Vainqueur des élections de 2011 et parmi les favoris des législatives de 2014, le mouvement islamiste Ennahdha semble vouloir donner aux électeurs une image fédératrice et éloignée des tiraillements sociaux, religieux et politiques.
Après l'expérience du Dialogue national, le consensus est devenu, pour le mouvement, le mot d'ordre d'une campagne électorale sur laquelle il mise beaucoup.
Un président consensuel
Le parti islamiste a décidé de ne pas présenter de candidat à la présidentielle et n'a déclaré, pour l'heure, son soutien à aucun candidat en lice.
Dès juin 2014, Ennahdha avait lancé une initiative invitant les partis à s'accorder sur un candidat "consensuel" à la présidentielle.
C'est le conseil de la Choura, représenté par Fathi Ayadi, qui avait conçu ce "projet national" pouvant "s'ouvrir sur un programme commun pour le prochain gouvernement", affirmait Fathi Ayadi, président du Conseil en juillet.
Une idée nouvelle
Ennahdha n'a pas abandonné sa proposition, malgré les accusations lui imputant des calculs politiciens et anti-démocratiques. Pour certains, le consensus serait une façon de détourner les votes des électeurs à son avantage. Mais Ennahdha persiste et signe:
"L'idée est nouvelle. Il est donc normal que les adversaires politiques s'en méfient (...) Mais avec le temps elle a été de plus en plus acceptée", avait assuré Rached Ghannouchi, président du mouvement, à la radio Mosaïque FM en septembre.
Des dangers de la division
Selon Rached Ghannouchi, un des grands dangers qui menacent la Tunisie est la division de la société:
"En Egypte, lorsque la société s'est divisée entre 51% pour Morsi et 49% pour Chafik, le bateau s'est renversé", a-t-il déclaré lors d'une interview diffusée sur Nessma TV, en référence à la prise de pouvoir de Sissi.
La division pose également problème aux yeux de Lotfi Zitoun, un des cadres du parti. Le dirigeant était pourtant jugé par certains comme l'un des plus virulents du mouvement:
"Notre discours n'a pas changé. Il a plutôt évolué. Nous voyons des partis qui sont toujours en 2011, qui vivent dans le passé (...) Ils veulent diviser la société en deux: le 21ème siècle et le 7ème siècle (hégire). L'expérience difficile du pouvoir nous a permis de réfléchir d'une autre façon. Elle nous a permis de connaitre les attentes des tunisiens", a-t-il affirmé le 21 octobre sur Nessma TV.
"ll n'y aucun parti capable de gouverner seul (...) Pour les cinq prochaines années, nous avons besoin de rassembler", a-t-il conclu.
Pas de veto sur les figures de l'ancien régime
A l'approche des législatives, Rached Ghannouchi a clairement exprimé l'intention d'Ennahdha de forger des coalitions pour le prochain gouvernement:
"La Tunisie a encore besoin d'un consensus entre islamistes et laïcs parce qu'après les élections nous ne serons pas dans une démocratie stable mais dans une démocratie de transition. Il nous faut un gouvernement d'union pour relever tous les défis qui se posent à notre région", a-t-il déclaré à l'agence Reuters.
Ghannouchi, par ailleurs, ne semble pas gêné par les partis dont les leaders sont issus du régime Ben Ali:
"Ce sont tous des partis légaux, donc nous sommes prêts à travailler avec eux. Nous ne posons aucun veto pour ce qui est des partis légaux".
Le parti islamiste Ennahdha avait longtemps défendu le projet de loi portant sur "l'immunisation de la révolution" et visant à exclure les collaborateurs de l'ancien régime de la vie politique tunisienne.
Depuis la crise politique déclenchée par l'assassinat du député Mohamed Brahmi, les principaux dirigeants d'Ennahdha, dont son président Rached Ghannouchi, se sont clairement exprimés contre toute forme d'exclusion politique. Ce positionnement avait créé quelques tensions au sein du parti et avait été perçu comme un rapprochement avec Nida Tounes (parti de Béji Caïed Essebsi) qui compte d'anciens responsables du RCD dissous dans ses rangs.
La politique du "consensus" entre les partis politiques s'était notamment concrétisée dans le Dialogue national et l'adoption de la Constitution.
Le mode de scrutin proportionnel au plus fort reste, retenu pour les élections législatives est le même que celui des élections du 23 octobre 2011. Il a pour particularité de favoriser une plus grande diversité dans la composition du Parlement et limite considérablement la possibilité pour un parti donné d'obtenir une majorité absolue des sièges. Des alliances seraient donc nécessaires pour pouvoir gouverner.
