Berceau de la révolution tunisienne, Sidi Bouzid en est restée le symbole. Quatre ans après l’immolation du marchand ambulant Mohamed Bouazizi, les journalistes étrangers continuent à s’y rendre lors des dates-clés.
Mais les habitants de Sidi Bouzid ne veulent plus entendre parler de révolution, encore moins d’élections. Quatre jours avant les législatives, ils semblent désabusés. Rien n’a changé, affirment-ils.
Si ce n’est, peut-être, la réouverture du bar qui avait dû fermer, en 2012, sous la pression de groupes salafistes.
"Le problème, ce n’est pas l’argent"
"Ils ont augmenté les effectifs de la police", remarquent plusieurs Bouzidiens.
Les altercations entre les habitants et certains groupes salafistes ont diminué, la plupart des mosquées occupées, parmi lesquelles la grande mosquée, ont été récupérées.
Mais les problèmes économiques, prépondérants, sont loin d’être réglés.
L’Etat avait alloué au gouvernorat de Sidi Bouzid un budget de 728 millions de dinars, mais seul un tiers de cette somme a été dépensée.
Des routes ont été construites et l’entreprise Délice Danone a installé une usine a quelques kilomètres de la ville principale. Mais de nombreux projets sont en attente et le taux de chômage de la région reste au-dessus de la moyenne nationale.
"Le problème, ce n’est pas l’argent", affirme Naoufel Jemmali, candidat indépendant en tête de la liste du parti Ennahdha.
"Le problème, c’est la capacité de mettre en œuvre les projets".
Selon l’ancien ministre de l’Emploi du gouvernement Larayedh, les barrières ont été principalement administratives et les acteurs politiques se seraient trop querellés. Mais pour les habitants, l’équation est simple: De nombreux diplômés pour de très rares emplois.
"L’argent est distribué de façon massive"
Les jeunes sont particulièrement touchés par la crise. Pour Héni Nejib, journaliste et coordinateur au complexe culturel de la ville, "les jeunes n’ont pas trouvé leur place dans les programmes". Il espère qu’ils iront voter, mais d’après ses observations, "ça va être difficile".
Ils sont nombreux à affirmer qu’ils n’iront pas voter. Certains abstentionnistes mettent tout de même la campagne à profit et suggèrent à demi-mot qu’ils se font payer pour "faire de la publicité" à des partis.
Hier, un jeune s’est arrêté devant la terrasse du restaurant de Zied. Il a raconté qu’il venait d’être payé pour faire un tour de la ville en mobylette avec le drapeau d’un des partis favoris et qu’il allait désormais dépenser cet argent au bar.
Le bar a ré-ouvert il y a quelques mois. Il était resté fermé plus de deux ans suite à des altercations avec un groupe de salafistes. Ils sont une quarantaine à siroter des bières à l’intérieur, aux alentours de midi.
Basset y est assis avec un ami.
Il va bientôt finir ses études et ne s’attend pas à trouver du travail. Il refuse de travailler pour les partis parce que le néant reviendra après la fin de la campagne.
Mais les habitants de Sidi Bouzid ne veulent plus entendre parler de révolution, encore moins d’élections. Quatre jours avant les législatives, ils semblent désabusés. Rien n’a changé, affirment-ils.
Si ce n’est, peut-être, la réouverture du bar qui avait dû fermer, en 2012, sous la pression de groupes salafistes.
"Le problème, ce n’est pas l’argent"
"Ils ont augmenté les effectifs de la police", remarquent plusieurs Bouzidiens.
Les altercations entre les habitants et certains groupes salafistes ont diminué, la plupart des mosquées occupées, parmi lesquelles la grande mosquée, ont été récupérées.
Mais les problèmes économiques, prépondérants, sont loin d’être réglés.
L’Etat avait alloué au gouvernorat de Sidi Bouzid un budget de 728 millions de dinars, mais seul un tiers de cette somme a été dépensée.
Des routes ont été construites et l’entreprise Délice Danone a installé une usine a quelques kilomètres de la ville principale. Mais de nombreux projets sont en attente et le taux de chômage de la région reste au-dessus de la moyenne nationale.
"Le problème, ce n’est pas l’argent", affirme Naoufel Jemmali, candidat indépendant en tête de la liste du parti Ennahdha.
"Le problème, c’est la capacité de mettre en œuvre les projets".
Selon l’ancien ministre de l’Emploi du gouvernement Larayedh, les barrières ont été principalement administratives et les acteurs politiques se seraient trop querellés. Mais pour les habitants, l’équation est simple: De nombreux diplômés pour de très rares emplois.
"L’argent est distribué de façon massive"
"La révolution, on l’a fait pour la dignité et pour l’emploi", rappelle le jeune Hamza. "Il n’y a ni l’un ni l’autre". Il travaille dans un petit magasin, mais la plupart de ses amis n’ont pas cette chance. Il n’ira pas voter.
Les jeunes sont particulièrement touchés par la crise. Pour Héni Nejib, journaliste et coordinateur au complexe culturel de la ville, "les jeunes n’ont pas trouvé leur place dans les programmes". Il espère qu’ils iront voter, mais d’après ses observations, "ça va être difficile".
Ils sont nombreux à affirmer qu’ils n’iront pas voter. Certains abstentionnistes mettent tout de même la campagne à profit et suggèrent à demi-mot qu’ils se font payer pour "faire de la publicité" à des partis.
"Ils vont prendre l’argent mais n’iront pas voter pour les partis", ironise Héni Néjib, qui confirme que "l’argent est distribué de façon massive".
Hier, un jeune s’est arrêté devant la terrasse du restaurant de Zied. Il a raconté qu’il venait d’être payé pour faire un tour de la ville en mobylette avec le drapeau d’un des partis favoris et qu’il allait désormais dépenser cet argent au bar.
Le bar a ré-ouvert il y a quelques mois. Il était resté fermé plus de deux ans suite à des altercations avec un groupe de salafistes. Ils sont une quarantaine à siroter des bières à l’intérieur, aux alentours de midi.
Basset y est assis avec un ami.
Il va bientôt finir ses études et ne s’attend pas à trouver du travail. Il refuse de travailler pour les partis parce que le néant reviendra après la fin de la campagne.
Dans son magasin, Hamza aussi l’avait remarqué: "Les partis ne se souviennent des pauvres que pour les élections".