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Peine de mort aux États-Unis: Une nouvelle exécution ratée fait agoniser un condamné pendant 43 minutes

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Un condamné à mort a succombé au terme d'une quarantaine de minutes d'agonie, mardi 29 avril dans la soirée en Oklahoma, après l'expérimentation d'une nouvelle procédure d'injection, provoquant le report immédiat d'une seconde exécution prévue juste après.

Quelques minutes après le début de l'injection du cocktail létal - qui n'avait jamais été testé - le directeur des prisons de cet Etat du sud, Robert Patton, a ordonné l'arrêt de l'exécution de Clayton Lockett, qui a cependant été déclaré décédé une quarantaine de minutes plus tard d'une "crise cardiaque foudroyante", a indiqué à l'AFP Jerry Massie, porte-parole des prisons.

Il avait constaté un "échec de l'intraveineuse" posée sur le détenu et conclu que les "médicaments n'entraient pas dans le système" veineux. Mais Clayton Locket est mort d'une "crise cardiaque foudroyante" à 19h06 (00h23), soit 43 minutes après le début de l'injection et alors que les trois médicaments prévus par la procédure avaient été injectés, a ajouté le porte-parole.

Quelques minutes après l'injection, le prisonnier a sombré dans un état de souffrance, très agité, le corps tremblant, soulevant les épaules de la table d'exécution et prononçant des grognements et des mots incompréhensibles, selon la presse locale, partiellement confirmée par Jerry Massie. Le directeur a immédiatement décrété le report de 14 jours de l'exécution du deuxième condamné Charles Warner, qui était prévue à 20h locales (01h GMT mercredi), a-t-il précisé.

"Après des semaines de refus de l'Oklahoma de donner les renseignements les plus basiques sur les médicaments utilisés pour les procédures d'injection létale de ce soir, Clayton Lockett a été torturé à mort", a immédiatement dénoncé Madeline Cohen, l'avocate de Charles Warner.

L'Oklahoma avait programmé mardi soir sa première double exécution en près de 80 ans, en dépit des appels répétés des deux condamnés qui réclamaient des informations sur le nouveau protocole d'injection létale mis en place par les autorités pénitentiaires. La nouvelle procédure de l'Oklahoma, qui n'avait jusqu'ici jamais été testée, prévoit l'injection d'un cocktail de trois produits, un sédatif, un anesthésiant et du chlorure de potassium à dose létale.

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"Enquête indépendante et autopsie"

Alors que l'Oklahoma, comme d'autres Etats américains, était confronté à une pénurie de barbituriques pour ses exécutions, la défense des deux prisonniers avait déposé en vain de nombreux recours pour obtenir des renseignements sur les nouveaux produits.

Dans un rebondissement judiciaire, la Cour suprême de l'Oklahoma, après avoir le 21 avril suspendu indéfiniment ces deux exécutions le temps de résoudre cette controverse, avait estimé deux jours plus tard que les deux hommes "n'avaient pas plus le droit aux informations qu'ils demandaient que s'ils étaient exécutés sur la chaise électrique".

"Nous devons obtenir des réponses complètes sur ce qui a mal tourné. Il doit y avoir une enquête indépendante menée par une tierce partie, et non par les autorités pénitentiaires", a exhorté Madeline Cohen, dans un communiqué publié immédiatement après l'exécution. "Nous devons aussi obtenir une autopsie par un praticien indépendant et une transparence totale sur les conclusions", a ajouté l'avocate.

En outre, "l'Etat doit dévoiler toutes les informations sur les médicaments, y compris leur degré de pureté, leur efficacité, leur origine et les résultats de tous les tests", a encore fustigé Me Cohen, estimant qu'"aucune exécution ne peut être autorisée en Oklahoma, tant qu'on n'en saura pas plus sur l'expérience ratée de l'exécution de ce soir".

Une solution de repli qui n'en est pas une

Clayton Lockett avait été condamné à mort en 2000 pour le viol et le meurtre d'une jeune femme, qu'il avait enlevée, frappée et enterrée vivante. Charles Warner a lui été condamné en 1997 pour le viol et le meurtre de la fillette de 11 mois de sa compagne. Les deux hommes avaient obtenu en mars le report de leurs exécutions, faute d'anesthésiant pour les injections intraveineuses. Mais l'Etat avait fini par réussir à s'approvisionner.

Depuis le refus des fabricants européens de fournir l'anesthésiant le plus courant (pentobarbital) pour des exécutions "humaines", plusieurs États américains bataillent pour trouver une solution de repli. Nombre d'entre eux font appel à des préparateurs en pharmacie, qui ne sont pas homologués au niveau fédéral, ce qui entraîne une multiplication des recours judiciaires d'avocats qui craignent que leurs clients ne succombent dans des souffrances inconstitutionnelles.

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