Les applications de réservation de voitures de tourisme avec chauffeur (VTC), une tendance qui grimpe en Arabie Saoudite?
C'est ce que révèle le quotidien Le Monde. En effet, ces deux dernières années une multitude d'applications spécialisées dans le transport privé ont été lancées en Arabie-Saoudite.
Avec une population saoudienne équipée à 74% de smartphone, l'Arabie Saoudite constitue l'un des "marchés les plus importants au niveau mondial", enchaîne Le Monde. Ainsi l'une des applications proposée aurait été téléchargée 300.000 fois depuis février et une autre compte 50.000 utilisateurs réguliers, avec un chiffre d'affaire en croissance de 50% par mois!
Une alternative pour les femmes?
Dans un pays où les femmes n'ont pas le droit de conduire, les applications de réservation de voitures avec chauffeur deviennent l'alternative principale des Saoudiennes. C'est ce qu'indique le Wall Street journal, précisant que 80 % des utilisateurs de ces services sont des femmes.
Citée par Le Monde, une assistante de recherche âgée de 28 ans basée à Jedda, a comme plusieurs autres, estimé que ce type d'application ne sera jamais une alternative: "C'est humiliant. Je sais que ce n'est pas eux qui m'interdisent de conduire, mais ça fait mal quand même".
De No woman, no cry à No woman, no drive
En octobre 2013, trois femmes membres du Conseil de la Choura avaient déposé une recommandation pour une levée de l'interdiction de conduire faite aux Saoudiennes, mais celle-ci n'a pas été retenue.
Des militantes avaient lancé un appel aux Saoudiennes à prendre le volant , mais l'avaient retiré ensuite pour éviter une confrontation avec les autorités qui avaient multiplié les mises en garde.
Ce jour-là, 16 femmes avaient été arrêtées au volant et ont dû payer des amendes. L'Arabie saoudite est régie par une stricte application de la loi islamique, et les femmes ont besoin de l'autorisation d'un tuteur pour voyager, travailler ou se marier.
Suite de l'article après le diaporama:
Les militantes avaient alors insisté une nouvelle fois sur le fait qu'être contraintes à recourir à un chauffeur, faute de transports en commun, n'était plus une alternative:
"Mon salaire est de 3500 riyals (environ 1500 dinars tunisiens) et le chauffeur me coûte 1200 riyals", avait affirmé ainsi une mère de famille sur le site de la campagne.
Des "Indications positives" des autorités se heurtent au conservatisme persistant de certains
Le chef de la puissante police religieuse, Abdel Latif Al Cheikh, tout comme le ministre de la Justice, Mohammad Al-Issa, avaient affirmé en 2013, qu'aucun texte religieux ne stipulait que la femme n'avait pas le droit de conduire.
Des indications qui avaient été suivies de plusieurs protestations d'oulémas radicaux, après la mise en place et la nomination de trente femmes au Conseil consultatif.
Les militantes de la campagne "Women2drive" avaient alors affirmé que le fait de conduire ne contrevient pas à la charia -la loi islamique invoquée dans les milieux conservateurs partisans de l'interdiction- et n'est interdit par aucune loi dans le royaume.
Le mufti d'Arabie saoudite avait quant à lui assuré qu'empêcher les femmes de conduire était destiné à "protéger la société du mal".
A court d'arguments, un religieux conservateur, Saleh Al-Luhaydan, avait insisté sur le fait que les femmes qui conduisaient risquaient d'avoir des enfants anormaux en raison de "la pression sur leurs ovaires". De quoi susciter la colère des Saoudiennes sur les réseaux sociaux:
"Un peu de respect s'il vous plaît. Si vous ne voulez pas que nous conduisions, trouvez au moins une bonne excuse."
"Quand l'idiotie épouse le dogme dans la chapelle des traditions médiévales, voilà l'enfant qu'ils ont."
"Il n'arrive jamais rien à vos testicules? Non? Donc on devrait s'en sortir."
Le 26 octobre prochain, comme chaque année, des militantes appellent de nouveau les Saoudiennes à braver l'interdiction de conduire en prenant le volant.
C'est ce que révèle le quotidien Le Monde. En effet, ces deux dernières années une multitude d'applications spécialisées dans le transport privé ont été lancées en Arabie-Saoudite.
Avec une population saoudienne équipée à 74% de smartphone, l'Arabie Saoudite constitue l'un des "marchés les plus importants au niveau mondial", enchaîne Le Monde. Ainsi l'une des applications proposée aurait été téléchargée 300.000 fois depuis février et une autre compte 50.000 utilisateurs réguliers, avec un chiffre d'affaire en croissance de 50% par mois!
