
CONSOMMATION - La campagne de boycott des produits laitiers de Centrale Danone au Maroc aurait-elle inspiré les Saoudiens? Une campagne similaire y prend en tout cas de l’ampleur actuellement. La cible des sympathisants de ce boycott? Le leader des société laitières du Moyen-Orient, l’entreprise agroalimentaire saoudienne Almarai.
Si l’entreprise s’était démarquée en janvier dernier comme étant “la marque le plus positivement perçue” en Arabie saoudite, selon une étude du marché effectuée par la société internationale YouGov, l’avis des consommateurs a radicalement changé depuis l’annonce, le 2 juillet dernier, de l’augmentation des prix de certains de ses produits laitiers.
“Almarai assure son engagement à proposer des produits de haute qualité à un prix juste qui garantit la qualité des produits et qui convient aux consommateurs. Les prix de certains produits laitiers ont augmenté en raison de la hausse du coût de production lié à l’énergie, au transport, à l’importation du fourrage et à la main d’oeuvre”.
La hausse varie entre 5 à 9% selon le produit. Le litre du lait sera notamment vendu à 4,50 riyal saoudien, soit 11,35 dirhams, au lieu de 4,25 riyal. Les deux litres de Lben beldi quant à eux seront vendus à 10 riyal (25,20 dirhams) au lieu de 9,5 riyal.
“Le tableau des produits laitiers de la marque depuis le 2 juillet.”
Dans son communiqué, Almarai explique que cette augmentation est notamment due à “la hausse du coût de production lié à l’énergie, au transport, à l’importation du fourrage et à la main d’oeuvre”.
Des raisons que l’association de défense des consommateurs d’Arabie saoudite juge comme “fictive, pas nette, et sans détails”.
“Le marché est large et les choix sont nombreux. Si ses prix augmentent,choisis-en une autre (marque). Partagez avec nous d’autres marques de produits laitiers de votre région qui n’ont pas augmenter leur prix”, écrit l’association de défense des consommateurs dans un tweet.
Dans un communiqué publié en réponse à Almarai, l’association assure que les coûts des produits cités par l’entreprise laitière n’ont pas augmenté durant ces dernières années, en particulier le carburant utilisé pour les machines de production comme pour le transport et la distribution. De plus, l’association rappelle dans son communiqué que l’État saoudien veille à ce que le prix du carburant, comme tout autre produit de base, reste stable pour le consommateur.
Sur la toile, les appels au boycott se multiplient sous les hashtags, ”#خلوها_تحمض”(laisse-le rancir), ”#مقاطعة_شركة_المراعي” (boycott de la société Almarai), ”#ارتفاع_أسعار_الألبان” (augmentation de prix des produits laitiers), ”#استبدلها_بغيرها” (choisis-en une autre). Les internautes invitent ainsi les consommateurs à choisir d’autres marques de produits laitiers pour faire baisser les prix d’Almarai.
Dans une des nombreuses vidéos partagées dans ce cadre, l’association de défense des consommateurs partage une mise en scène entre un père et son fils, comme vous pouvez le voir ci-dessous. L’enfant veut acheter un produit laitier Almarai, mais le père s’y oppose. Ce dernier explique qu’il ne conteste ni la qualité des produits, ni le fait d’avoir les moyens et un pouvoir d’achat suffisant, mais souligne au petit garçon qu’il convient d’être solidaires avec les personnes de condition plus modeste.
Au bout de trois jours seulement, la campagne de boycott semble déjà avoir des répercussions sur les ventes de la marque, et l’entreprise Almarai a même enregistré une baisse dans ses actions en bourse.