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Israël/Palestine: le Hamas rejette l'offre de trêve de l'Égypte à Gaza

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Le cessez-le-feu à Gaza, ce n'est pas pour tout de suite. Si le cabinet de sécurité d'Israël a accepté ce mardi 15 juillet le cessez-le-feu proposé par l'Egypte, le Hamas palestinien l'a écartée en l'état, une semaine après le déclenchement de l'offensive israélienne Bordure Protectrice sur la bande de Gaza, plus meurtrière que celle de 2012 avec 192 Palestiniens tués et près de 1300 blessés en une semaine.

Dans la nuit de lundi à mardi, l'aviation israélienne a mené 25 nouveaux raids contre des "objectifs terroristes". Médiateur lors des précédentes crises entre Israël et le mouvement islamiste palestinien, Le Caire a proposé une trêve à partir de 8h heure française ce mardi, alors que le secrétaire d'Etat américain John Kerry était attendu dans la journée en Egypte. Israël a accepté la trêve tout en se réservant le droit de riposter en cas d'attaque.

Dans ce contexte, la roquette tirée depuis Gaza qui a touché la ville israélienne d'Ashdod vers 10h30 mardi laissait craindre de nouveaux raids. Si le Hamas rejette la trêve, Israël élargira ses opérations militaires à Gaza, avait d'ailleurs prévenu le Premier ministre de l'Etat hébreu, Benjamin Netanyahu. Des menaces mises à exécution puisque les frappes israéliennes sur Gaza ont finalement repris en début d'après-midi. Une frappe a visé la ville de Khan Younès, dans le sud de l'enclave, et une autre le quartier de Zeitoun, dans l'est de la ville de Gaza.

"On ne cesse pas le feu pour ensuite négocier"

Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, refuse tout cessez-le-feu qui n'inclurait pas un accord complet sur le conflit l'opposant à Israël, comme l'a déclaré un porte-parole du mouvement islamiste, Fawzi Barhoum, à Gaza. "Un cessez-le-feu sans parvenir à un accord est exclu. En temps de guerre, on ne cesse pas le feu pour ensuite négocier", a dit Fawzi Barhoum à l'AFP. Dans la nuit de lundi à mardi, la branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, avait elle aussi rejeté la proposition égyptienne, qualifiée de "reddition", et menacé d'"intensifier" sa lutte contre Israël. Cependant, un porte-parole du Hamas a indiqué n'avoir jamais reçu les documents relatifs à la proposition de cessez-le-feu égyptienne, comme le rapportent des journalistes:








Le Hamas exige l'arrêt des bombardements, la fin du blocus de Gaza en place depuis 2006, l'ouverture du poste-frontalier de Rafah avec l'Egypte et la libération des prisonniers arrêtés de nouveau après avoir été relâchés dans le cadre de l'accord d'échange du soldat israélien Gilad Shalit en 2011.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a convoqué son cabinet de sécurité mardi matin pour "examiner sérieusement" la proposition égyptienne. Il serait disposé à accepter un cessez-le-feu avec le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a affirmé le correspondant diplomatique du quotidien Haaretz, Barak Ravid, sur son compte Twitter.





L'Egypte a dévoilé son plan peu avant l'ouverture d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe. L'initiative égyptienne prévoit un "arrêt total des hostilités aériennes, maritimes ou terrestres" et l'ouverture dans la foulée de négociations sur l'entrée des biens et des personnes dans l'enclave palestinienne sous blocus.

L'Egypte propose d'accueillir sous 48 heures après l'entrée en vigueur de la trêve deux délégations palestinienne et israélienne pour ouvrir ces discussions indirectes. La Ligue arabe a appelé dans la nuit de lundi à mardi Israéliens et Palestiniens à accepter cette proposition, saluée aussi par le président américain Barack Obama.





"J'espère (que cette proposition) permettra de rétablir le calme", a déclaré Barack Obama, qui a estimé qu'Israël avait le droit de se défendre contre des attaques "inexcusables" tout en décrivant les morts de civils palestiniens comme une "tragédie".

Son homologue palestinien Mahmoud Abbas s'est également félicité de l'initiative égyptienne et a appelé les parties à respecter le cessez-le-feu. L'émissaire du Quartette pour le Proche-Orient, Tony Blair, a salué l'offre du Caire qui pourrait "arrêter la perte tragique de vie humaine, les roquettes sur Israël".

A Washington, la Maison Blanche a mis en garde contre une offensive terrestre "parce que cela mettrait en danger davantage de civils", tout en répétant qu'Israël avait le "droit" et la "responsabilité" de protéger ses citoyens.

"Trop de civils tués"

John Kerry s'est dit à nouveau prêt dimanche à faciliter une cessation des hostilités. Le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier était lundi à Amman, avant une visite mardi à Jérusalem et à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie. Son homologue italienne Federica Mogherini est attendue mercredi.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a estimé que "trop de civils palestiniens" avaient été tués et a redouté qu'une éventuelle offensive terrestre ne vienne alourdir ce bilan. La Ligue arabe a, elle, exhorté la communauté internationale à protéger Gaza, faisant écho à une demande dimanche du président Mahmoud Abbas de "placer officiellement l'Etat de Palestine sous le régime de protection internationale de l'ONU".

Sur le terrain, les hostilités n'ont pas cessé. En une semaine, les raids aériens israéliens dans la bande de Gaza ont fait 192 morts et près de 1.300 blessés, selon un dernier bilan des services de secours qui dépasse les 177 morts palestiniens enregistrés lors de l'offensive de novembre 2012.

Plus de 800 roquettes tirées

Pour la première fois depuis le début de l'opération à Gaza, un Palestinien de 20 ans a été tué en Cisjordanie dans des heurts avec l'armée lors d'une manifestation lundi matin. Israël a aussi poursuivi sa campagne de répression en Cisjordanie occupée, en arrêtant 23 Palestiniens dans la nuit, dont 11 députés du Hamas.

La spirale de violences actuelles a été enclenchée après l'enlèvement et le meurtre de trois étudiants israéliens près de Hébron en juin, attribués par Israël au Hamas, suivis de l'assassinat d'un jeune Palestinien brûlé vif à Jérusalem, pour lequel trois extrémistes juifs doivent être inculpés dans les prochains jours.

Selon l'armée israélienne, plus de 800 roquettes ont atteint le territoire de l'Etat hébreu en une semaine. Elles ont fait quatre blessés graves. En 2012, six Israéliens avaient été tués.

A Gaza, "tout indique, c'est dramatique, que les femmes et les enfants représentent une large part des victimes des frappes aériennes", a déploré à Gaza le patron de l'agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA), Pierre Krahenbuhl. "A l'heure actuelle, plus du quart des morts sont des enfants", a-t-il insisté.

Le conflit menace de s'étendre aux frontières d'Israël

Selon l'UNWRA, quelque 17.000 personnes ont trouvé refuge dans les écoles qu'elle gère sur place. Mais l'accueil y est difficile. "Il y a très peu d'eau, de nourriture et les enfants n'ont rien à faire. On dort à même le sol", a raconté Rehab, une déplacée de 27 ans. Le conflit menace de s'étendre aux frontières d'Israël.

Deux roquettes tirées depuis la Syrie et une depuis le Liban sont tombées lundi en Israël, dont deux sur le Golan, région occupée par Israël, selon l'armée israélienne, qui n'a recensé aucune victime.

A l'extrême-sud d'Israël, trois roquettes lancées de Gaza se sont abattues tôt mardi matin sur le port d'Eilat et aux alentours, près de la frontière avec l'Egypte et la Jordanie, selon l'armée. Deux personnes ont été légèrement blessées.


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