CULTURE - Le cinéma Le Colisée à Rabat va faire peau neuve. Un entrepreneur français s'apprête à rénover entièrement le bâtiment situé à proximité du parlement pour en faire un multiplexe de quatre salles. Le cinéma, dont les travaux commenceront en juillet, devrait ouvrir d'ici la fin de l'année. Un deuxième projet d'ouverture d'un cinéma à Agadir est en gestation.
Le pari est risqué. Alors que les salles obscures sont désertées au Maroc (seuls 31 cinémas sont encore en activité contre près de 300 il y a trente ans), Pierre-François Bernet, président de la société de production Chrysalis Films, a choisi le Maroc comme premier pays d'implantation de son nouveau réseau de cinémas en Afrique francophone.
À travers sa filiale marocaine Cine Atlas, le producteur, épaulé par une équipe d'une dizaine de professionnels marocains et français, souhaite transformer le cinéma Le Colisée, situé avenue Mohammed V près de l'hôtel Balima, en cinéma "premium". "Les salles seront équipées de matériel dernier cri au niveau technique, sonore et visuel", explique Pierre-François Bernet au HuffPost Maroc. "Nous souhaitons offrir au public marocain une expérience cinématographique de grande qualité. 3D, fauteuils en cuir, pop-corn... Le confort sera au rendez-vous", promet-il.
"On est à l'aube d'un boom du cinéma en Afrique"
Selon lui, si les Marocains ne vont plus au cinéma, c'est en effet parce qu'ils se sentent "peu considérés" dans des salles souvent laissées à l'abandon. "On a annoncé vingt fois la mort du cinéma. Et pourtant, il continue de fonctionner partout dans le monde. En Afrique, c'est vrai que nous sommes arrivés à un niveau très bas. Mais là on est à l'aube d'un boom", estime l'entrepreneur.
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Maquette d’exemple d’intégration d'un cinéma Cine Atlas en mall
Pour la création des deux cinémas à Rabat et Agadir, c'est la société Investbook, plateforme d'investissement participatif obligataire, qui finance à hauteur de 30 millions de dirhams environ l'entreprise Chrysalis Films. Le financement des cinémas sera effectué à travers trois axes: un financement participatif par émission d'obligations, une augmentation de capital et un dépôt de dossier de subvention au Centre cinématographique marocain (CCM).
Ce dossier, qui s'inscrit dans le cadre de l'aide à la création, la rénovation et la numérisation des salles de cinéma au Maroc, sera déposé début juin. L'année dernière, quatre salles de cinéma ont bénéficié du fonds d'aide du CCM à hauteur de 4,8 millions de dirhams en tout: le Colisée à Marrakech, les salles Eden Club A et B à Casablanca et le cinéma El Kifah à Rabat.
"Le Maroc est un pays qui se développe énormément, qui a tout pour avoir une belle industrie du cinéma mais il manque cruellement de lieux de distraction", estime l'entrepreneur qui a fait le tour des professionnels de la distribution de films dans le royaume avant de lancer son projet. "Ils m'ont tous dit que j'avais raison de prendre le risque et que quand une salle est bien gérée, ça marche".
En plein quartier cinéphile
À Rabat, le lieu d'implantation du nouveau multiplexe n'a pas été choisi au hasard. Le Colisée se trouve en plein centre-ville, dans le quartier "cinéphile" de la capitale, à quelques pas de trois des quatre cinémas rbatis encore en activité: le Renaissance, le 7ème Art et le Royal. "Nous n'avons pas peur de la concurrence. Nous nous arrangerons avec les autres salles sur la programmation", nous confie l'entrepreneur.
Parmi les films diffusés dans le nouveau cinéma, les incontournables blockbusters américains, "indispensables pour que le cinéma vive", des films marocains mais aussi des films étrangers et indépendants qui visent un public plus restreint. "Sur les quatre salles, la plus petite sera destinée aux films moins mainstream. Nous exploiterons aussi nos salles pour des spectacles vivants", explique Pierre-François Bernet.
Pour mener à bien son projet, la société Cine Atlas s'associera avec l'association Save Cinemas in Morocco, qui oeuvre à la sauvegarde du patrimoine cinématographique marocain, notamment les salles à l'abandon.
En 2016, le nombre d'entrées enregistrées dans les cinémas marocains n'a pas dépassé 1,5 million, contre 2 millions en 2012. Les films américains ont récolté le plus d'entrées (environ 882.000 contre 342.000 pour les films marocains).
Le pari est risqué. Alors que les salles obscures sont désertées au Maroc (seuls 31 cinémas sont encore en activité contre près de 300 il y a trente ans), Pierre-François Bernet, président de la société de production Chrysalis Films, a choisi le Maroc comme premier pays d'implantation de son nouveau réseau de cinémas en Afrique francophone.
