Juste après notre naissance, il s'est assis sur une chaise, un peu sonné. En l'espace de quelques heures, il était devenu papa. À lui les sorties au marché, fier de nous exhiber entre deux étals, les réveils nocturnes à cause de nos cauchemars. Son premier défi aura été de trouver sa place entre une mère et son enfant qui se connaissaient déjà depuis neuf mois.
Vingt ans plus tard, arrive ce jour où il entrepose soigneusement dans le coffre de la voiture vos cartons. Vous prenez votre envol et lui s'en remet difficilement. Bienveillant, autoritaire, détaché, attentionné, absent, votre père a marqué votre vie de son empreinte, comme votre mère il a conditionné en partie votre rapport aux autres. La science s'y est intéressée, ce qu'elle a trouvé pourrait bien vous surprendre :
![daughter father esteem]()
Développer une relation saine entre un père est sa fille est crucial. "Pour toutes les petites filles, le père est la première figure masculine dans leur vie. Lui, et la maman, sont tout ce qu'elle a. Si cette relation entre le père et sa fille est tendue quand elle est très jeune, cela peut signifier une vie entière de défis internes et de luttes avec le sexe opposé", écrit sur PsychCentral la psychologue Carol Langlois.
Elle explique que dès 2 ans, une relation biaisée peut avoir un impact considérable sur le développement de la petite fille, dans le sens où elles (comme les garçons d'ailleurs) sont vraiment le produit de leur environnement. "Les femmes qui grandissent en ayant une relation positive avec leur père ont confiance en elles, choisissent des partenaires appropriés, répondent aux situation de façon saine, et peut avoir des relations pleine de sens avec les hommes et les femmes", poursuit-elle.
Le même constat est fait sur le site SheKnows, qui a interrogé Michael Austin, un professeur de philosophie de l'université de Kentucky Est. Pour lui, certains éléments de sens commun sont à mettre en place pour que la fille développe une image d'elle positive: l'encouragement verbal, la présence, être sensible à ses problèmes, prendre du temps pour l'écouter, s'intéresser à ses passions. "C'est important de vraiment faire ces choses, qui parfois peuvent être un peu compliquées", exprime-t-il. L'implication directe et les encouragement du père vont aider la fille à diminuer son manque d'assurance, et lui donner plus confiance en ses capacités."
![dad eating]()
On ne devient pas papa le jour de la naissance de son enfant. Une étude publiée en 2013 s'est intéressé à l'influence du régime alimentaire des pères sur le développement de leur enfant. Les chercheurs ont démontré que les souris mâles dont le régime comportait des carences nutritionnelles engendraient un nombre plus élevé de petits ayant des malformations congénitales en comparaison avec des souris suivant un régime alimentaire équilibré. En cause? Des traceurs moléculaires présents sur l'ADN du sperme. Ces traceurs sont sensibles à l'environnement et à l'alimentation. Les chercheurs connaissaient leur existence mais pensaient que ces marqueurs disparaissaient avant la naissance de l'enfant. Ils se trompaient.
Les chercheurs ont trouvé que le génome du sperme des souris carencées pouvait affecter les gènes du futur enfant liés au développement neurologique, aux problèmes psychologiques et à des formes de cancers. "Nous devrions surveiller de plus près le mode de vie des hommes" conclut l'auteure de cette étude, Sarah Kimmins, une biologiste spécialisée dans la reproduction. "L'exposition environnementale reste en mémoire dans le sperme et se transmet à sa progéniture".
![father son stress]()
Evidemment, le père peut aussi avoir un mauvais impact sur le développement de son fils. Une étude suggère que la relation père-fils peut influencer la façon dont le jeune homme va gérer son stress au quotidien. Selon celle-ci, lorsqu'un homme estimait avoir une "bonne" relation avec son père, il était plus susceptible de mieux gérer les événements stressants, et d'être moins émotionnel à propos de ceux-ci.
Les chercheurs ont posé des questions à 1000 hommes et femmes sur des sujets allant de leurs relations à leur santé, en passant par des enjeux économiques. "Les hommes qui, lorsqu'ils connaissaient des situations stressantes, sont plus réactifs à celles-ci - ils sont plus susceptibles d'être de mauvaise humeur et d'avoir un plus haut niveau de stress psychologique - sont ceux qui ont affirmé avoir de pauvres relations avec leur père pendant leur enfance", souligne la psychologue Melanie Mallers.
Pour elle, c'est extrêmement important que le papa soit impliqué dans la vie de ses enfants, qu'il soit un modèle pour eux.
