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Un festival Ephemere, pour que la musique électronique perdure! (PHOTOS)

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Les 12 et 13 août s'est tenu le festival Ephemere, dans l'enceinte de l’hôtel La Playa, à Hammamet.

Après les Dunes Electroniques, cet évènement constituait à son tour une première sur de nombreux points pour la musique électronique en Tunisie. Le HuffPost Maghreb était sur place pour l’une des principales dates musicales de l’année.

D’entrée, le line-up axé en grande partie sur l’international, avec des DJs venus de France, d’Allemagne ou d’Angleterre, annonce la couleur: Ephemere veut frapper un grand coup dès sa première édition.

Et les tarifs le confirment. Il fallait compter 60 dinars pour une soirée ou 90 dinars pour voir les deux jours. Des prix plus adaptés à l’Europe qu’à la Tunisie.

LIRE AUSSI: Les Dunes Électroniques: "Rencontre du troisième type sur une galaxie très très lointaine" (PHOTOS, VIDÉOS)



L’organisation, principal défi

Une des particularités d’Ephemère s'est d'abord illustrée dans l’organisation.

À l’inverse des Dunes Electroniques, organisées par les Français de Panda Events, l’organisation était ici purement tunisienne, à l'instar du FEST (Festival Echos Sonores de Tunis).

Pour Ahmed Loubiri, il s'agissait là du "plus gros défi" pour une première édition.

"On a une équipe de jeunes, passionnée par l’électro" explique le directeur artistique du festival. "Du coup, nous n’avons pas forcément l’expérience ou la structure financière nécessaire. Mais les retours que j’ai eus sont excellents et les gens sont scotchés sur ce point-là."


Si quelques problèmes sont apparus durant la soirée de mardi (sécurité à cran et gestion de la foule chaotique), ils semblaient en effet partiellement résolus lors de la deuxième journée.

"L’organisation est perfectible mais ça reste vraiment très bon pour une première édition" explique David, un festivalier. "Le lieu est très sympa, l’ambiance est bon enfant et, surtout, la reconversion de l’endroit est une idée excellente".

"Une révolution à assumer"

L’hôtel La Playa pouvait accueillir 2.500 festivaliers par jour et les deux soirées affichaient complet.

Un succès commercial qui ouvre des perspectives pour l’avenir, comme l’explique le DJ Benjemy, qui ouvrait le festival mardi. "Il n’y a pas beaucoup de festivals en Tunisie. Mais les choses bougent, ça s’inscrit dans la continuité".

"Si au niveau du rock par exemple ça reste un peu statique, le clubbing évolue dans le bon sens. Ensuite, il ne faut pas se voiler la face. Pendant qu’on organise un festival, il y a une bande de terroristes à quelques kilomètres. Il faut prendre les choses en main au-delà du simple côté musical, on a une révolution à assumer."



Une évolution que salue Malek, un spectateur. "Le festival en lui-même se déroule dans un très bon état d’esprit. J’ai adoré Sonja Moonear (une DJ suisse). Même si c’est hyper-commercial au niveau de la programmation, ça fait du bien de voir ça en Tunisie."

Malek espère aussi que l’influence de ce festival pourra dépasser le cadre culturel. "La Tunisie est une terre de mixité et c’est ce que contribue à créer un festival comme ça".

Marwa, jeune fille de 25 ans habitant dans la banlieue nord de Tunis, dresse pour sa part un bilan mitigé.

Pour cette passionnée de musique électronique qui pense toujours que le FEST est "THE festival électronique tunisien", le problème réside au niveau de la scène musicale locale:

"Dans ce pays, nous n'avons pas vraiment de scène Underground ni de scène électronique, nous avons une scène qui prétend l'être, sans aucune innovation ou création musicale et cela s'est confirmé lors de ce festival au niveau du son", a-t-elle expliqué.


"Une révolte populaire a eu lieu en 2011, à quand une réelle révolution artistique?" a-t-elle ajouté en souriant.

Une deuxième édition en vue?

Une grande majorité des festivaliers sondés par le HuffPost Maghreb étaient entièrement satisfaits. Seule demande du public? Une nouvelle édition l'an prochain.

Hela, jeune fille de la région, a participé aux deux soirées et confirme. "C'etait génial! Je n'avais pas l'impression d'être en Tunisie. Tout était super! Et s'il faut encore payer 90 dinars l'an prochain, je n'hésiterais pas à mettre la main à la poche!".

Le succès d’Ephemere devrait en tout cas permettre d’organiser une seconde édition l’année prochaine.

"Les tarifs étaient plutôt élevés mais ça se justifiait par la programmation et les coûts de production", affirme Ahmed Loubiri. "On a calculé: si on était sold-out – ce qui est le cas - on rentrait dans nos frais. On veut vraiment refaire le même genre d’évènement l’année prochaine".

Rendez-vous donc l'été prochain, pour un nouveau festival Ephèmère qui aura pour objectif de s'installer dans la durée!



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