À travers sa filiale marocaine Cine Atlas, le producteur, épaulé par une équipe d'une dizaine de professionnels marocains et français, souhaite transformer le cinéma Le Colisée, situé avenue Mohammed V près de l'hôtel Balima, en cinéma "premium". "Les salles seront équipées de matériel dernier cri au niveau technique, sonore et visuel", explique Pierre-François Bernet au HuffPost Maroc. "Nous souhaitons offrir au public marocain une expérience cinématographique de grande qualité. 3D, fauteuils en cuir, pop-corn... Le confort sera au rendez-vous", promet-il.
"On est à l'aube d'un boom du cinéma en Afrique"
Selon lui, si les Marocains ne vont plus au cinéma, c'est en effet parce qu'ils se sentent "peu considérés" dans des salles souvent laissées à l'abandon. "On a annoncé vingt fois la mort du cinéma. Et pourtant, il continue de fonctionner partout dans le monde. En Afrique, c'est vrai que nous sommes arrivés à un niveau très bas. Mais là on est à l'aube d'un boom", estime l'entrepreneur.

Pour la création des deux cinémas à Rabat et Agadir, c'est la société Investbook, plateforme d'investissement participatif obligataire, qui finance à hauteur de 30 millions de dirhams environ l'entreprise Chrysalis Films. Le financement des cinémas sera effectué à travers trois axes: un financement participatif par émission d'obligations, une augmentation de capital et un dépôt de dossier de subvention au Centre cinématographique marocain (CCM).
Ce dossier, qui s'inscrit dans le cadre de l'aide à la création, la rénovation et la numérisation des salles de cinéma au Maroc, sera déposé début juin. L'année dernière, quatre salles de cinéma ont bénéficié du fonds d'aide du CCM à hauteur de 4,8 millions de dirhams en tout: le Colisée à Marrakech, les salles Eden Club A et B à Casablanca et le cinéma El Kifah à Rabat.
"Le Maroc est un pays qui se développe énormément, qui a tout pour avoir une belle industrie du cinéma mais il manque cruellement de lieux de distraction", estime l'entrepreneur qui a fait le tour des professionnels de la distribution de films dans le royaume avant de lancer son projet. "Ils m'ont tous dit que j'avais raison de prendre le risque et que quand une salle est bien gérée, ça marche".
En plein quartier cinéphile
À Rabat, le lieu d'implantation du nouveau multiplexe n'a pas été choisi au hasard. Le Colisée se trouve en plein centre-ville, dans le quartier "cinéphile" de la capitale, à quelques pas de trois des quatre cinémas rbatis encore en activité: le Renaissance, le 7ème Art et le Royal. "Nous n'avons pas peur de la concurrence. Nous nous arrangerons avec les autres salles sur la programmation", nous confie l'entrepreneur.
Parmi les films diffusés dans le nouveau cinéma, les incontournables blockbusters américains, "indispensables pour que le cinéma vive", des films marocains mais aussi des films étrangers et indépendants qui visent un public plus restreint. "Sur les quatre salles, la plus petite sera destinée aux films moins mainstream. Nous exploiterons aussi nos salles pour des spectacles vivants", explique Pierre-François Bernet.
Pour mener à bien son projet, la société Cine Atlas s'associera avec l'association Save Cinemas in Morocco, qui oeuvre à la sauvegarde du patrimoine cinématographique marocain, notamment les salles à l'abandon.
En 2016, le nombre d'entrées enregistrées dans les cinémas marocains n'a pas dépassé 1,5 million, contre 2 millions en 2012. Les films américains ont récolté le plus d'entrées (environ 882.000 contre 342.000 pour les films marocains).
"Le cinéma est trop élitiste"
Pour Sarim Fassi Fihri, président du Centre cinématographique marocain, le manque de salles de cinéma est le "vrai problème" aujourd'hui. "Si nous arrivons à avoir plus de moyens avec le nouveau ministère de la Communication, je ne mettrais pas plus d'argent pour l'aide à la production, car nous avons assez de films, mais pour la construction de salles de cinéma", confiait-il au HuffPost Maroc en décembre dernier, en marge du Festival international du film de Marrakech.
"Le cinéma, comme le livre, est trop élitiste. Il y a soixante ans, il était très populaire. Aujourd'hui, les salles où les places sont vendues à 60 dirhams marchent mieux que les salles où les billets sont à 20 dirhams, car elles s'adressent à une élite plus à même de se rendre au cinéma", expliquait-il.
Pendant la dernière législature, le CCM avait proposé une mesure qui permettrait au petites salles de payer moins de taxes. "Elle n'est pas passée avec le dernier gouvernement, mais on souhaite la remettre sur le tapis en 2017", indiquait le président du CCM.
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