![dad love]()
Si vous en doutiez, la science s'est penchée sur la question. L'amour d'un père contribue autant et parfois plus pour le développement de l'enfant que celui d'une mère. Une grande étude publiée en 2012 s'est penchée sur le rôle de l'affection des parents dans le façonnage de la personnalité de l'enfant et du futur adulte.
En rapprochant les données de centaines d'études à travers le monde, les chercheurs ont démontré que les enfants dont les parents les avaient rejetés étaient plus anxieux, plus instables mais aussi plus hostiles et agressifs envers les autres. Les chercheurs ont aussi trouvé que le rejet de l'un des deux parents pouvait avoir plus d'importance que celui de l'autre parent. C'est souvent le cas avec le père. Pourquoi? Les enfants et jeunes adultes se montrent plus touchés par le rejet du parent qu'ils jugent avoir plus de pouvoir ou de prestige dans la sphère publique, c'était jusqu'à présent souvent le cas du père.
Problème comportementaux, délinquance, dépression, consommation de drogues sont plus à rapprocher d'un rejet du père que d'un désamour de la mère, ont constaté les chercheurs en recoupant les données des études. "Savoir que les enfants se sentent aimés par leur père est une meilleure indication de leur futur bien-être, bonheur, satisfaction dans la vie en comparaison avec l'étendue de l'amour de leur mère" explique le directeur de cette recherche au site spécialisé, Science Daily.
![old dad]()
On est désolé pour vous si vous avez eu des enfants à un âge déjà un peu avancé... Une étude pas très sympa met en avant le fait que les papas âgés ont des enfants moins séduisants. La raison, selon les chercheurs? Plus de mutations génétiques.
"L'effet est très visible. Quelqu'un né d'un père âgé de 22 ans est déjà de 5 à 10% plus séduisant que ceux nés d'un père âgé de 40 ans, et la différence s'accentue avec l'âge", expose Martin Fieder, professeur d'anthropologie à l'université de Viennes. Les chercheurs étaient déjà au courant de l'influence de l'âge des parents sur des risques de maladies ou troubles, tels que l'autisme, la bipolarité, la schizophrénie, mais ils réalisent dans cette étude que l'âge peut aussi avoir un impact sur l'apparence faciale.
Mais rassurez-vous: selon une autre étude, publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, les enfants qui ont un père et un grand-père plus âgé, vivent plus longtemps.
Vingt ans plus tard, arrive ce jour où il entrepose soigneusement dans le coffre de la voiture vos cartons. Vous prenez votre envol et lui s'en remet difficilement. Bienveillant, autoritaire, détaché, attentionné, absent, votre père a marqué votre vie de son empreinte, comme votre mère il a conditionné en partie votre rapport aux autres. La science s'y est intéressée, ce qu'elle a trouvé pourrait bien vous surprendre :
LIRE AUSSI: Fête des mères: ce que la science nous a appris sur la relation entre la mère et sa fille ou son fils
L'influence du père sur l'estime de sa fille
Développer une relation saine entre un père est sa fille est crucial. "Pour toutes les petites filles, le père est la première figure masculine dans leur vie. Lui, et la maman, sont tout ce qu'elle a. Si cette relation entre le père et sa fille est tendue quand elle est très jeune, cela peut signifier une vie entière de défis internes et de luttes avec le sexe opposé", écrit sur PsychCentral la psychologue Carol Langlois.
Elle explique que dès 2 ans, une relation biaisée peut avoir un impact considérable sur le développement de la petite fille, dans le sens où elles (comme les garçons d'ailleurs) sont vraiment le produit de leur environnement. "Les femmes qui grandissent en ayant une relation positive avec leur père ont confiance en elles, choisissent des partenaires appropriés, répondent aux situation de façon saine, et peut avoir des relations pleine de sens avec les hommes et les femmes", poursuit-elle.
Le même constat est fait sur le site SheKnows, qui a interrogé Michael Austin, un professeur de philosophie de l'université de Kentucky Est. Pour lui, certains éléments de sens commun sont à mettre en place pour que la fille développe une image d'elle positive: l'encouragement verbal, la présence, être sensible à ses problèmes, prendre du temps pour l'écouter, s'intéresser à ses passions. "C'est important de vraiment faire ces choses, qui parfois peuvent être un peu compliquées", exprime-t-il. L'implication directe et les encouragement du père vont aider la fille à diminuer son manque d'assurance, et lui donner plus confiance en ses capacités."
