Effrayants et honteux ! Les résultats d’une enquête nationale sur le harcèlement sexuel sur les lieux de travail et les universités donnent froid dans le dos et renseignent sur le calvaire quotidien caché des femmes algériennes.
Selon une enquête réalisée par la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH) en association avec la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (FOREM), plus de 66% des travailleuses du secteur public ont admis subir un harcèlement sexuel continu sur les lieux de travail. 40% des étudiantes de l’université disent avoir subi du harcèlement de la part des enseignants et des agents de l’administration.
Les résultats de l’enquête ont été présentés samedi lors d’une rencontre nationale sur "le phénomène des harcèlements sexuels sur les lieux de travail et dans les universités" organisée à la maison de la culture Taos-Amrouche de Bejaïa en présence d’un grand nombre de spécialistes, d’enseignants et d’étudiants.
Plus de 66% des travailleuses dans les établissements publics disent avoir subi du harcèlement sexuel soit par des propos ou des attouchements. 30% des femmes interrogées incriminent le directeur de l’établissement comme première source de harcèlement, 20% désignent le chef de bureau tandis que 14% de ces travailleuses mettent en cause les agents de sécurité.
Le harcèlement a eu lieu, selon 30% des femmes, dans le bureau du directeur tandis que 23% évoquent des lieux divers au sein de leur établissement. 50% de ces femmes ont fait des récits personnels des épreuves subies et considèrent que le harcèlement est devenu un véritable "cauchemar" poussant de nombreuses femmes à démissionner.
D’autres femmes ont développé des pathologies psychologiques et ont eu des problèmes familiaux. Les types de harcèlements sont classiques : insinuation verbales à caractère sexuel, touché, menaces et pressions. 40% des étudiantes ont déclaré subir des harcèlements sexuels répétés à l’université de la part des enseignants qui jouent sur la notation des examens et autres moyens.
La première source de harcèlement vient des enseignants qui sont responsables à 33,4% selon les étudiants algériens et à 26,8% selon les étrangères. Le jugement des étudiantes algériennes et étrangères sur le comportement des enseignants est édifiant. 60% des algériennes et 37% des étrangères considèrent que les enseignants de l’université versent dans le harcèlement sexuel et le pratiquent.
L’enquête souligne les limites de l’article 341 bis du code pénal promulgué en 2004 qui ne protège pas suffisamment les victimes et les témoins, la preuve du harcèlement sexuel par les propos et insinuations étant difficile à apporter.
Les associations demandaient une "protection immédiate" pour les salariées qui portent plainte en les soustrayant " à l’autorité directe de son harcelant chaque fois que c’est possible, sans la pénaliser ou l’empêcher de travailler, en rendant impossible toute forme de chantage". Les associations demandaient également des " dispositions qui protègent les témoins contre le risque de représailles au niveau professionnel".
Selon une enquête réalisée par la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH) en association avec la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (FOREM), plus de 66% des travailleuses du secteur public ont admis subir un harcèlement sexuel continu sur les lieux de travail. 40% des étudiantes de l’université disent avoir subi du harcèlement de la part des enseignants et des agents de l’administration.
Les résultats de l’enquête ont été présentés samedi lors d’une rencontre nationale sur "le phénomène des harcèlements sexuels sur les lieux de travail et dans les universités" organisée à la maison de la culture Taos-Amrouche de Bejaïa en présence d’un grand nombre de spécialistes, d’enseignants et d’étudiants.
L’enquête réalisée au cours du premier trimestre 2014 et supervisée par les Pr Mustapha Khiati et Abdelkader Sahraoui du Forem et le Dr Sabrina Kahar de la CNCPPDH a touché 600 travailleuses dans 5 wilayas et 3.207 étudiantes dont 2.886 Algériennes et 341 étrangères dans 15 wilayas. Elle a été réalisée par le biais d’un questionnaire, anonyme comportant 15 questions et 20 sous-questions.
Plus de 66% des travailleuses dans les établissements publics disent avoir subi du harcèlement sexuel soit par des propos ou des attouchements. 30% des femmes interrogées incriminent le directeur de l’établissement comme première source de harcèlement, 20% désignent le chef de bureau tandis que 14% de ces travailleuses mettent en cause les agents de sécurité.
Le harcèlement a eu lieu, selon 30% des femmes, dans le bureau du directeur tandis que 23% évoquent des lieux divers au sein de leur établissement. 50% de ces femmes ont fait des récits personnels des épreuves subies et considèrent que le harcèlement est devenu un véritable "cauchemar" poussant de nombreuses femmes à démissionner.
D’autres femmes ont développé des pathologies psychologiques et ont eu des problèmes familiaux. Les types de harcèlements sont classiques : insinuation verbales à caractère sexuel, touché, menaces et pressions. 40% des étudiantes ont déclaré subir des harcèlements sexuels répétés à l’université de la part des enseignants qui jouent sur la notation des examens et autres moyens.
La première source de harcèlement vient des enseignants qui sont responsables à 33,4% selon les étudiants algériens et à 26,8% selon les étrangères. Le jugement des étudiantes algériennes et étrangères sur le comportement des enseignants est édifiant. 60% des algériennes et 37% des étrangères considèrent que les enseignants de l’université versent dans le harcèlement sexuel et le pratiquent.
L’enquête souligne les limites de l’article 341 bis du code pénal promulgué en 2004 qui ne protège pas suffisamment les victimes et les témoins, la preuve du harcèlement sexuel par les propos et insinuations étant difficile à apporter.
En octobre 2012, des associations de femmes algériennes avaient interpellé les ministres du travail et de la justice en soulignant que malgré le progrès constitué par l’art 341 bis, les " procédures restent pénibles, les représailles administratives accablent les victimes qui osent porter plainte, ainsi que les témoins qui leur apportent leur aide".
Les associations demandaient une "protection immédiate" pour les salariées qui portent plainte en les soustrayant " à l’autorité directe de son harcelant chaque fois que c’est possible, sans la pénaliser ou l’empêcher de travailler, en rendant impossible toute forme de chantage". Les associations demandaient également des " dispositions qui protègent les témoins contre le risque de représailles au niveau professionnel".
Ce que dit le Code Pénal
Art. 341 bis. -Est réputée avoir commis l'infraction de harcèlement sexuel et sera punie d'un emprisonnement de deux (2) mois à un (1) an et d'une amende de cinquante mille (50.000) DA à cent mille (100.000) DA, toute personne qui abuse de l'autorité que lui confère sa fonction ou sa profession, en donnant à autrui des ordres, en proférant des menaces, en imposant des contraintes ou en exerçant des pressions, dans le but d'obtenir des faveurs de nature sexuelle.En cas de récidive, la peine est portée au double. (4)
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