Vous n'y comprenez rien au budget de l'Etat? Vous êtes loin d'être le seul.
Pourtant, à l'approche des élections, les promesses plus ou moins réalisables et les chiffres plus ou moins exacts se multiplient. C'est dans ce contexte que l'ONG tunisienne Al Bawsala a lancé ce jeudi son nouveau projet, "Marsad Budget".
Après "Marsad Majles", l'observatoire de l'Assemblée et "Marsad Baladia", relatif au mode de fonctionnement des municipalités, Al Bawsala s'attaque donc au budget de l'Etat.
Fact checking et redevabilité
"Tout le monde parle des finances publiques, mais beaucoup ne maîtrisent pas le sujet, car il n'y a pas assez de visibilité", soutient Ons Ben Abdelkarim, secrétaire générale d'Al Bawsala, au HuffPost Maghreb.
L'idée était donc de regrouper les informations officielles publiées ou obtenues, dans une même plateforme. Les données jugées importantes ont été extraites, présentées de manière interactive et un glossaire a été élaboré, afin d'en faciliter la compréhension.
D'où proviennent les recettes de l'Etat? Comment sont réparties les dépenses? Quelle est la part des dépenses de développement par rapport au budget de chaque ministère? À combien s'élève la dette publique ou le montant destiné à la caisse générale de compensation? À qui profitent les subventions sur les produits de base?
Autant d'informations disponibles dont le but affiché est double: Vérifier les données avancées par les différents acteurs (fact checking) et instaurer le principe de "redevabilité" (le fait de rendre des comptes) par l'implication des citoyens et l'accès à l'information.
Accès à l'information: Le ministère de l'Intérieur n'a pas failli à sa réputation
En plus des données accessibles sur la plateforme, Al Bawsala a mis en place un indice d'évaluation des ministères en ce qui concerne l'accès à l'information.
"Nous avons cherché à obtenir les organigrammes ainsi que la liste nominative des directeurs généraux des ministères. Cette démarche nous a permis d'évaluer la mise en application concrète du droit d'accès à l'information tel que prévu par le décret-loi n°41 du 26 mai 2011", explique Al Bawsala.
Ainsi, pour obtenir l'organigramme de chaque ministère, l'équipe de "Marsad Budget" a suivi la procédure prévue pour une demande d'accès aux documents administratif. Les différentes étapes de cette procédure sont détaillées sur le site.
Partant de cette unité de mesure et des critères retenus (accueil, procédure de dépôt, délai de réponse, etc.), une note globale a été octroyée à chaque ministère.
Le ministère de l'Agriculture arrive en tête de classement, avec une appréciation "très satisfaisante" pour chacun des critères retenus...
...alors que le ministère de l'Intérieur demeure fidèle à sa réputation d'institution opaque, en figurant en queue de peloton.
"Il existe encore une dissociation entre l'Etat et le citoyen, on se demande si les ministères travaillent vraiment pour les citoyens. Notre projet s'inscrit dans une optique de suivi des projets de développement et la publication des organigrammes est une question de 'redevabilité'. L'Etat doit rendre des comptes", a-t-elle conclu.
Pourtant, à l'approche des élections, les promesses plus ou moins réalisables et les chiffres plus ou moins exacts se multiplient. C'est dans ce contexte que l'ONG tunisienne Al Bawsala a lancé ce jeudi son nouveau projet, "Marsad Budget".
Après "Marsad Majles", l'observatoire de l'Assemblée et "Marsad Baladia", relatif au mode de fonctionnement des municipalités, Al Bawsala s'attaque donc au budget de l'Etat.
"La principale motivation derrière ce projet a été de fournir et de simplifier les informations budgétaires et ce, en assurant le suivi et le contrôle du processus budgétaire, de la loi de finances, son vote et sa mise en œuvre", explique l'association dans un communiqué.
Fact checking et redevabilité
"Tout le monde parle des finances publiques, mais beaucoup ne maîtrisent pas le sujet, car il n'y a pas assez de visibilité", soutient Ons Ben Abdelkarim, secrétaire générale d'Al Bawsala, au HuffPost Maghreb.
L'idée était donc de regrouper les informations officielles publiées ou obtenues, dans une même plateforme. Les données jugées importantes ont été extraites, présentées de manière interactive et un glossaire a été élaboré, afin d'en faciliter la compréhension.
D'où proviennent les recettes de l'Etat? Comment sont réparties les dépenses? Quelle est la part des dépenses de développement par rapport au budget de chaque ministère? À combien s'élève la dette publique ou le montant destiné à la caisse générale de compensation? À qui profitent les subventions sur les produits de base?
Autant d'informations disponibles dont le but affiché est double: Vérifier les données avancées par les différents acteurs (fact checking) et instaurer le principe de "redevabilité" (le fait de rendre des comptes) par l'implication des citoyens et l'accès à l'information.
Faire parler les chiffres
"Par exemple nous pouvons constater que le ministère de l'Education bénéficie de la part la plus importante du budget de l'Etat (environ 19%), mais que moins de 10% du montant sont alloués aux dépenses de développement", détaille Jihane Ben Yahia, chef du projet "Marsad Budget".
Les ressources dont dispose le ministère en question ou leur répartition ne permettraient donc pas de mettre en oeuvre les projets de développement nécessaires.
Dans les "chiffres clés", il apparaît notamment que sur plus de 4000 écoles primaires réparties sur tout le territoire, il existe moins de 200 infirmeries.
"Ces chiffres peuvent constituer des clés de compréhension et d'analyse pour orienter les politiques budgétaires. Nous n'avons pas vocation à interpréter ces données mais à donner les outils pour", ajoute la jeune femme.
"Sans chiffres, il serait difficile d'élaborer des réformes", conclut Ons Ben Abdelkarim.
Accès à l'information: Le ministère de l'Intérieur n'a pas failli à sa réputation
En plus des données accessibles sur la plateforme, Al Bawsala a mis en place un indice d'évaluation des ministères en ce qui concerne l'accès à l'information.
"Nous avons cherché à obtenir les organigrammes ainsi que la liste nominative des directeurs généraux des ministères. Cette démarche nous a permis d'évaluer la mise en application concrète du droit d'accès à l'information tel que prévu par le décret-loi n°41 du 26 mai 2011", explique Al Bawsala.
Ainsi, pour obtenir l'organigramme de chaque ministère, l'équipe de "Marsad Budget" a suivi la procédure prévue pour une demande d'accès aux documents administratif. Les différentes étapes de cette procédure sont détaillées sur le site.
Partant de cette unité de mesure et des critères retenus (accueil, procédure de dépôt, délai de réponse, etc.), une note globale a été octroyée à chaque ministère.
Le ministère de l'Agriculture arrive en tête de classement, avec une appréciation "très satisfaisante" pour chacun des critères retenus...
...alors que le ministère de l'Intérieur demeure fidèle à sa réputation d'institution opaque, en figurant en queue de peloton.
"Que le ministère de l'Intérieur invoque des raisons de sécurité pour ne pas fournir les documents demandés aurait été justifiable, mais ils ne nous ont même pas permis de déposer notre demande, contrairement à ce que prévoit la loi", déplore Jihane Ben Yahia.
"Il existe encore une dissociation entre l'Etat et le citoyen, on se demande si les ministères travaillent vraiment pour les citoyens. Notre projet s'inscrit dans une optique de suivi des projets de développement et la publication des organigrammes est une question de 'redevabilité'. L'Etat doit rendre des comptes", a-t-elle conclu.
LIRE AUSSI: Après l'Assemblée, Al Bawsala s'attaque aux municipalités avec "Marsad Baladia"