Les huitièmes de finales de la Coupe du Monde 2014 s'achèvent avec la qualification de toutes les nations ayant fini à la première place de leur groupe, une première dans l'Histoire. Autre évènement, le continent africain qui a réussi à hisser deux sélections dans le tableau final du Mondial brésilien, un exploit jamais effectué auparavant. L'Algérie et le Nigeria qui se sont inclinés respectivement face à l'Allemagne (1-2 après prolongations) et (0-2), n'ont pas démérité.
Les regards des supporters au Maghreb étaient tous tournés vers l'Algérie, seul représentant d'Afrique du Nord. L'équipe nationale tunisienne, elle, n'a pas réussi à franchir le cap des éliminatoires. Les Tunisiens ont été défaits sèchement par le Cameroun (0-0 à Tunis, 4-1 à Yaoundé), mais les Lions Indomptables sont classés bons derniers du Mondial avec 3 défaites en 3 matchs, face au Mexique (0-1), la Croatie (0-4) et le Brésil (1-4). Le Cameroun et le Honduras sont les seules nations à n'avoir obtenu aucun point, mais le représentant africain a encaissé 9 buts, le Honduras 8.
Pour remonter le moral de tous les amateurs de football tunisiens mais également pour les fans des Coupes du monde, le HuffPost Maghreb vous fait une revue des joueurs d'origine tunisienne engagés dans la compétition, avec d'autres sélections:
Le sélectionneur de la Côte d'Ivoire est le plus tunisien des sportifs engagés dans la compétition.
Sélectionné en équipe nationale tunisienne en 1994, Sabri Lamouchi n'honorera finalement jamais sa première cape, le coach Khmaïs Laabidi le laissera sur le banc des remplaçants. Cette déception l'entraîne à changer de bord et à finalement choisir le maillot bleu. Il participe à l'Euro 1996 avant d'être pré-sélectionné pour la Coupe du Monde 1998, qu'il ne dispute finalement pas.
"Mes parents ont été un peu déçus (ndlr:pour le choix de la France), mais ils m'ont compris." avait-il alors déclaré en 1996 à Libération.
Après deux titres de champion de France (AJ Auxerre et AS Monaco), une Coupe d'Italie (Parme) et quelques saisons au Qatar, il met un terme à sa carrière pour devenir sélectionneur de la Côte d'Ivoire.
Avec deux défaites au compteur face à la Grèce (1-2) et la Colombie (1-2), Sabri Lamouchi a décidé de quitter Les Élephants. En 2 ans, il aura dirigé la Côte d’Ivoire pendant 24 matches, avec 13 victoires à la clé, 6 défaites, 5 nuls, 51 buts marqués et 31 encaissés. Il aura surtout laissé sur le banc la vedette Didier Drogba durant deux rencontres.
Sous sa houlette, la sélection ivoirienne aura été éliminée en quarts de finale de la CAN 2013 et au premier tour de la Coupe du monde 2014.
![sabri lamouchi]()
Sur le banc de la Côte d'Ivoire face à la Grèce
Le milieu défensif du Real Madrid est lui aussi d'origine tunisienne et plus spécifiquement de Hammamet, par l'intermédiaire de son père Lazhar Khedira.
De passage dans la ville du Cap-Bon l'an dernier, il avait affirmé avec un peu de distance que la "révolution tunisienne l'avait touché" et il avait expliqué que la Tunisie pouvait s'attendre à un avenir plus prospère, avec une plus grande autonomie"... Sur le coup, il ne s'est pas mouillé.
La vraie histoire "d'amour" entre Khedira et son pays d'origine remonte au 15 fevrier 2012, lorsque le journal Attounissia publiait en Une des images prises du magazine GQ allemand. On y voit le footballeur avec sa compagne, le mannequin Lena Gercke.
Le 8 mars, Nasreddine Ben Saïda, directeur de publication du journal tunisien est condamné pour atteinte à la pudeur par le tribunal de première instance de Tunis. Il doit payer une amende de 1 000 dinars et à détruire 20 000 exemplaires du numéro incriminé, il s'agit de la première incarcération de journaliste depuis la révolution
![sami khedira]()
Pour le plaisir des yeux, voici une des photos de Khedira et sa compagne publiée sur GQ
Le milieu de terrain d'1m 89 n'a jamais été tenté par la sélection tunisienne, choix qu'il ne doit pas regretter aujourd'hui puisqu'il a déjà réussi à atteindre les demi-finales de la Coupe du Monde en 2010 et de l'Euro 2012 avec la Nationalmannschaft.
