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Tunisie: Moncef Marzouki justifie l'incarcération de Jabeur Mejri

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Dans une interview à la BBC, le président de la République Moncef Marzouki a justifié la condamnation de Jabeur Mejri à sept ans et demi de prison et 1200 dinars d’amende pour avoir publié des caricatures du prophète sur les réseaux sociaux.

La Tunisie, pays le plus respectueux au monde de la liberté d’opinion

Commentant l’affaire Mejri, Marzouki a déclaré que ce dernier avait "porté atteinte au sacré et dans chaque pays il y a des choses sacrées, en France vous pouvez être jugé si vous niez l’holocauste des juifs par les nazis", justifiant l’incarcération de celui qui est considéré comme le premier prisonnier d’opinion depuis la révolution.

Ce faisant, Marzouki rejoint la position du ministre des Droits de l’Homme, Samir Dilou, qui déclarait il y a peu que l’atteinte au prophète ne pouvait pas être considérée comme relevant de la liberté d’expression.

Il a, cependant, laissé entendre qu’il saisirait la première occasion de tourner la page sur cette question en graciant Jabeur Mejri.

Avant d’aborder ce sujet lors de son interview, Marzouki avait pourtant affirmé qu’"il n’y avait pas de pays arabe ou peut-être étranger où la liberté d’opinion se pratique de la même façon qu’en Tunisie".

Le vol du livre noir

Au sujet du livre noir, Marzouki a affirmé qu’il ne contenait pas "d’accusations mais des documents qui prouvent l’implication de certaines personnes".

Il a ajouté que les services de la présidence ont "transmis à l’ANC les documents qu’ils ont trouvés" afin de les mettre à la disposition de la justice transitionnelle et que le retard pris dans l’adoption de cette dernière a été la raison de l’élaboration de ce livre noir.

Ce livre n’était, toutefois, pas destiné à être distribué et sa diffusion au grand public est due au vol de certains exemplaires de l’œuvre à l’imprimerie selon le président de la République.

Bilan de la révolution

A l’occasion de l’anniversaire du déclenchement de la révolution, Marzouki a dressé le bilan de ces trois dernières années.

Il a déclaré que "le programme de développement n’a pas progressé aussi rapidement que souhaité", tout en soutenant que cet échec est à relativiser puisque "la roue économique tourne et qu’il y a une croissance positive" et que "nous ne sommes pas entrés dans une guerre civile et la contre-révolution n’a pas vaincu »

D’après Marzouki, la phase transitoire que vit le pays devrait se finir avant le début de l’été avec l’adoption de la Constitution d’ici fin janvier et la tenu d’élections dans la foulée.

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