POLITIQUE - Après Le Monde, le 20 heures de TF1 et le JDD Alexandre Benallaira-t-il livrer “sa vérité” aux députés? C’est en tout cas le souhait qu’il exprime à demi-mots dans une interview au Journal du Dimanche ce 29 juillet, dans laquelle il revient en longueur sur l’affaire qui porte son nom mais également ses mois passés avec Emmanuel Macron.
“Je dois me reposer, réfléchir. Mais oui, j’ai plutôt envie d’y aller” lance-t-il à la question de savoir s’il allait se présenter devant la commission d’enquête parlementaire. Un souhait déjà exprimé par certains députés de l’opposition à l’Assemblée nationale alors que la présidente de la commission des lois -muée en commission d’enquête- Yaël Braun-Pivet ne souhaite plus auditionner personne.
La députée LREM estime qu’il n’est pas forcément opportun d’entendre les versions de plusieurs proche du président français. Ce qui a d’ailleurs provoqué le boycott des groupes la France insoumise, les Républicains, socialistes et communistes alors que les débats autour de cette affaire continuent d’être enflammés.
“On me l’a fait payer”
Cependant, pour le cas d’un éventuel passage d’Alexandre Benalla devant les élus, la majorité estime qu’elle ne peut pas interférer dans une procédure judiciaire en cours. Or, l’ex-collaborateur de l’Élysée est actuellement mis en examen notamment pour violences en réunion. Dommage pour les élus de l’opposition car le jeune homme de 26 ans l’assure: “Ils veulent des explications, j’ai de quoi leur en donner.”
Pour le reste, le proche du président de la République continue de penser qu’il a été victime de la “haute hiérarchie policière” qui lui en veut. “Dans le monde du pouvoir, on aime les gens bien formatés et qui la ferment. Moi, j’ai toujours eu tendance à l’ouvrir. On me l’a fait payer”, explique le jeune homme qui avouait se sentir comme “l’extraterrestre de la bande” au journal Le Monde.
Il y expliquait d’ailleurs ne pas être un adepte de “la théorie du complot.” Dans le JDD, il cible pourtant très clairement des hommes qui ont “sauté” sur l’occasion pour pouvoir l’écarter, lui, le jeune au parcours atypique et aux origines modestes. Selon lui son profil a déplu à certains, évoquant même des relent racistes: “J’ai souvent vu des officiers ou des hauts fonctionnaires ne pas supporter qu’un jeune rebeu leur fasse des recommandations.”
Après Le Monde, le 20 heures de TF1 et désormais le Journal du Dimanche, Alexandre Benalla continue son offensive médiatique bien rodée. Au cours de son interview au JDD ce proche d’Emmanuel Macron a toutefois lâché qu’il avait proposé de démissionner juste après la fête du Travail. “On m’a répondu que ce n’était pas la peine”, lui aurait-on répondu. Une petite phrase qui pourrait nourrir le procès en opacité et en favoritisme fait à Emmanuel Macron.