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Human Rights Watch dénonce la peine de deux ans encourue par Soufian Al-Nguad

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Soufian Al-Nguad a été condamné pour “outrage au drapeau national”, “propagation de la haine” et “appel à l’insurrection civile”.

JUSTICE - “Libérez un citoyen qui n’a fait que s’exprimer sur Facebook”, lance Human Rights Watch ce 8 février. L’organisation non-gouvernementale internationale interpelle le Maroc à l’approche du procès en appel de Soufian Al-Nguad. Il encourt deux ans de prison et une amende de 20.000 dirhams pour sa participation aux manifestations qui ont secoué Tétouan après la mort de Hayat Belkacem, tuée en septembre dernier par un tir de la marine royale sur un bateau qui transportait clandestinement des migrants.

A quelques jours de son procès en appel, qui devrait se tenir ce 11 février, Human Rights Watch appelle à sa libération. “Les autorités marocaines devraient libérer un entrepreneur condamné à deux ans de prison en violation de son droit à la liberté d’expression, et réexaminer ce verdict abusif”, affirme l’ONG.

“Soufian Al-Nguad n’a fait qu’exprimer sa colère et pousser à manifester suite à la mort d’une femme innocente. Les accusations qui pèsent contre lui sont illégitimes, il devrait être libéré sur le champ”, a ajouté Sarah Leah Whitson, directrice Moyen-Orient et Afrique du Nord à HRW. 

Contacté par le HuffPost Maroc, l’avocat de Soufian Al-Nguad, Jabir Baba, espère la même décision. “Le jugement du premier procès était politique. Ce n’était pas un jugement judiciaire”, estime-t-il. “Soufian Al-Nguad n’est pas un criminel”.

“Emprisonné pour avoir critiqué le gouvernement” 

En octobre dernier, il avait participé à la marche de protestation suite au décès de la jeune Hayat, tuée par la marine royale le 25 septembre alors qu’elle tentait de rejoindre l’Europe sur un bateau clandestin. Le Tétouanais de 29 ans avait ensuite lancé un appel sur Facebook où il a “critiqué le silence des partis politiques marocains sur la mort de Belkacem, loué les supporters ‘ultras’ de l’équipe de football de Tétouan qui avaient appelé à manifester en habits noirs, en mémoire de l’étudiante tuée, et encouragé à participer à cette manifestation”, rappelle HRW.

Le 18 octobre, il a été condamné par le tribunal de Tétouan pour “outrage au drapeau national”, “propagation de la haine” et “appel à l’insurrection civile”. Durant le jugement, certains de ses posts Facebook ont été mis en avant. Dans une publication, Soufian Al-Nguad écrivait: “Félicitations aux garde-côtes de la noble Marine royale, qui ont tué Hayat alors qu’elle tentait d’émigrer clandestinement pour fuir les gouvernants, la corruption et le royaume du Maroc”.

“Le tribunal a estimé que ce post contenait des ‘expressions incitant à la haine et aux appels à la violence’ et que l’emploi du mot ‘royaume’ dans un tel contexte constituait une ‘insulte fondamentale au drapeau et aux symboles du pays’”, souligne Human Rights Watch. Mais l’ONG, qui dit avoir examiné ces publications, affirme qu’il n’en est rien. “Il a simplement été emprisonné pour avoir critiqué le gouvernement et incité autrui à manifester, c’est-à-dire pour des types de propos qui sont protégés par le droit international relatif aux droits humains”.

″À chaque fois que la colère sociale gronde, les autorités se hâtent de désigner comme boucs émissaires des activistes qui ont osé les défier, puis de les jeter en prison pour intimider tous les autres”, conclut Sarah Leah Whitson.


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