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Après le journal El Fadjr, six autres titres sont suspendus: Censure ou commercialité ?

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La Société d’impression d’Alger (SIA) a, une nouvelle fois, décidé de suspendre l’impression d'autres titres.
Après la suspension d’El Fadjr il y a de cela quatre semaines, ils sont ce matin six titres à être absents des étals. El Adjwaa, dans ses trois versions, le quotidien Algérie News dans ses versions arabophone et francophone en plus de l’hebdomadaire spécialisé dans les TIC Itmag.

La SIA fait valoir à nouveau le motif commercial. Les dits journaux auraient laissé de lourdes ardoises à l’imprimerie du centre sans donner des garanties d’une quelconque intention de les épurer. Selon Abdelkader Mechat, directeur général de la SIA, la suspension n’a d’autres motif que les créances impayées. "El-Adjawaa qui a un titre en arabe, un autre en français et un troisième sportif, Algérie News et Al Djazaïr news ont été suspendus hier tandis que Itmag a été suspendu depuis quelques jours déjà", précise-t-il.


Une version diamétralement opposée à celle des éditeurs en question qui rejettent en bloc les propos de Mechat.

LIRE AUSSI: Non impression du journal El Fadjr: Affaire "politique", selon sa directrice, "commerciale", selon le ministre



Les éditeurs démentent et s'expliquent

Selon Abderrafik Khenifssa, directeur de publication du journal spécialisé Itmag, son hebdomadaire n’a aucun problème avec l’imprimerie. "Nous n’avons aucun problème avec la SIA" , dit-il avant d’expliquer "effectivement nous avons une petite créance chez la SIA et nous leur avons précisé que nous avons toujours payé nos factures".

Il dira aussi que son administration a eu une réunion avec la SIA et qu’ils les avaient informé que la dette sera épurée cette semaine. "Nous leur avons envoyé un fax en leur disant que cela sera fait cette semaine, le temps que les chèques soient encaissés. Cela suit son cours.", note M.Kheniffsa.

"Nous sommes une entreprise. Nous avons eu de légers problèmes de trésorerie d’où le retard de paiement envers notre partenaire d’impression avec laquelle nous travaillons depuis des années. Ce n’est qu’un retard de paiement que nous sommes entrain de résorber. Et c’est ce que nous avons expliqué à nos interlocuteurs de la SIA", tient-il à préciser encore.

Pour Algérie News, M.Mechat a affirmé avoir rencontré H’mida Ayachi, directeur de publication des deux quotidiens, et son staff mercredi. Toujours selon le directeur de la SIA, il aurait signifié au propriétaire de Algérie News qu’il avait du retard de paiement et près de six milliards de centimes de dettes. La SIA, a-t-il ajouté, "n’est pas une Zaouïa mais une entreprise comme la sienne". Mechat affirme que que M.Ayachi lui a dit qu’il n’avait pas d’argent et qu’il ne pouvait rien faire. D’où la décision de suspension.

"Faux", affirme Hmida Layachi, responsable des deux journaux avant de faire parvenir le communiqué explicatif de la situation.

L’Eurl Express News éditrice des deux titres suspendus, y dénonce "les tentatives de certaines officines visant à ôter le caractère politique de l’affaire, lui attribuant un aspect purement commercial, puis actionnant l’imprimerie contre nous, après nous avoir privé de manière unilatérale et injustifiée de publicité institutionnelle émanant de l’Agence nationale d’édition et de publicité (Anep), le 14 avril 2014, et ce, sans préavis ni respect des règles commerciales."


S’agissant de la procédure de recouvrement de créances que la SIA a engagée, l’Eurl Express News est d’autant plus surprise d’apprendre, via le journal électronique TSA, des propos malicieusement attribués par M. Metchat à son Manager général H’mida Ayachi." L’occasion pour la direction d’Algérie News de donner se version des faits.

"Au cours de la réunion en date du mercredi 25 juin 2014, avec le directeur de la SIA, des erreurs de comptabilité ont été relevées au niveau de la SIA". Cela étant souligné, la même source précise que le staff de Eurl Express News a affiché sa "volonté d’assainir la situation, en tenant compte de la crise que traverse le journal après la suppression de la publicité.

A l’issue de la réunion un accord de principe a été entériné entre les deux parties sans porter préjudice à aucune des deux sociétés. Il s’agissait : Primo : programmation d’une réunion, dimanche 29 juin, entre les financiers des deux sociétés pour fixer le montant de la dette. Secundo : octroi d’un délai de dix jours à Eurl Express News pour établir un nouvel échéancier et un mode de paiement préservant le gagne-pain d’une centaine de travailleurs, après la suspension de la publicité de l’Anep et de Nedjma".

Tercio, ajoute-t-on de même source, l’Eurl Express News s’était engagée à assainir définitivement sa situation financière, sur la base des promesses émanant des autorités politiques liées au règlement du problème de la publicité.

Aussi, l’EURL a été surprise par la décision de la SIA suspendant l’impression des deux titres et réclamant un chèque de 3 millions de dinars pour reprendre l’impression.


Quand au journal El Adjwaa que nous n’avons réussi à joindre, M.Mechat affirmera lui avoir envoyé une mise en demeure restée sans réponse. "J’ai envoyé une mise en demeure à El-Adjwaa mais je n’ai eu aucune réponse", dit-il en guise d’explication de la suspension.

Le directeur de la SIA qui affirme avoir réussi à établir un échéancier avec 20 autres titres, soutient que la suspension n’a touché que les journaux avec qui aucune solution n’a été trouvée. Une affirmation que démentent encore les directeurs des journaux suspendus.

Le journal électronique TSA qui a pu joindre des responsables du ministère de l'information et affirme que ces derniers lui ont précisé que la SIA était dans son droit et qu'il était temps de recouvrir ses créances auprès des journaux. une explication qui écarte toute explication politique et qui justifie les décisions de la SIA par des motivations purement commerciales.



Pour rappel, la SIA a déjà suspendu le quotidien El Fadjr le 2 juin dernier. Sa directrice, militante active du mouvement Barakat, avait expliqué alors la suspension de son journal par une mesure punitive contre sa propre personne. Son opposition au quatrième mandat serait à l’origine de ses déboires avec l’imprimerie.


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