
FEMMES - C’est sans doute LE hashtag de l’été au Maroc. Alors que sur les réseaux sociaux, les internautes continuent à se déchirer autour du hashtag #kounrajel (Sois un homme), des personnalités marocaines appellent le gouvernement à trouver une solution bien plus radicale: supprimer ce hashtag des réseaux.
Publiée sur le site Avaaz le 26 juillet, la pétition a été lancée par Fathia Bennis, présidente-fondatrice de l’Association “Women’s Tribune”, et signée par plusieurs personnalités marocaines parmi lesquelles l’avocate et ex-ministre de la Santé Yasmina Baddou, Chafik Chraïbi, fondateur de l’Association marocaine de lutte contre l’avortement clandestin, la journaliste et productrice Nadia Larguet, l’ex-directeur du CCM Nour-Eddine Saïl, le chorégraphe Lahcen Zinoun ou encore la psychanalyste, galeriste et militante pour l’égalité femmes/hommes, Hakima Lebbar.
Tous dénoncent d’une seule voix “le préjudice que le hashtag #kounrajel peut causer à la société, dans la mesure où il joue sur les cordes de l’inconscient collectif avec la religiosité et de fait, la culpabilisation des esprits”.
“Absence de prise en considération officielle”
Les signataires dénoncent notamment “l’absence de prise en considération officielle par le gouvernement et les responsables des partis politiques de cette action discriminatoire qui porte atteinte aux citoyennes ainsi qu’à l’image du pays, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur”.
Par le biais de cette pétition, ils appellent également le gouvernement à retirer des réseaux ce hashtag “contraire aux droits fondamentaux”, “en vertu du respect de l’égalité instituée par la Constitution de 2011”. Les signataires réclament également que l’État “applique, renforce et protège l’égalité des femmes et des hommes marocains en employant des actions coercitives contre tout acte misogyne provenant de personnes radicalisées qui s’octroient, en toute impunité, des prérogatives relevant des missions régaliennes”.
Depuis son lancement il y a moins de 24 heures, la pétition a récolté près de 750 signatures sur les 5000 demandées.