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Syrie: Les kurdes de Kobané repoussent un assaut de l'Etat islamique sur fond d'exode des habitants

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Assiégées et mal équipées, les forces kurdes continuaient lundi à défendre corps et âme la ville syrienne de Kobané, cernée par les jihadistes du groupe Etat islamique (EI), contre lesquels une combattante kurde a mené un attentat suicide dimanche.

Les combattants kurdes ont repoussé un assaut nocturne lancé par l'EI à l'est et à l'ouest de la ville après de violents combats ayant fait 19 morts côté kurde et 27 parmi les jihadistes, a rapporté lundi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Les bruits de tirs sporadiques et des nuages de fumée blanche au dessus de la ville pouvaient être entendus et vus à la mi-journée par des journalistes positionnés à la frontière turque, à quelques kilomètres de Kobané.

Les jihadistes veulent conquérir cette ville clé pour s'assurer le contrôle sans discontinuité d'une longue bande de territoire à la frontière syro-turque, selon l'OSDH. Mais, après trois semaines d'offensive, ils n'ont pas réussi à entrer dans la troisième ville kurde de Syrie.

Kobané est en effet farouchement défendue par les combattants des Unités de protection du peuple (YPG), qui sont moins nombreux et moins bien armés que les jihadistes.

Dimanche, une jeune combattante kurde a mené un attentat suicide contre une position de l'EI à l'est de la ville, qui a fait "des morts" selon l'OSDH. Un responsable local contacté par téléphone a expliqué que cette attaque, inédite depuis le début de la bataille de Kobané, avait été perpétrée par "une combattante des YPG qui s'est fait exploser en présence d'un groupe" de jihadistes.


Ce responsable, Idris Nahsen, a fait état de "violents combats et de bombardements intenses de la part de l'EI sur Kobané, auxquels les combattants kurdes ont riposté avec force" dans la nuit.

L'offensive des jihadistes dans cette région a fait des centaines de morts dans les deux camps depuis le 16 septembre et poussé à la fuite quelque 300.000 habitants, dont 180.000 ont trouvé refuge en Turquie. Certains d'entre eux veulent retourner à Kobané pour combattre, mais en sont empêchés par les autorités turques à la frontière, a constaté l'AFP.

Les jihadistes sont "à certains endroits à un kilomètre de la ville et à deux ou trois kilomètres à d'autres endroits", a déclaré dimanche à l'AFP un responsable kurde syrien, au lendemain de la prise par l'EI d'un pan de la colline de Machtanour, au sud-est de Kobané (Aïn el-Arab en arabe).

Sans intervenir militairement, la Turquie surveille de près la situation, notamment en raison des obus tirés de Syrie qui atteignent son territoire depuis une semaine. Un nouveau est tombé lundi sur un commerce de Mursitpinar tandis que la zone frontalière avait été évacuée dimanche après la chute de l'un d'eux, d'origine indéterminée, qui a fait cinq blessés.

Les frappes aériennes conduite par la coalition américano-arabe ces derniers jours ont freiné la progression des combattants de l'EI. Mais elles "sont insuffisantes pour battre les terroristes au sol", regrette Idris Nahsen, le responsable kurde, qui réclame "des armes et des munitions" de la part des pays de la coalition.

Entre-temps, des experts et d'ex-responsables militaires américains ont souligné que Kobané illustrait les limites d'une intervention exclusivement aérienne, invoquant notamment un manque de coordination dû à la pléthore de groupes rebelles sur le terrain.


En Irak, où l'EI contrôle plusieurs régions, les Etats-Unis ont indiqué avoir mené dimanche six attaques contre des positions des jihadistes. L'Australie, la Belgique et les Pays-Bas ont réalisé ces dernières heures leurs premières missions aériennes pour la coalition en Irak.

D'autre part, l'otage américain Peter Kassig a confié à ses parents dans une lettre datée de juin qu'il avait "peur de mourir" entre les mains de ses geôliers de l'EI, a annoncé lundi sa famille.

Agé de 26 ans, Peter Kassig, ancien combattant en Irak, est apparu à la fin d'une vidéo du groupe EI rendue publique vendredi qui montrait la décapitation de l'humanitaire britannique Alan Henning.

LIRE AUSSI: Organisation de Daech: Voici ce que l'on sait du fonctionnement de l'État islamique


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