Des négociations entre le gouvernement et les groupes armés maliens s'ouvrent mercredi à Alger pour trouver un accord de paix au Mali où, malgré une intervention armée internationale en cours depuis un an et demi, l'instabilité demeure.
Dans un geste de bonne volonté avant ces négociations, le gouvernement malien et les groupes armés du Nord ont procédé mardi soir à Bamako à un échange de 86 prisonniers, 45 militaires et policiers d'un côté et 41 Touareg de l'autre.
Les négociations d'Alger sont les premières à rassembler l'ensemble des parties prenantes au conflit depuis celles qui avaient abouti à un accord intérimaire le 18 juin 2013 à Ouagadougou, au Burkina Faso, ayant ouvert la voie à la tenue d'élections présidentielle et législatives.
Mais depuis l'élection du président Ibrahim Boubacar Keïta en août 2013, les pourparlers piétinent et les groupes armés continuent à mener régulièrement des actions meurtrières dans le nord du Mali.
Lundi, un légionnaire français a été tué et sept militaires blessés lors d'une "attaque suicide" dans la région de de Gao (nord), a affirmé le ministère de la Défense à Paris.
Il s'agit du neuvième soldat français tué au Mali depuis le lancement de l'opération française Serval en janvier 2013, mais du premier tué au cours d'une attaque suicide.
En mai, des hommes du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg), du Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA, au sein duquel sont recyclés d'ex-jihadistes) et du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), ont combattu pendant plusieurs jours à Kidal, fief des Touareg dans le nord-est du Mali, l'armée malienne qui a perdu au moins 50 soldats.
Un cessez-le-feu obtenu par le chef de l'Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, président en exercice de l'Union africaine (UA), tient toujours, mais des affrontements ont lieu entre le MNLA et une branche du MAA.
Le MNLA, le HCUA, deux branches du MAA et des milices d'autodéfense proches du pouvoir de Bamako seront représentés à Alger où la délégation du gouvernement malien sera dirigée par le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop.
En sont exclus les "groupes terroristes" liés à Al-Qaïda qui - à un moment alliés du MNLA - ont occupé pendant plus de neuf mois le nord du Mali avant d'en être partiellement chassés par une intervention armée internationale lancée le 11 janvier 2013 par la France, toujours en cours via la mission de l'ONU au Mali, la Minusma.
Quarante cinq soldats maliens, prisonniers des groupes armés présents dans le nord du pays, sont libérés le 15 juillet 2014 à Bamako
Photo: AFP/Habibou Kouyate
Le rôle de l'Algérie en question
Ces négociations seront accompagnées par un "collège de médiateurs" et un autre "de facilitateurs".
Outre l'Algérie, l'UA et la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) feront partie des médiateurs, tandis que l'Union européenne (UE), la France, le Niger et le Nigeria seront parmi les facilitateurs.
Le Maroc qui, à la demande du président Keïta était entré dans la ronde des nombreuses médiations déjà en cours, ne sera pas représenté, mais le Premier ministre malien Moussa Mara lui a demandé "de continuer à jouer de son influence" en vue d'une solution.
Moussa Mara a déclaré qu'"un processus de paix nécessite des efforts" et "des compromis de part et d'autre", laissant présager des concessions du gouvernement qui a déjà tracé "la ligne rouge" à ne pas franchir: la remise en cause de l'intégrité territoriale du Mali et la laïcité de l'Etat.
Après des revendications indépendantistes, aujourd'hui officiellement abandonnées, certains des groupes rebelles réclament désormais une forme d'autonomie ou un statut particulier pour le nord qu'ils appellent Azawad.
Une partie de la presse et de l'opposition du Mali s'interroge cependant sur le choix de l'Algérie pour ces pourparlers de paix.
Les pourparlers débuteront le jour de la visite à Bamako du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, pour y signer un accord de défense avec le Mali après l'annonce par Paris de la fin de son opération Serval.
Elle sera remplacée par "Barkhane", opération plus large et permanente de lutte contre le terrorisme au Sahel, qui mobilisera 3.000 militaires français.
Dans un geste de bonne volonté avant ces négociations, le gouvernement malien et les groupes armés du Nord ont procédé mardi soir à Bamako à un échange de 86 prisonniers, 45 militaires et policiers d'un côté et 41 Touareg de l'autre.