Après l'expérience du Dialogue national, le consensus est devenu, pour le mouvement, le mot d'ordre d'une campagne électorale sur laquelle il mise beaucoup.
Un président consensuel
Le parti islamiste a décidé de ne pas présenter de candidat à la présidentielle et n'a déclaré, pour l'heure, son soutien à aucun candidat en lice.
Dès juin 2014, Ennahdha avait lancé une initiative invitant les partis à s'accorder sur un candidat "consensuel" à la présidentielle.
C'est le conseil de la Choura, représenté par Fathi Ayadi, qui avait conçu ce "projet national" pouvant "s'ouvrir sur un programme commun pour le prochain gouvernement", affirmait Fathi Ayadi, président du Conseil en juillet.
Une idée nouvelle
Ennahdha n'a pas abandonné sa proposition, malgré les accusations lui imputant des calculs politiciens et anti-démocratiques. Pour certains, le consensus serait une façon de détourner les votes des électeurs à son avantage. Mais Ennahdha persiste et signe:
"L'idée est nouvelle. Il est donc normal que les adversaires politiques s'en méfient (...) Mais avec le temps elle a été de plus en plus acceptée", avait assuré Rached Ghannouchi, président du mouvement, à la radio Mosaïque FM en septembre.
Des dangers de la division
Selon Rached Ghannouchi, un des grands dangers qui menacent la Tunisie est la division de la société:
"En Egypte, lorsque la société s'est divisée entre 51% pour Morsi et 49% pour Chafik, le bateau s'est renversé", a-t-il déclaré lors d'une interview diffusée sur Nessma TV, en référence à la prise de pouvoir de Sissi.
La division pose également problème aux yeux de Lotfi Zitoun, un des cadres du parti. Le dirigeant était pourtant jugé par certains comme l'un des plus virulents du mouvement:
"Notre discours n'a pas changé. Il a plutôt évolué. Nous voyons des partis qui sont toujours en 2011, qui vivent dans le passé (...) Ils veulent diviser la société en deux: le 21ème siècle et le 7ème siècle (hégire). L'expérience difficile du pouvoir nous a permis de réfléchir d'une autre façon. Elle nous a permis de connaitre les attentes des tunisiens", a-t-il affirmé le 21 octobre sur Nessma TV.
"ll n'y aucun parti capable de gouverner seul (...) Pour les cinq prochaines années, nous avons besoin de rassembler", a-t-il conclu.
Pas de veto sur les figures de l'ancien régime
A l'approche des législatives, Rached Ghannouchi a clairement exprimé l'intention d'Ennahdha de forger des coalitions pour le prochain gouvernement:
"La Tunisie a encore besoin d'un consensus entre islamistes et laïcs parce qu'après les élections nous ne serons pas dans une démocratie stable mais dans une démocratie de transition. Il nous faut un gouvernement d'union pour relever tous les défis qui se posent à notre région", a-t-il déclaré à l'agence Reuters.
Ghannouchi, par ailleurs, ne semble pas gêné par les partis dont les leaders sont issus du régime Ben Ali:
"Ce sont tous des partis légaux, donc nous sommes prêts à travailler avec eux. Nous ne posons aucun veto pour ce qui est des partis légaux".
Le parti islamiste Ennahdha avait longtemps défendu le projet de loi portant sur "l'immunisation de la révolution" et visant à exclure les collaborateurs de l'ancien régime de la vie politique tunisienne.
Depuis la crise politique déclenchée par l'assassinat du député Mohamed Brahmi, les principaux dirigeants d'Ennahdha, dont son président Rached Ghannouchi, se sont clairement exprimés contre toute forme d'exclusion politique. Ce positionnement avait créé quelques tensions au sein du parti et avait été perçu comme un rapprochement avec Nida Tounes (parti de Béji Caïed Essebsi) qui compte d'anciens responsables du RCD dissous dans ses rangs.
La politique du "consensus" entre les partis politiques s'était notamment concrétisée dans le Dialogue national et l'adoption de la Constitution.
Le mode de scrutin proportionnel au plus fort reste, retenu pour les élections législatives est le même que celui des élections du 23 octobre 2011. Il a pour particularité de favoriser une plus grande diversité dans la composition du Parlement et limite considérablement la possibilité pour un parti donné d'obtenir une majorité absolue des sièges. Des alliances seraient donc nécessaires pour pouvoir gouverner.
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