Une alternative pour les femmes?
Dans un pays où les femmes n'ont pas le droit de conduire, les applications de réservation de voitures avec chauffeur deviennent l'alternative principale des Saoudiennes. C'est ce qu'indique le Wall Street journal, précisant que 80 % des utilisateurs de ces services sont des femmes.
Citée par Le Monde, une assistante de recherche âgée de 28 ans basée à Jedda, a comme plusieurs autres, estimé que ce type d'application ne sera jamais une alternative: "C'est humiliant. Je sais que ce n'est pas eux qui m'interdisent de conduire, mais ça fait mal quand même".
LIRE AUSSI: La fondation Thomson Reuters publie un classement biaisé sur les droits des femmes dans les pays arabes
De No woman, no cry à No woman, no drive
En octobre 2013, trois femmes membres du Conseil de la Choura avaient déposé une recommandation pour une levée de l'interdiction de conduire faite aux Saoudiennes, mais celle-ci n'a pas été retenue.
Des militantes avaient lancé un appel aux Saoudiennes à prendre le volant , mais l'avaient retiré ensuite pour éviter une confrontation avec les autorités qui avaient multiplié les mises en garde.
Ce jour-là, 16 femmes avaient été arrêtées au volant et ont dû payer des amendes. L'Arabie saoudite est régie par une stricte application de la loi islamique, et les femmes ont besoin de l'autorisation d'un tuteur pour voyager, travailler ou se marier.
Suite de l'article après le diaporama:
Les militantes avaient alors insisté une nouvelle fois sur le fait qu'être contraintes à recourir à un chauffeur, faute de transports en commun, n'était plus une alternative:
"Mon salaire est de 3500 riyals (environ 1500 dinars tunisiens) et le chauffeur me coûte 1200 riyals", avait affirmé ainsi une mère de famille sur le site de la campagne.
Des "Indications positives" des autorités se heurtent au conservatisme persistant de certains
Le chef de la puissante police religieuse, Abdel Latif Al Cheikh, tout comme le ministre de la Justice, Mohammad Al-Issa, avaient affirmé en 2013, qu'aucun texte religieux ne stipulait que la femme n'avait pas le droit de conduire.
Des indications qui avaient été suivies de plusieurs protestations d'oulémas radicaux, après la mise en place et la nomination de trente femmes au Conseil consultatif.
Les militantes de la campagne "Women2drive" avaient alors affirmé que le fait de conduire ne contrevient pas à la charia -la loi islamique invoquée dans les milieux conservateurs partisans de l'interdiction- et n'est interdit par aucune loi dans le royaume.
"Tout comme les femmes parmi les compagnons du prophète (Mahomet) se déplaçaient à dos de cheval et de chameau, il est de notre droit de conduire en utilisant les moyens de transport de notre ère moderne".
Le mufti d'Arabie saoudite avait quant à lui assuré qu'empêcher les femmes de conduire était destiné à "protéger la société du mal".
A court d'arguments, un religieux conservateur, Saleh Al-Luhaydan, avait insisté sur le fait que les femmes qui conduisaient risquaient d'avoir des enfants anormaux en raison de "la pression sur leurs ovaires". De quoi susciter la colère des Saoudiennes sur les réseaux sociaux:
Please respect ourminds If u don't want us to drive at least come up with good reasonable excuse #قيادة_المرأة_تؤثر_على_المبايض_والحوض
— 7oor (@Owiwi_Hoor) September 27, 2013
"Un peu de respect s'il vous plaît. Si vous ne voulez pas que nous conduisions, trouvez au moins une bonne excuse."
When idiocy marries dogma in the chapel of medieval traditions, this is their prodigal child. #قيادة_المرأة_تؤثر_على_المبايض_والحوض
— Shamael Al-Sharikh (@Shamael3) September 28, 2013
"Quand l'idiotie épouse le dogme dans la chapelle des traditions médiévales, voilà l'enfant qu'ils ont."
#قيادة_المرأة_تؤثر_على_المبايض_والحوض
— jamila alqahtany (@jemo006) September 30, 2013
Does anything ever happen to your balls? No? Then we’re fine"
"Il n'arrive jamais rien à vos testicules? Non? Donc on devrait s'en sortir."
Le 26 octobre prochain, comme chaque année, des militantes appellent de nouveau les Saoudiennes à braver l'interdiction de conduire en prenant le volant.
LIRE AUSSI:
Retrouvez les articles du HuffPost Maghreb sur notre page Facebook.