Les négociations d'Alger sont les premières à rassembler l'ensemble des parties prenantes au conflit depuis celles qui avaient abouti à un accord intérimaire le 18 juin 2013 à Ouagadougou, au Burkina Faso, ayant ouvert la voie à la tenue d'élections présidentielle et législatives.
Mais depuis l'élection du président Ibrahim Boubacar Keïta en août 2013, les pourparlers piétinent et les groupes armés continuent à mener régulièrement des actions meurtrières dans le nord du Mali.
Lundi, un légionnaire français a été tué et sept militaires blessés lors d'une "attaque suicide" dans la région de de Gao (nord), a affirmé le ministère de la Défense à Paris.
Il s'agit du neuvième soldat français tué au Mali depuis le lancement de l'opération française Serval en janvier 2013, mais du premier tué au cours d'une attaque suicide.
En mai, des hommes du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg), du Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA, au sein duquel sont recyclés d'ex-jihadistes) et du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), ont combattu pendant plusieurs jours à Kidal, fief des Touareg dans le nord-est du Mali, l'armée malienne qui a perdu au moins 50 soldats.
Un cessez-le-feu obtenu par le chef de l'Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, président en exercice de l'Union africaine (UA), tient toujours, mais des affrontements ont lieu entre le MNLA et une branche du MAA.
Le MNLA, le HCUA, deux branches du MAA et des milices d'autodéfense proches du pouvoir de Bamako seront représentés à Alger où la délégation du gouvernement malien sera dirigée par le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop.
En sont exclus les "groupes terroristes" liés à Al-Qaïda qui - à un moment alliés du MNLA - ont occupé pendant plus de neuf mois le nord du Mali avant d'en être partiellement chassés par une intervention armée internationale lancée le 11 janvier 2013 par la France, toujours en cours via la mission de l'ONU au Mali, la Minusma.
Les négociations vont se dérouler en "trois phases", selon l'ancien Premier ministre malien Modibo Keïta, représentant du chef de l'Etat pour le dialogue inclusif inter-malien: "Valider une feuille de route des négociations", puis "négociations proprement dites (...) pour aller au fond des problèmes et obtenir un pré-accord" avant la signature d'un accord de paix définitif.
Le rôle de l'Algérie en question
Ces négociations seront accompagnées par un "collège de médiateurs" et un autre "de facilitateurs".
Outre l'Algérie, l'UA et la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) feront partie des médiateurs, tandis que l'Union européenne (UE), la France, le Niger et le Nigeria seront parmi les facilitateurs.
Le Maroc qui, à la demande du président Keïta était entré dans la ronde des nombreuses médiations déjà en cours, ne sera pas représenté, mais le Premier ministre malien Moussa Mara lui a demandé "de continuer à jouer de son influence" en vue d'une solution.
Moussa Mara a déclaré qu'"un processus de paix nécessite des efforts" et "des compromis de part et d'autre", laissant présager des concessions du gouvernement qui a déjà tracé "la ligne rouge" à ne pas franchir: la remise en cause de l'intégrité territoriale du Mali et la laïcité de l'Etat.
Après des revendications indépendantistes, aujourd'hui officiellement abandonnées, certains des groupes rebelles réclament désormais une forme d'autonomie ou un statut particulier pour le nord qu'ils appellent Azawad.
Selon un expert de la Minusma, il faut faire vite, car "la situation se dégrade de plus en plus dans le Nord: à côté du différend gouvernement malien/groupes armés, des affrontements inter-communautaires sont en cours et c'est plus dangereux que tout le reste".
Une partie de la presse et de l'opposition du Mali s'interroge cependant sur le choix de l'Algérie pour ces pourparlers de paix.
"A chaque fois, on accourt vers elle et c'est le même résultat: aucun (...). L'Algérie est le pays qui a le plus été impliqué dans la résolution de la crise malienne et n'a jamais pu trouver de solution", écrit l'hebdomadaire Nouvelle Libération.
Les pourparlers débuteront le jour de la visite à Bamako du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, pour y signer un accord de défense avec le Mali après l'annonce par Paris de la fin de son opération Serval.
Elle sera remplacée par "Barkhane", opération plus large et permanente de lutte contre le terrorisme au Sahel, qui mobilisera 3.000 militaires français.