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Ukraine: Le nouveau Président Petro Porochenko veut maintenir "l'unité du pays", la Russie ferme ses frontières

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Petro Porochenko, investi samedi président d'Ukraine, s'est engagé à maintenir l'unité du pays menacée par une insurrection séparatiste meurtrière dans l'Est, dans un climat de détente après un début de dialogue avec la Russie.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'est dit "confiant" quant aux perspectives de désescalade après un bref entretien la veille entre M. Porochenko et Vladimir Poutine en marge des cérémonies du Débarquement en France. "Nous espérons que nous n'aurons pas à imposer des sanctions plus sévères" contre Moscou, menacé d'isolement par Washington depuis l'annexion de la Crimée, a-t-il déclaré.

Le chef de la diplomatie américaine a dit espérer "dans les prochains jours des gestes pour réduire la tension, avec la possibilité d'un cessez le feu".


Élu le 25 mai avec 54,7% des voix, le milliardaire pro-occidental de 48 ans a prêté serment devant le Parlement sur la Constitution et l'Evangile et a été déclaré cinquième président de l'Ukraine indépendante. Ancien ministre de l'Economie et des Affaires étrangères, magnat du chocolat, il succède ainsi à Viktor Ianoukovitch, destitué fin février après un bain de sang sur le Maïdan de Kiev, à l'issue de trois mois de contestation pro-européenne, et en fuite depuis en Russie.

Considéré comme une personnalité rassembleuse, il aura pour lourde tâche de concrétiser les aspirations européennes, de sortir le pays d'une profonde récession aggravée par la crise actuelle. Mais son défi le plus urgent sera de rassembler un pays en quasi état de guerre civile.

S'adressant aux habitants de la région industrielle russophone du Donbass contrôlée en grande partie par les rebelles et où il compte se rendre rapidement, Petro Porochenko a promis de mener une décentralisation du pouvoir et de garantir l'usage libre de la langue russe.

Il a en revanche refusé tout "compromis" avec la Russie sur l'orientation européenne de son pays et sur l'appartenance de la Crimée à l'Ukraine. "La Crimée a été et restera ukrainienne", a-t-il déclaré, provoquant des applaudissements du public, dont le vice-président américain Joe Biden et plusieurs chefs d'Etat d'Europe centrale et orientale. "Je l'ai dit clairement au dirigeant russe en Normandie", a-t-il ajouté.

porochenko poutine
Angela Merkel, Petro Porochenko et Vladimir Poutine le 6 juin 2014 au chateau de Bénouville



"Partenaire sérieux" pour Moscou

En France, les deux chefs d'Etat ont convenu de lancer des négociations rapidement à Kiev, du jamais vu dans l'escalade de ces derniers mois, alors que les séparatistes étendent chaque jour leur emprise sur l'Est industriel du pays.

L'homme fort du Kremlin, qui n'a pas officiellement reconnu la victoire de M. Porochenko, a jugé l'approche du dirigeant ukrainien "juste dans l'ensemble".


Samedi, l'ambassadeur de Russie en Ukraine Mikaïl Zourabov, de retour à Kiev pour la première fois depuis fin février, a jugé "encourageant" le dialogue proposé par M. Porochenko, qualifié de "partenaire sérieux", et indiqué que des contacts de travail pourraient intervenir dans les jours à venir.

"Pour nous il est indispensable de mettre fin à l'opération militaire", a insisté M. Zourabov, cité par Interfax Ukraine.

L'insurrection prorusse et l'offensive lancée par Kiev le 13 avril pour la mater ont fait au total plus de 200 morts. Les forces ukrainiennes ont déploré vendredi la perte d'un avion de transport militaire, abattu par les rebelles, tuant trois membres d'équipage.

"J'espère que la paix et l'ordre vont enfin revenir en Ukraine", confie Mykola Kopanytsia, un entrepreneur de 52 ans venu assister à la cérémonie militaire qui a suivi l'investiture. Le nouveau président "sait ce qu'il faut faire aussi bien dans l'Est que pour l'intégration européenne".

Face aux responsables européens venus à Kiev, M. Porochenko a plaidé pour une signature du traité de libre-échange avec l'UE, auquel avait brusquement renoncé son prédécesseur en novembre, "au plus tard le 27 juin". Et il n'a pas caché qu'il avait pour objectif à terme une intégration pure et simple de l'Ukraine dans l'Union.

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Le président Petro Porochenko prête serment à Kiev le 7 juin 2014



Accueil froid à Donetsk

A Donetsk, sous contrôle des rebelles qui ont empêché la tenue de la présidentielle, l'accueil est mitigé.

"Porochenko est quelqu'un de bien. Il va peut-être réussir à régler la situation", déclare Vladimir, 61 ans, sur la place Lénine.

Tatiana, 56 ans, n'est pas du même avis: "Porochenko n'est pas notre président. Nous avons notre Etat à nous, la république de Donetsk, même si nous ne sommes pas reconnus pour le moment".

Vladislav Ponomarev, "maire" autoproclamé de Slaviansk, bastion prorusse en proie à d'intenses combats, a rejeté tout dialogue avec M. Porochenko, "un menteur".

Le "président" de la République autoproclamée de Lougansk, dans la région voisine, a lui exclu toute négociation tant que les troupes ukrainiennes mènent l'offensive. "Si Kiev considère que nous sommes tous des terroristes, nous n'avons rien à discuter avec eux", a tranché Valéri Bolotov.

L'investiture de Petro Porochenko a été saluée par l'Otan et l'UE. "J'ai confiance dans le fait que le leadership du président Porochenko contribuera à la stabilisation du pays, en s'appuyant sur le dialogue politique sans exclusive lancé avant les élections", a notammant écrit le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen.

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Le président ukrainien Petro Poroshenko et le président russe Vladimir Poutine le 6 juin 2014 à Ouistreham



Poutine veut renforcer les contrôles à la frontière

Le président russe Vladimir Poutine a donné l'ordre samedi de renforcer les contrôles à la frontière avec l'Ukraine, où affluent des habitants de l'Est fuyant les combats, a annoncé le service de presse du Kremlin cité par les agences russes.

Vladimir Poutine a donné l'ordre de prendre toutes les mesures nécessaires pour prévenir tous les passages illégaux aux postes frontières, ont rapporté les agences.

Les autorités ukrainiennes ont reconnu avoir abandonné jeudi trois postes à la frontière de la Russie dans la région de Lougansk après avoir essuyé plusieurs assauts des séparatistes prorusses.

Les gardes-frontière ukrainiens ont également dû évacuer leur siège régional à Lougansk après avoir subi l'assaut de rebelles lourdement armés toute la journée lundi.

Les services migratoires russes affirment de leur côté que près de 4.000 ukrainiens de l'Est ont demandé asile en Russie et que les zones russes frontalières sont confrontées à un afflux de migrants.

Kiev assure pour sa part que des combattants venant de Russie franchissent régulièrement la frontière pour venir grossir les rangs des insurgés prorusses, certains arrivant notamment de Tchétchénie et d'Ingouchie, dans le Caucase russe.

En réaction, les gardes frontières ukrainiens ont demandé aux autorités la fermeture de plusieurs points de passage et l'envoi de troupes supplémentaires, provoquant l'indignation de Moscou.

"Au lieu d'ouvrir ces frontières à tous ceux qui veulent quitter les zones de combat, elles sont fermées. C'est totalement scandaleux et inacceptable", a ainsi déploré jeudi le porte-parole de la diplomatie russe Alexandre Loukachevitch.


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