La campagne électorale présidentielle qui a débuté ce weekend en Syrie s'est transformée en une glorification de Bachar al-Assad et dans les rues de Damas, face à deux candidats fantômes, personne ne doute de sa victoire.
Le président Assad a choisi de placer sa campagne sous le slogan "ensemble", et a lancé une page Facebook qui a déjà plus de 109.000 fans, un compte Twitter avec près de 1.200 followers et un compte Instagram.
Les rues, les jardins, les bâtiments de la capitale sont littéralement noyés de photos du président qui se prépare à entamer un troisième septennat, alors que ses troupes sont engagées dans une guerre sanglante contre les rebelles qui veulent le renverser depuis trois ans.
Certes, pour la première fois, deux "rivaux" sont en lice face à M. Assad, dont le clan dirige d'une main de fer la Syrie depuis plus de 40 ans: Maher al-Hajjar et Hassan al-Nouri. Mais ces deux candidats sont complètement méconnus du public.
"Nouri, c'est qui celui-là?" lance un étudiant près de l'Université de Damas en pointant du doigt une petite pancarte sur laquelle l'homme d'affaires plaide pour une "économie libre".
Dans un pays où le culte de la personnalité date de près d'un demi-siècle, les Syriens sont habitués aux posters grandeur nature du président Assad et de son père Hafez, à leurs photos placardées à chaque coin des rues, sur les vitrines de magasins et les poteaux électriques ou encore à leurs bustes à l'entrée des jardins publics.
Le mot "moubayaa" ("plébiscite" en arabe) est partout, même s'il s'agit en théorie de la première présidentielle depuis plus de 50 ans.
A l’incontournable slogan "la Syrie d'Assad" sont venues s'ajouter les pancartes annonçant que le président est "le choix unique", pour un scrutin qui sera organisé uniquement sur le territoire contrôlé par le régime.
"Le peuple vous a choisi"
"Notre Bachar, nous n’acceptons d’autre président que toi", lit-on sur les pancartes, ou tout simplement "On t'aime". Le président y apparaît tantôt souriant, tantôt arborant des lunettes de soleil en saluant de la main.
Près de l'Opéra de Damas, M. Assad est loué sur les affiches comme "le choix des journalistes et des intellectuels", ainsi que des "investisseurs et des entrepreneurs".
"La Syrie restera l'antre des lions" (Assad voulant dire lion en arabe) ou encore "Oui à celui qui a préservé l'orgueil de la Syrie": le même message est martelé sur les banderoles, au milieu des rues embouteillées.
Dans la rue, devant les journalistes, rares sont ceux qui affirment vouloir faire un autre choix.
Mayada, une mère de famille de 55 ans dans le quartier populaire de Baramké, assure, en référence à l'opposition en exil: "il faut que les autres comprennent que (...) nous ne voulons pas d'autres que lui. Ceux qui sont à l'étranger sont à l'origine de notre problème".
A Mazzé (ouest), certains ont opté pour l'excès de zèle, interpellant le président: "la décision (de candidater) n'est pas la vôtre, le peuple vous a choisi", affirme une pancarte signée par des habitants.
"C'est une mascarade, une intimidation"
Face à cette exaltation, les deux autres candidats font pâle figure. Depuis la confirmation de leur candidature, ils font profil bas, restent injoignables par les journalistes et n'ont pas tenu de conférence de presse.
Leurs slogans, comme "la Syrie... pour la Palestine" ou encore "pour l'égalité sociale" dans un pays brisé par la guerre ne semblent convaincre personne.
Certains n'hésitent pas toutefois à critiquer le scrutin.
"Cela ne nous concerne pas", lance, blasé, un vendeur de montres dans un souk.
Deux jeunes femmes, élégamment habillées, gardent un moment de silence avant d'éclater de rire. "C'est une mascarade, une intimidation", lance l'une d'elle.
"Il fonce en avant et ne regarde que lui-même, sans voir ce qui se passe dans son pays", ajoute l'autre, en référence à M. Assad.
D'autres sont simplement résignés. Près de la rivière Barada, tarie par la sécheresse, Salma, portant sa petite fille, lâche, pour toute réponse: "les gens sont fatigués, on veut la paix".