Un joueur discipliné et physique, qui a beaucoup de caractère. Formé à l'académie de Stuttgart (comme son frère de 20 ans Rani, international allemand des moins de 20 ans) il se devait de dire chaque matin "bonjour" à tous les membres du personnel qu'il rencontrait et de manière correcte.
Une discipline de fer qui lui a permis, contre toute attente, de disputer 3 rencontres, dont 2 comme titulaire, dans le Mondial 2014.
En effet, après une rupture des ligaments médians et croisés en novembre 2013, la saison de Khedira aurait pu (dû) être finie.
Comme l'expliquait France Football avant la compétition, Sami Khedira a passé des semaines dans une clinique isolée au cœur de la forêt bavaroise, loin de toute forme de distraction, avec pour seul objectif la Coupe du Monde.
Une belle histoire qui se poursuit puisque vendredi prochain à 17 heures, Sami Khedira sera probablement titulaire au milieu de terrain au côté de Philipp Lahm et jouera un quart de finale face à l'équipe de France.
Titulaire lors de la défaite inaugurale de l'Algérie face à la Belgique (1-2), Saphir Taïder a vécu la première qualification de l'Algérie pour les huitièmes de finale sur le banc de touche. Titularisé face à l'Allemagne, il n'a pu éviter la défaite de son pays.
D'un père originaire de Tunis et d'une mère venant de Tizi-Ouzou, Saphir Taïder aurait pu évoluer avec la sélection tunisienne d'autant plus que son propre frère Nabil Taïder est international tunisien (4 sélections/1 but). Lors d'une interview à la Gazette du Fennec en fevrier 2012, le milieu de terrain de l'Inter de Milan affirmait alors qu'il ne penchait pour aucune des deux sélections: "J’ai le cœur partagé quand je vois un match Algérie - Tunisie, je supporte le spectacle, je ne supporte pas l’une des deux équipes, je supporte le beau jeu car ce sont mes deux pays de cœur".
Après un an de réflexion, Saphir Taïder optera finalement pour l'Algérie, "parce que mon cœur a penché pour l’Algérie tout simplement. C’est un choix qui s’est fait naturellement."
Après plusieurs années d'indécision, Saphir Taïder aura finalement eu la chance de marquer l'Histoire du football algérien et d'une certaine façon le football tunisien.
![taider]()
Saphir Taïder, face à Philipp Lahm lors de la rencontre face à l'Allemagne
Un autre Tunisien s'est illustré dans cette compétition, cette fois, en dehors du carré vert. Hosni Manoubi, fils de Béchir Manoubi, photographe tunisien décédé en 2005, fut lors du match Algérie-Allemagne, l'une des attractions du public tunisien.
Une photo a largement circulé sur les réseaux sociaux montrant Hosni Manoubi avec un chapeau mexicain redécoré, a d'une certaine façon marqué la présence tunisienne dans ce Mondial.
![manoubi]()
Deux autres joueurs ont également reçu l'affection du public tunisien, il s'agit du latéral droit ghanéen évoluant à l'Éspérance Sportive de Tunis Harrison Afful et d'Abdelmoumen Djabou qui lui joue sous les couleurs du Club Africain.
Le Ghanéen fut (de loin) le meilleur joueur de sa sélection lors du match nul obtenu face à l'Allemagne (2-2), alors que Djabou a inscrit deux buts dans la compétition en étant titulaires deux fois (face à la Corée du Sud et face à l'Allemagne), montrant ainsi au Monde que le football tunisien (aussi faible soit-il) peut permettre l'éclosion de fins techniciens...
À noter que du côté algérien, seuls Salah Assad (1982) et Islam Slimani (2014) ont réussi à inscrire deux buts, le milieu offensif du Club Africain est entré dans l'Histoire!
