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Drame de la maternité des Orangers: Appel à une grève nationale en soutien aux deux infirmières

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SOUTIEN - Cri de colère. L’Association marocaine des sciences infirmières et techniques sanitaires (AMSITS) appelle les syndicats de la santé à entreprendre des démarches de protestation en soutien aux deux infirmières, une sage-femme et une préparatrice de pharmacie, en détention depuis deux semaines. Elles sont poursuivies pour négligence et meurtre non prémédité, suite à une erreur médicale à l’origine du décès d’un nourrisson et la détérioration de l’état de santé de cinq autres le 17 décembre 2018 à la maternité des Orangers relevant du CHU Ibn Sina à Rabat. En détention durant leur procès, qui s’est ouvert le 25 décembre dernier, elles devront de nouveau comparaître sur le banc des accusés le lundi prochain, 7 janvier, dans le cadre d’une quatrième audience au tribunal de première instance (TPI) de Rabat.   

“Nous appelons tous les syndicats opérant dans le secteur à observer ce jour-là (le 7 janvier) une grève nationale et des sit-in devant le TPI et les directions régionales du ministère de la Santé”, déclare au HuffPost Maroc le président de l’AMSITS, Habib Karoum. Pour ce dernier, il est temps de passer à l’action non seulement pour exprimer une compassion et un soutien collectifs aux infirmières, mais aussi pour mettre l’accent sur “les risques que courent chaque jour les infirmiers dans l’exercice de leur métier”. C’est ce que souligne un communiqué publié par l’AMSITS après la troisième audience du procès des deux infirmières qui s’est tenu lundi.  

Dans ce communiqué, l’association décrit le travail de cette catégorie professionnelle comme étant “difficile et risqué” dans des conditions marquées par “un déficit en ressources humaines”. “Les infirmiers doivent assumer leur responsabilité auprès de 30 à 50 patients au lieu de 5 comme le recommande l’Organisation mondiale de la santé (OMS)”, précise l’AMSITS. Et d’ajouter que cette catégorie est parfois amenée également ”à assumer des tâches qui ne relèvent pas de sa mission”. 

Comme une goutte qui fait déborder le vase, la détention des deux infirmières est qualifiée par cette association de “choc” face auquel les professionnels “prennent conscience qu’ils font face à des risques” mais aussi qu’ils “pourraient faire l’objet d’accusations en l’absence de toute protection par le ministère de la Santé”. L’AMSITS justifie ainsi son appel lancé aux syndicats. “Pour l’instant, les infirmiers se mobilisent et attendent avec impatience de voir les syndicats réagir en soutien aux deux infirmières”, affirme Habib Karoum. 

Appel entendu? À la Fédération nationale de la santé affiliée à l’UMT (FNS/UMT), soutenir ces deux infirmières passe avant tout par le fait d’amener le CHU Ibn Sina et le ministère de la Santé à assumer leur “part de responsabilité”. “Nous avions demandé aux deux parties de présenter des excuses aux familles des victimes et d’assurer leur prise en charge. Pour nous, cela permettra d’aller vers une résolution judiciaire de l’affaire”, affirme au HuffPost Maroc le secrétaire général adjoint national de la FNS/UMT, Rahal Lahssini. 

Patienter pour trouver une issue, la FNS/UMT serait en négociation avec le CHU Ibn Sina depuis et ce dernier se serait “montré coopératif”, selon nos sources. En attendant, pas question de baisser la garde, la FNS/UMT avait estimé dans un communiqué, publié le 23 décembre, que “la responsabilité” de l’incident survenu à la maternité des Orangers “incombe au ministère de la Santé” à qui elle avait exigé “des excuses aux familles des nourrissons”. Le syndicat avait également appelé le ministère à leur garantir “un suivi psychologique” et à veiller à “la prise en charge des victimes”.

“Nous estimons que les deux infirmières sont des victimes et nous continuerons à les soutenir en appelant à leur libération”, ajoute Rahal Lahssini, espérant que la justice leur accorde au moins la liberté provisoire, pour le moment.  

Pour la FNS/UMT, en plus “des dysfonctionnements que connait le secteur”, il ne faut pas oublier “la similitude entre les flacons des produits pharmaceutiques”, à l’origine de l’erreur, et “l’absence d’une logistique spécifique à la conservation des produits pharmaceutiques présentant un danger permettant de les isoler des vaccins à utilisation fréquente”. 

Du côté du ministère de la Santé, pas de réaction depuis la réponse à une motion d’interpellation du groupe istiqlalien de l’Unité et de l’Égalitarisme à la Chambre des représentants, le 24 décembre dernier. Le département de Anass Doukkali avait ainsi indiqué n’avoir relevé “aucun dysfonctionnement concernant la qualité du vaccin”. La direction du CHU Ibn Sina a ouvert une enquête interne, tandis qu’une enquête judiciaire a été diligenté par le parquet général.


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