", poursuit-il.

"L'une des priorités actuelles est de construire une coalition au sein de la prochaine assemblée, regroupant les partis démocrates et centristes qui défendront le cheminement démocratique".

Même priorité pour Mustapha Ben Jaâfar, candidat à la présidentielle du parti Ettakatol et président de l'Assemblée constituante. Après avoir obtenu un seul siège, l'heure est à l'auto-critique. C'est "un choc" et "une "punition", a-t-il déclaré à la presse le 29 octobre.

"Le peuple tunisien nous a puni parce que les forces social-démocrates sont restées dans un éparpillement désastreux et n'ont pas assumé la responsabilité de s'unir", a-t-il déploré.

"Je lance un appel aux personnalités qui ont un poids dans la scène politique, Moncef Marzouki, Mohamed Hamdi, Ahmed Nejib Chebbi, Mohamed Abbou, Ali Romdhane, Brahim Hayder, Hamma Hammami, Abderraouf Ayadi, Maya Jribi (...) afin de dialoguer sur la question de l'avenir du pays".

Concrètement le leader d'Ettakatol appelle à la constitution d"un "front centriste". L'absence de la famille centriste et la bipolarisation dans la prochaine Assemblée risquent, selon lui, de provoquer des conflits qui peuvent "s'enflammer", entre Nida Tounes et Ennahdha:

"La situation nous fait peur. Dans la cadre de la régulation du paysage politique, il faut que toutes les forces centristes se réunissent. Ce sera notre projet pour les prochaines années", a-t-il conclu.

LIRE AUSSI: Tunisie: Ettakatol ou le difficile compromis politique




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