Le régime alimentaire du père et le développement de son futur enfant
On ne devient pas papa le jour de la naissance de son enfant. Une étude publiée en 2013 s'est intéressé à l'influence du régime alimentaire des pères sur le développement de leur enfant. Les chercheurs ont démontré que les souris mâles dont le régime comportait des carences nutritionnelles engendraient un nombre plus élevé de petits ayant des malformations congénitales en comparaison avec des souris suivant un régime alimentaire équilibré. En cause? Des traceurs moléculaires présents sur l'ADN du sperme. Ces traceurs sont sensibles à l'environnement et à l'alimentation. Les chercheurs connaissaient leur existence mais pensaient que ces marqueurs disparaissaient avant la naissance de l'enfant. Ils se trompaient.
Les chercheurs ont trouvé que le génome du sperme des souris carencées pouvait affecter les gènes du futur enfant liés au développement neurologique, aux problèmes psychologiques et à des formes de cancers. "Nous devrions surveiller de plus près le mode de vie des hommes" conclut l'auteure de cette étude, Sarah Kimmins, une biologiste spécialisée dans la reproduction. "L'exposition environnementale reste en mémoire dans le sperme et se transmet à sa progéniture".
Une mauvaise relation pendant l'enfance, des garçons plus stressés
Evidemment, le père peut aussi avoir un mauvais impact sur le développement de son fils. Une étude suggère que la relation père-fils peut influencer la façon dont le jeune homme va gérer son stress au quotidien. Selon celle-ci, lorsqu'un homme estimait avoir une "bonne" relation avec son père, il était plus susceptible de mieux gérer les événements stressants, et d'être moins émotionnel à propos de ceux-ci.
Les chercheurs ont posé des questions à 1000 hommes et femmes sur des sujets allant de leurs relations à leur santé, en passant par des enjeux économiques. "Les hommes qui, lorsqu'ils connaissaient des situations stressantes, sont plus réactifs à celles-ci - ils sont plus susceptibles d'être de mauvaise humeur et d'avoir un plus haut niveau de stress psychologique - sont ceux qui ont affirmé avoir de pauvres relations avec leur père pendant leur enfance", souligne la psychologue Melanie Mallers.
Pour elle, c'est extrêmement important que le papa soit impliqué dans la vie de ses enfants, qu'il soit un modèle pour eux.
L'amour d'un père importe autant que celui d'une mère
Si vous en doutiez, la science s'est penchée sur la question. L'amour d'un père contribue autant et parfois plus pour le développement de l'enfant que celui d'une mère. Une grande étude publiée en 2012 s'est penchée sur le rôle de l'affection des parents dans le façonnage de la personnalité de l'enfant et du futur adulte.
En rapprochant les données de centaines d'études à travers le monde, les chercheurs ont démontré que les enfants dont les parents les avaient rejetés étaient plus anxieux, plus instables mais aussi plus hostiles et agressifs envers les autres. Les chercheurs ont aussi trouvé que le rejet de l'un des deux parents pouvait avoir plus d'importance que celui de l'autre parent. C'est souvent le cas avec le père. Pourquoi? Les enfants et jeunes adultes se montrent plus touchés par le rejet du parent qu'ils jugent avoir plus de pouvoir ou de prestige dans la sphère publique, c'était jusqu'à présent souvent le cas du père.
Problème comportementaux, délinquance, dépression, consommation de drogues sont plus à rapprocher d'un rejet du père que d'un désamour de la mère, ont constaté les chercheurs en recoupant les données des études. "Savoir que les enfants se sentent aimés par leur père est une meilleure indication de leur futur bien-être, bonheur, satisfaction dans la vie en comparaison avec l'étendue de l'amour de leur mère" explique le directeur de cette recherche au site spécialisé, Science Daily.
La science des vieux papas
On est désolé pour vous si vous avez eu des enfants à un âge déjà un peu avancé... Une étude pas très sympa met en avant le fait que les papas âgés ont des enfants moins séduisants. La raison, selon les chercheurs? Plus de mutations génétiques.
"L'effet est très visible. Quelqu'un né d'un père âgé de 22 ans est déjà de 5 à 10% plus séduisant que ceux nés d'un père âgé de 40 ans, et la différence s'accentue avec l'âge", expose Martin Fieder, professeur d'anthropologie à l'université de Viennes. Les chercheurs étaient déjà au courant de l'influence de l'âge des parents sur des risques de maladies ou troubles, tels que l'autisme, la bipolarité, la schizophrénie, mais ils réalisent dans cette étude que l'âge peut aussi avoir un impact sur l'apparence faciale.
Mais rassurez-vous: selon une autre étude, publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, les enfants qui ont un père et un grand-père plus âgé, vivent plus longtemps.
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