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Fronde contre l'interdiction des musiciens de rue à Casablanca

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ESPACE PUBLIC – Tension dans le monde culturel à Casablanca. Le quotidien Al Massae rapporte que le Wali de Casablanca a décidé l’interdiction des musiciens place Maréchal. Une mesure justifiée par des plaintes des riverains et dont la mise en œuvre n’a pas été des plus tendres. Avant de récupérer le matériel réquisitionné, les artistes ont été obligés de signer une décharge et de s’engager à ne plus se produire sur la place.

"Les espaces d’expression, théâtres, conservatoires, et maisons de jeunes, sont de moins en moins accessibles. Seul reste l’espace public", indique au HuffPost Maroc Aadel Essaadani, président de l’association Racines. Il ajoute: "La ville de Casablanca débourse beaucoup d’argent pour son image, mais ce genre d’actions y nuit sérieusement. Comment faire de Casablanca une ville culturelle et ouverte sur le monde tout en réprimant les rares manifestations collectives?"

Selon les témoignages recueillis, cette levée de boucliers contre les artistes de rue ne date pas de l’interdiction du Wali. Depuis quelques mois déjà, les autorités avaient entrepris des descentes (certes sans violence) pour écarter des chaussées les guitaristes et les flûtistes. Raison pour laquelle l’association Racine avait lancé une pétition en décembre dernier, considérant que "l’espace public ne doit pas être un espace d’exclusion mais doit au contraire être accessible à tous et refléter les diverses facettes de la société et l'ensemble de ses modes de fonctionnements".

La pétition sera déposée auprès du Chef du Gouvernement, pour la mise en place de politiques de sécurité publique, de plans d'aménagement urbain et de politiques culturelles qui permettent et promeuvent la libre utilisation de l'espace public par toutes et tous, sans exclusion.

Apaiser les tensions

Joints par le HuffPost Maroc, notre source au Conseil de la ville de Casablanca (autorité élue) n’a ni confirmé, ni infirmé son approbation de la décision du Wali (autorité nommée). Néanmoins, pour eux, il ne s’agit en aucun cas d’une action illicite. "L’activité culturelle est libre mais nécessite des autorisations, notamment quand cela devient des rassemblements quotidiens". Le Dahir datant de 1958 relatif aux rassemblements publics prévoit en effet que les artistes doivent informer les autorités locales pour obtenir une autorisation avant d’investir une place publique.

Mais le plus ubuesque des arguments demeure celui basé sur l’article 326 du code pénal. "Souvent les musiciens de rue reçoivent des pièces de monnaie en guise d’encouragement, ce qui parait anodin, mais c’est en réalité le cœur du problème puisque les petites gratifications versées par les passants peuvent être perçus comme de la mendicité, interdite par le code pénal".

Pour apaiser les tensions, la prochaine réunion du Conseil de la ville abordera la question dans son ordre du jour. Un événement que les associations culturelles attendent avec impatience puisqu’elles comptent être présentes en force, même si, pour l’instant, aucune date fixe n’a été communiquée…

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