COUPE DU MONDE 2014 - Au rythme du marteau, quelque cinq mille Brésiliens, ne pouvant payer les loyers devenus exorbitants à Rio, s'échinent toute la journée à bâtir leurs masures de bois sur un terrain abandonné, à quelques kilomètres du stade Maracana.
Cris de vendeurs ambulants, bruit des roues de brouette, charrettes, motos et voitures ne parviennent pas à couvrir pas le martèlement incessant sur le bois. La plupart des planches qui formeront les murs, certaines peintes en rose, portent déjà le nom des futurs habitants. Les rues droites tracées récemment pour permettre la circulation semblent mettre un peu d'ordre dans ce chaos.
Certains des nouveaux occupants vivaient dans la rue mais la plupart d'entre eux payaient dans d'autres favelas de la région un loyer jugé "abusif" dans une conjoncture de hausse des prix généralisée en vue du Mondial de football (12 juin -13 juillet). Raffael est arrivé la semaine dernière avec sa femme et son bébé d'un an avec une idée en tête: y rester. "L'idée est de vivre ici, parce que je n'arrive pas à faire face à autant de dépenses", affirme le jeune homme qui ne souhaite pas donner son nom de famille.
Beaucoup d'autres reconnaissent se trouver là pour faire pression sur le gouvernement afin d'obtenir une aide au logement. A l'entrée du terrain, on peut lire sur une pancarte "Nous voulons des logements!". João Mauricio, 38 ans, un des nouveaux habitants de cette favela, calcule qu'il aura dépensé 800 reais (263 euros) pour construire sa maison. On vend des planches à l'entrée du terrain "plus chères que dans le commerce", dénoncent plusieurs "bâtisseurs".
Ni eau courante ni électricité
La favela qui a commencé à naître il y a une semaine dans le quartier d'Engenho Novo, dans la zone nord de Rio, a reçu le nom de "Favela de Telerj" du nom de l'immeuble désaffecté qui se trouve sur ce terrain. L'entreprise de téléphonie Oi, propriétaire du terrain, a déjà saisi la justice pour en chasser les occupants. La police militaire attend l'ordre judiciaire pour y entrer.
La situation pourrait rapidement se tendre mais des représentants de la mairie et des habitants doivent se réunir mardi 8 avril pour tenter de trouver une solution pacifique. Janaina, 26 ans, se dit "lasse de vivre chez les autres". Elle est au chômage et a trois enfants dont le père est en prison.
D'autres, célibataires et sans enfants, n'ont pas les moyens de subvenir à leurs besoins. C'est le cas d'Andressa, 17 ans, qui gagne l'équivalent de 180 euros dans un fast-food du centre-ville. Comme beaucoup, elle devait débourser 131 euros pour un petit studio dans une autre favela, alors que le salaire minimum au Brésil est de quelque 237 euros par mois. Peu s'attendent toutefois à vivre mieux dans cet endroit, où il n'y a ni eau courante ni électricité.
Police "pacificatrice"
La plupart des occupants assurent ne pas avoir bénéficié du grand programme social gouvernemental de construction de logements populaires "Ma maison, ma vie". Créé par l'ancien président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), il a été élargi par l'actuelle présidente Dilma Rousseff. Plus de deux millions de personnes, soit un tiers de la population de Rio, vivent aujourd'hui dans les quelque 750 favelas de la ville.
Près de 200 d'entre elles ont été "pacifiées" depuis 2008, c'est-à-dire reconquises par les forces de l'ordre qui en ont expulsé les trafiquants de drogue ou les milices para-policières qui y faisaient la loi depuis 30 ans. Dans ces favelas, 38 Unités de police pacificatrice (UPP) ont été installées dans le but de sécuriser la ville avant le Mondial et les jeux Olympiques de 2016.
"Dans les favelas pacifiées, le prix de l'immobilier a explosé", déplore un jeune qui cloue des planches sans relâche. "Nous ne voulons pas que la police entre et nous frappe mais que la mairie nous propose une solution", exhorte-t-il.
Cris de vendeurs ambulants, bruit des roues de brouette, charrettes, motos et voitures ne parviennent pas à couvrir pas le martèlement incessant sur le bois. La plupart des planches qui formeront les murs, certaines peintes en rose, portent déjà le nom des futurs habitants. Les rues droites tracées récemment pour permettre la circulation semblent mettre un peu d'ordre dans ce chaos.
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Beaucoup d'autres reconnaissent se trouver là pour faire pression sur le gouvernement afin d'obtenir une aide au logement. A l'entrée du terrain, on peut lire sur une pancarte "Nous voulons des logements!". João Mauricio, 38 ans, un des nouveaux habitants de cette favela, calcule qu'il aura dépensé 800 reais (263 euros) pour construire sa maison. On vend des planches à l'entrée du terrain "plus chères que dans le commerce", dénoncent plusieurs "bâtisseurs".
Ni eau courante ni électricité
La favela qui a commencé à naître il y a une semaine dans le quartier d'Engenho Novo, dans la zone nord de Rio, a reçu le nom de "Favela de Telerj" du nom de l'immeuble désaffecté qui se trouve sur ce terrain. L'entreprise de téléphonie Oi, propriétaire du terrain, a déjà saisi la justice pour en chasser les occupants. La police militaire attend l'ordre judiciaire pour y entrer.
La situation pourrait rapidement se tendre mais des représentants de la mairie et des habitants doivent se réunir mardi 8 avril pour tenter de trouver une solution pacifique. Janaina, 26 ans, se dit "lasse de vivre chez les autres". Elle est au chômage et a trois enfants dont le père est en prison.
D'autres, célibataires et sans enfants, n'ont pas les moyens de subvenir à leurs besoins. C'est le cas d'Andressa, 17 ans, qui gagne l'équivalent de 180 euros dans un fast-food du centre-ville. Comme beaucoup, elle devait débourser 131 euros pour un petit studio dans une autre favela, alors que le salaire minimum au Brésil est de quelque 237 euros par mois. Peu s'attendent toutefois à vivre mieux dans cet endroit, où il n'y a ni eau courante ni électricité.
Police "pacificatrice"
La plupart des occupants assurent ne pas avoir bénéficié du grand programme social gouvernemental de construction de logements populaires "Ma maison, ma vie". Créé par l'ancien président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), il a été élargi par l'actuelle présidente Dilma Rousseff. Plus de deux millions de personnes, soit un tiers de la population de Rio, vivent aujourd'hui dans les quelque 750 favelas de la ville.
Près de 200 d'entre elles ont été "pacifiées" depuis 2008, c'est-à-dire reconquises par les forces de l'ordre qui en ont expulsé les trafiquants de drogue ou les milices para-policières qui y faisaient la loi depuis 30 ans. Dans ces favelas, 38 Unités de police pacificatrice (UPP) ont été installées dans le but de sécuriser la ville avant le Mondial et les jeux Olympiques de 2016.
"Dans les favelas pacifiées, le prix de l'immobilier a explosé", déplore un jeune qui cloue des planches sans relâche. "Nous ne voulons pas que la police entre et nous frappe mais que la mairie nous propose une solution", exhorte-t-il.
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