Les regards des supporters au Maghreb étaient tous tournés vers l'Algérie, seul représentant d'Afrique du Nord. L'équipe nationale tunisienne, elle, n'a pas réussi à franchir le cap des éliminatoires. Les Tunisiens ont été défaits sèchement par le Cameroun (0-0 à Tunis, 4-1 à Yaoundé), mais les Lions Indomptables sont classés bons derniers du Mondial avec 3 défaites en 3 matchs, face au Mexique (0-1), la Croatie (0-4) et le Brésil (1-4). Le Cameroun et le Honduras sont les seules nations à n'avoir obtenu aucun point, mais le représentant africain a encaissé 9 buts, le Honduras 8.
Pour remonter le moral de tous les amateurs de football tunisiens mais également pour les fans des Coupes du monde, le HuffPost Maghreb vous fait une revue des joueurs d'origine tunisienne engagés dans la compétition, avec d'autres sélections:
SABRI LAMOUCHI: Celui qui a (finalement) choisi la France
Le sélectionneur de la Côte d'Ivoire est le plus tunisien des sportifs engagés dans la compétition.
Sélectionné en équipe nationale tunisienne en 1994, Sabri Lamouchi n'honorera finalement jamais sa première cape, le coach Khmaïs Laabidi le laissera sur le banc des remplaçants. Cette déception l'entraîne à changer de bord et à finalement choisir le maillot bleu. Il participe à l'Euro 1996 avant d'être pré-sélectionné pour la Coupe du Monde 1998, qu'il ne dispute finalement pas.
"Mes parents ont été un peu déçus (ndlr:pour le choix de la France), mais ils m'ont compris." avait-il alors déclaré en 1996 à Libération.
De parents tunisiens, le père est originaire de Dahmani, près du Kef, il expliquait déjà à 24 ans son attachement pour la Tunisie: "On arrivait en juin, en août je réussissais à m'exprimer en arabe, que je comprends toujours bien. Mes parents sont restés Tunisiens".
Après deux titres de champion de France (AJ Auxerre et AS Monaco), une Coupe d'Italie (Parme) et quelques saisons au Qatar, il met un terme à sa carrière pour devenir sélectionneur de la Côte d'Ivoire.
Avec deux défaites au compteur face à la Grèce (1-2) et la Colombie (1-2), Sabri Lamouchi a décidé de quitter Les Élephants. En 2 ans, il aura dirigé la Côte d’Ivoire pendant 24 matches, avec 13 victoires à la clé, 6 défaites, 5 nuls, 51 buts marqués et 31 encaissés. Il aura surtout laissé sur le banc la vedette Didier Drogba durant deux rencontres.
Sous sa houlette, la sélection ivoirienne aura été éliminée en quarts de finale de la CAN 2013 et au premier tour de la Coupe du monde 2014.
SAMI KHEDIRA: Celui que rien n'arrête...
Le milieu défensif du Real Madrid est lui aussi d'origine tunisienne et plus spécifiquement de Hammamet, par l'intermédiaire de son père Lazhar Khedira.
De passage dans la ville du Cap-Bon l'an dernier, il avait affirmé avec un peu de distance que la "révolution tunisienne l'avait touché" et il avait expliqué que la Tunisie pouvait s'attendre à un avenir plus prospère, avec une plus grande autonomie"... Sur le coup, il ne s'est pas mouillé.
La vraie histoire "d'amour" entre Khedira et son pays d'origine remonte au 15 fevrier 2012, lorsque le journal Attounissia publiait en Une des images prises du magazine GQ allemand. On y voit le footballeur avec sa compagne, le mannequin Lena Gercke.
Le 8 mars, Nasreddine Ben Saïda, directeur de publication du journal tunisien est condamné pour atteinte à la pudeur par le tribunal de première instance de Tunis. Il doit payer une amende de 1 000 dinars et à détruire 20 000 exemplaires du numéro incriminé, il s'agit de la première incarcération de journaliste depuis la révolution
Interrogé par Bild sur "l'affaire d'État" qui s'en est suivie, Khedira s'indignera à sa façon: "Je trouve triste et malheureux que de telles choses se produisent (...) Je respecte les différentes religions et les croyances de chacun mais je ne comprends pas qu'on ne puisse pas s'exprimer librement".