Le président Assad a choisi de placer sa campagne sous le slogan "ensemble", et a lancé une page Facebook qui a déjà plus de 109.000 fans, un compte Twitter avec près de 1.200 followers et un compte Instagram.
LIRE AUSSI: Des internautes s'improvisent directeurs de campagne pour Bachar Al-Assad
Les rues, les jardins, les bâtiments de la capitale sont littéralement noyés de photos du président qui se prépare à entamer un troisième septennat, alors que ses troupes sont engagées dans une guerre sanglante contre les rebelles qui veulent le renverser depuis trois ans.
Certes, pour la première fois, deux "rivaux" sont en lice face à M. Assad, dont le clan dirige d'une main de fer la Syrie depuis plus de 40 ans: Maher al-Hajjar et Hassan al-Nouri. Mais ces deux candidats sont complètement méconnus du public.
"Nouri, c'est qui celui-là?" lance un étudiant près de l'Université de Damas en pointant du doigt une petite pancarte sur laquelle l'homme d'affaires plaide pour une "économie libre".
Dans un pays où le culte de la personnalité date de près d'un demi-siècle, les Syriens sont habitués aux posters grandeur nature du président Assad et de son père Hafez, à leurs photos placardées à chaque coin des rues, sur les vitrines de magasins et les poteaux électriques ou encore à leurs bustes à l'entrée des jardins publics.
Le mot "moubayaa" ("plébiscite" en arabe) est partout, même s'il s'agit en théorie de la première présidentielle depuis plus de 50 ans.
A l’incontournable slogan "la Syrie d'Assad" sont venues s'ajouter les pancartes annonçant que le président est "le choix unique", pour un scrutin qui sera organisé uniquement sur le territoire contrôlé par le régime.
"Le peuple vous a choisi"
"Notre Bachar, nous n’acceptons d’autre président que toi", lit-on sur les pancartes, ou tout simplement "On t'aime". Le président y apparaît tantôt souriant, tantôt arborant des lunettes de soleil en saluant de la main.
Près de l'Opéra de Damas, M. Assad est loué sur les affiches comme "le choix des journalistes et des intellectuels", ainsi que des "investisseurs et des entrepreneurs".
"La Syrie restera l'antre des lions" (Assad voulant dire lion en arabe) ou encore "Oui à celui qui a préservé l'orgueil de la Syrie": le même message est martelé sur les banderoles, au milieu des rues embouteillées.
Dans la rue, devant les journalistes, rares sont ceux qui affirment vouloir faire un autre choix.
"Pour nous, ce n'est même pas une élection, c'est un plébiscite, nous voulons qu'il reste", affirme Maher, dans son magasin de vêtements à Salhiyé, dans le centre-ville commercial.
Mayada, une mère de famille de 55 ans dans le quartier populaire de Baramké, assure, en référence à l'opposition en exil: "il faut que les autres comprennent que (...) nous ne voulons pas d'autres que lui. Ceux qui sont à l'étranger sont à l'origine de notre problème".
A Mazzé (ouest), certains ont opté pour l'excès de zèle, interpellant le président: "la décision (de candidater) n'est pas la vôtre, le peuple vous a choisi", affirme une pancarte signée par des habitants.
"C'est une mascarade, une intimidation"
Face à cette exaltation, les deux autres candidats font pâle figure. Depuis la confirmation de leur candidature, ils font profil bas, restent injoignables par les journalistes et n'ont pas tenu de conférence de presse.
Leurs slogans, comme "la Syrie... pour la Palestine" ou encore "pour l'égalité sociale" dans un pays brisé par la guerre ne semblent convaincre personne.
Certains n'hésitent pas toutefois à critiquer le scrutin.
"Cela ne nous concerne pas", lance, blasé, un vendeur de montres dans un souk.
Deux jeunes femmes, élégamment habillées, gardent un moment de silence avant d'éclater de rire. "C'est une mascarade, une intimidation", lance l'une d'elle.
"Il fonce en avant et ne regarde que lui-même, sans voir ce qui se passe dans son pays", ajoute l'autre, en référence à M. Assad.
D'autres sont simplement résignés. Près de la rivière Barada, tarie par la sécheresse, Salma, portant sa petite fille, lâche, pour toute réponse: "les gens sont fatigués, on veut la paix".
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