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Tunisie: La croissance économique ralentit à 2,1% au cours du 1er semestre 2014 (BCT)

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Le Conseil d'Administration de la Banque centrale de Tunisie, a constaté un ralentissement de la croissance économique, avec un taux de croissance de 2,1%, durant la première moitié de l'année 2014. Ce taux a été, selon les dernières données publiées par l'INS, de l'ordre de 2% en glissement annuel au cours du second trimestre 2014, contre 2,8% enregistré au cours de la même période de l'année précédente.

Dans un communiqué publié mardi, la BCT souligne qu"hormis le secteur de l'agriculture et de la pêche qui a connu un certain redressement (+1% contre -4% au cours du deuxième trimestre 2013), ce ralentissement du rythme de la croissance est imputable, essentiellement, à la poursuite du repli de la valeur ajoutée dans le secteur des industries non manufacturières (-5,8% contre -1,4%) et à la décélération de la croissance dans les autres secteurs, surtout les industries manufacturières (+0,1% contre +4,1%) et les services marchands (+3,8% contre +4%).

LIRE AUSSI: La croissance du PIB ralentit à 2,2% au premier trimestre, la BCT insiste sur la "gravité de la situation"


Elargissement du déficit courant de 29,3%

Le Conseil réuni le 1er septembre 2014, a relevé l'absence de prémices de détente au niveau du déficit courant. Bien au contraire, ce déficit a connu un élargissement de 29,3% au cours des sept premiers mois de l'année, pour atteindre 4950 millions de dinars (MD) ou l'équivalent de 6% du PIB contre 3829 MD et 5% du PIB au cours de la même période de l'année précédente.

Cette tendance est imputable au déficit de la balance commerciale qui s'est accru de 18,2%, avec l'élargissement persistant du déficit énergétique, suite au repli des exportations du pétrole brut (-11%) et la hausse des achats du gaz naturel (+66,9%). Le déficit de la balance commerciale est également dû à l'aggravation du déficit de la balance alimentaire (+68,8%).

A cet égard, les importations des produits alimentaires ont été maintenues à des niveaux élevés malgré un repli de 5,7% d'une année à l'autre. Cependant, ces évolutions n'ont pas affecté directement la situation des avoirs nets en devises qui ont été "maintenus à un niveau acceptable", soit environ 12.642 MD ou l'équivalent de 113 jours d'importation à fin août 2014, contre 104 jours à la fin du même mois en 2013, et ce, grâce à l'amélioration des flux de recettes en devises, surtout au titre de la mobilisation de ressources d'emprunts extérieurs importantes.

A la lumière de ces évolutions, le Conseil a insisté, de nouveau, sur l'ampleur des risques liés aux évolutions négatives du secteur extérieur suite au dérapage continu du déficit de la balance commerciale; ce qui exige la mise en place, d'urgence, de mesures idoines à même de réduire le rythme des importations, parallèlement à l'intensification de l'effort à l'exportation.

Le CA de la BCT a noté qu'en dépit de ces évolutions globalement négatives et de la faiblesse du rythme d'activité, l'économie nationale a pu préserver malgré une conjoncture internationale, régionale et intérieure difficile, une capacité de résilience, qui devrait être consolidée. Dans ce contexte, une amélioration sensible des principaux indicateurs du secteur touristique a été observée, au cours du mois d'août 2014, avec une augmentation des recettes en devises, au cours des vingt premiers jours, de 40,1% contre 12,9% l'année précédente. Cette hausse est due à l'augmentation des entrées des visiteurs maghrébins (+107,8% contre -48,2%).

Hausse du taux d'inflation à 6%

S'agissant de l'évolution des prix, le Conseil a constaté une hausse du taux d'inflation au mois de juillet 2014, qui a atteint 6% en glissement annuel contre 5,7% le mois précédent, après avoir été limité à 5% en mars dernier, et ce en rapport avec l'ajustement des prix de certains produits administrés, en plus de la poursuite de l'augmentation des prix de produits libres à un rythme accéléré. Pour ce qui est de l'inflation de base (hors produits alimentaires et énergie), elle a connu également une augmentation, atteignant 4,6% au cours du même mois, contre 4,3% le mois passé.

Lors de l'analyse de l'activité du secteur bancaire, le Conseil a noté une évolution positive du rythme des dépôts au cours des sept premiers mois de l'année (+6% contre +2,6% durant la même période de 2013).

De même, les concours à l'économie ont enregistré une hausse sensible de leur rythme d'évolution, au cours de la même période (+6,5% contre +3,9% un an plus tôt), en relation avec la reprise des crédits à court terme et la consolidation du rythme d'évolution des crédits à moyen et long termes, en plus du ralentissement du rythme d'évolution des crédits impayés et des crédits de consolidation.

Quant aux évolutions monétaires, le Conseil a constaté une certaine détente des besoins des banques en liquidité, au cours du mois d'août 2014, ce qui a eu pour effet de réduire le volume global des interventions de la Banque Centrale sur le marché monétaire à environ 4297 MD à la fin du mois contre 4979 MDT à fin juillet dernier. Cette évolution s'est traduite par une baisse du taux d'intérêt moyen sur ce marché d'une fin du mois à l'autre (4,55% contre 4,98%).

Appréciation de 0,4% du dinar par rapport à l'euro

Concernant le marché des changes, le Conseil a noté une certaine reprise de la valeur du dinar par rapport à l'euro, en août 2014, qui a connu ainsi, une appréciation de 0,4% pour s'établir, le 28 du mois, à 2,2941 dinars, alors qu'il a enregistré une légère baisse vis-à-vis du dollar américain (-1,1%) dont le cours a atteint 1,7383 dinars au même jour, et ce, en rapport avec une amélioration relative de la liquidité sur le marché des changes. En comparaison avec le début de l'année, la baisse du dinar a atteint 1,2% par rapport à l'euro et 5,3% par rapport au dollar.

Le conseil d'administration a décidé de maintenir inchangé le taux d'intérêt directeur de la Banque Centrale.

Il a également examiné les développements récents de la conjoncture économique internationale, marquée notamment par une accélération du rythme de l'activité aux Etats-Unis au cours du deuxième trimestre de l'année 2014, contre une stabilité dans la Zone Euro, tout en signalant le repli des prix des produits de base et la poursuite de la décélération des taux d'inflation dans ces pays, ce qui a amené les principales banques centrales à maintenir leurs politiques monétaires accommodantes.

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