Le milieu de terrain d'1m 89 n'a jamais été tenté par la sélection tunisienne, choix qu'il ne doit pas regretter aujourd'hui puisqu'il a déjà réussi à atteindre les demi-finales de la Coupe du Monde en 2010 et de l'Euro 2012 avec la Nationalmannschaft.
Un joueur discipliné et physique, qui a beaucoup de caractère. Formé à l'académie de Stuttgart (comme son frère de 20 ans Rani, international allemand des moins de 20 ans) il se devait de dire chaque matin "bonjour" à tous les membres du personnel qu'il rencontrait et de manière correcte.
Une discipline de fer qui lui a permis, contre toute attente, de disputer 3 rencontres, dont 2 comme titulaire, dans le Mondial 2014.
En effet, après une rupture des ligaments médians et croisés en novembre 2013, la saison de Khedira aurait pu (dû) être finie.
Comme l'expliquait France Football avant la compétition, Sami Khedira a passé des semaines dans une clinique isolée au cœur de la forêt bavaroise, loin de toute forme de distraction, avec pour seul objectif la Coupe du Monde.
Une belle histoire qui se poursuit puisque vendredi prochain à 17 heures, Sami Khedira sera probablement titulaire au milieu de terrain au côté de Philipp Lahm et jouera un quart de finale face à l'équipe de France.
Saphir Taïder: Celui qui a un frère tunisien
Titulaire lors de la défaite inaugurale de l'Algérie face à la Belgique (1-2), Saphir Taïder a vécu la première qualification de l'Algérie pour les huitièmes de finale sur le banc de touche. Titularisé face à l'Allemagne, il n'a pu éviter la défaite de son pays.
D'un père originaire de Tunis et d'une mère venant de Tizi-Ouzou, Saphir Taïder aurait pu évoluer avec la sélection tunisienne d'autant plus que son propre frère Nabil Taïder est international tunisien (4 sélections/1 but). Lors d'une interview à la Gazette du Fennec en fevrier 2012, le milieu de terrain de l'Inter de Milan affirmait alors qu'il ne penchait pour aucune des deux sélections: "J’ai le cœur partagé quand je vois un match Algérie - Tunisie, je supporte le spectacle, je ne supporte pas l’une des deux équipes, je supporte le beau jeu car ce sont mes deux pays de cœur".
Après un an de réflexion, Saphir Taïder optera finalement pour l'Algérie, "parce que mon cœur a penché pour l’Algérie tout simplement. C’est un choix qui s’est fait naturellement."
Sa décision sera plus tranchée en novembre 2013, lorsqu'il s'exprimera dans Inter Channel, la chaîne du club milanais: "J'ai choisi la sélection algérienne car (...) je me suis toujours senti algérien."
Après plusieurs années d'indécision, Saphir Taïder aura finalement eu la chance de marquer l'Histoire du football algérien et d'une certaine façon le football tunisien.
BONUS: Celui qui porte un chapeau mexicain et les deux habitués du derby
Un autre Tunisien s'est illustré dans cette compétition, cette fois, en dehors du carré vert. Hosni Manoubi, fils de Béchir Manoubi, photographe tunisien décédé en 2005, fut lors du match Algérie-Allemagne, l'une des attractions du public tunisien.
Une photo a largement circulé sur les réseaux sociaux montrant Hosni Manoubi avec un chapeau mexicain redécoré, a d'une certaine façon marqué la présence tunisienne dans ce Mondial.
Deux autres joueurs ont également reçu l'affection du public tunisien, il s'agit du latéral droit ghanéen évoluant à l'Éspérance Sportive de Tunis Harrison Afful et d'Abdelmoumen Djabou qui lui joue sous les couleurs du Club Africain.
Le Ghanéen fut (de loin) le meilleur joueur de sa sélection lors du match nul obtenu face à l'Allemagne (2-2), alors que Djabou a inscrit deux buts dans la compétition en étant titulaires deux fois (face à la Corée du Sud et face à l'Allemagne), montrant ainsi au Monde que le football tunisien (aussi faible soit-il) peut permettre l'éclosion de fins techniciens...
À noter que du côté algérien, seuls Salah Assad (1982) et Islam Slimani (2014) ont réussi à inscrire deux buts, le milieu offensif du Club Africain est entré dans l'Histoire!
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