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"Mrigla!": Une plateforme tunisienne pour dénoncer et tenter de régler les différents problèmes locaux

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Montagnes de poubelles et déchetteries sauvages, mauvaises odeurs, chiens errants, routes impraticables, incivilités routières, stationnements gênants, manque d’éclairage… font partie des sujets de conversation récurrents en Tunisie.

Mais comment changer les choses face à la lenteur et l’indifférence administrative ainsi que le manque de communication des principaux responsables?

C’est la question que c’est posé Mohamed Marrouchi.

Cet ingénieur en informatique a décidé il y a quelques mois de "mettre les nouvelles technologies au service du quotidien" en créant le site web "Mrigla", une plateforme permettant de regrouper les différentes plaintes des citoyens tunisiens.

Une action citoyenne

L’objectif est de proposer une alternative aux voies bureaucratiques classiques et, à terme, de trouver des solutions adéquates et plus rapides.

Contacté par le HuffPost Maghreb, Mohamed Marrouchi explique comment lui est venue cette idée purement citoyenne:

"Un jour, on discutait de l'état actuel du pays autour d’un café au bureau. Tous mes collègues se plaignaient et évoquaient les problèmes que chacun d’entre eux rencontre au quotidien. (…) Je me suis alors demandé: Est-ce que les autorités concernées sont au courant de ce genre de problèmes? A quel degrés? Des plaintes sont-elles déposées auprès des institutions publiques? Si oui, combien? Est-ce qu’il y a un suivi derrière?"


Et c’est là que la Toile intervient. Surfant à la fois sur l’intérêt des Tunisiens pour les réseaux sociaux et leur ras-le-bol croissant, il décide d’agir.

"On voyait que certains internautes postaient des photos de problèmes sur Facebook, et que les plaintes formulées par le biais des medias étaient prises plus au sérieux. Il était évident qu’il s’agissait d’un problème de communication... J’ai donc eu l’idée de mettre en place une plateforme web jouant le rôle d'intermédiaire entre le citoyen et les autorités concernées."




Désormais, il est possible de signaler ces dégâts et nuisances qui portent atteinte à la salubrité, aux infrastructures et à la sécurité des villes et du pays.

L’équipe de "Mrigla" s’engage aussi à transmettre des plaintes groupées aux autorités locales, le premier dépôt ayant eu lieu début décembre 2013 auprès de l’Agence Nationale de Protection de l’Environnement (ANPE).

Sur la page Facebook du site, les Tunisiens sont aussi invités à proposer des solutions et des idées innovantes pour faciliter la vie de tous les jours et éviter que les problèmes ne se reproduisent.

"L'objectif est de faire en sorte que le site devienne une référence vers laquelle les autorités gouvernementales et les organismes concernés pourront se tourner pour localiser les problèmes, communiquer et agir. Nous pensons que chacun a un rôle à jouer dans l'amélioration et le développement des villes tunisiennes. Les nouvelles technologies ne sont là qu’en tant que catalyseur. C’est une tentative parmi d'autre pour faire changer les choses, mais elle dépend fortement de la réactivité du citoyen", nous précise Mohamed Marrouchi.


Voici quelques exemples de problèmes signalés jusque là à travers le pays :




Un concept international

En 2007, le site "FixMyStreet" fut lancé au Royaume-Uni pour permettre aux internautes anglais de signaler les dégâts, saletés et dégradations dans leur quartier et transférer ensuite ces plaintes aux autorités locales.

Depuis, le concept s’est étendu à plusieurs autres pays tels que l’Australie, la Géorgie, le Canada, la Nouvelle-Zélande, la Grèce le Japon, l’Allemagne ou encore la Suède, jusqu’à la ville de Kairouan, en Tunisie!

Le site Fixkairouan.org a en effet vu le jour en mai 2013 grâce à Tacid (la Toile des associations pour le civisme et le développement), la Solidarity Fund (une fondation qui gère les fonds du ministère des Affaires étrangères polonais dans le cadre du programme du développement de la démocratie en Tunisie), et la municipalité de Kairouan pour tenter d’améliorer l’environnement des Kairouanais.





LIRE AUSSI: Lancement de la bande-dessinée citoyenne "Yezzi Meddoukha Ya Mouaten": Entretien avec Selima Abbou et Anissa Gargouri de l'Association Touensa



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