Afghanistan, Hongrie, Inde: les élections d'avril 2014 oscillent entre corruption, populisme et gigantisme. Tour d'actualité d'Europe de l'Est à l'Asie du Sud.
Règne sans partage en Hongrie
Le parti conservateur de Viktor Orban a largement remporté les élections législatives hongroises dimanche, mais le suspense demeure sur sa majorité au parlement, tandis que le parti d'extrême-droite Jobbik a nettement progressé.
Selon les résultats partiels reposant sur le dépouillement de 93,12% des bulletins, l'homme fort de cet ancien pays du bloc communiste, membre de l'Union européenne, recueille 44,61% des voix avec son parti Fidesz.
"Nous pouvons dire en toute sécurité que nous avons gagné", a lancé Viktor Orban à la foule de ses partisans, avant de savoir si son parti conserverait ou non la "super-majorité" qui lui a permis, après un changement de la Constitution introduit lors de son premier mandat, de faire voter 850 lois sans débat au Parlement.
Avec 20,66%, le parti d'extrême-droite, antisémite et anti-roms Jobbik gagne du terrain comparé à 2010, quand il était entré au parlement avec 17% des suffrages.
Viktor Orban, un ancien dissident anticommuniste qui reste très populaire auprès d'une large frange de la population, a régné sans partage sur le pays ces quatre dernières années.
En quatre ans, le parti Fidesz a muselé toutes les institutions et les contre-pouvoirs du pays, comme les médias et la justice, mais aussi l'économie et même la culture.
Une prise de contrôle tentaculaire que ni les manifestations populaires de 2011 et 2012, ni les sévères rappels à l'ordre de Bruxelles ou les critiques en provenance des Etats-Unis n'ont réussi à brider.
Pour mettre toutes les chances de son côté, le parti a réformé de fond en comble le système électoral, redessinant notamment les circonscriptions à son avantage dans tous le pays.
Les plus grandes élections jamais organisées
L'Inde a entamé lundi un marathon électoral qui pourrait déboucher sur l'arrivée au pouvoir du leader nationaliste hindou Narendra Modi, dirigeant controversé donné favori pour succéder au parti du Congrès de la dynastie Gandhi.
Quelque 814 millions d'électeurs indiens, préoccupés par le ralentissement de l'économie et la hausse des prix, pourraient mettre fin à dix ans de pouvoir du Congrès, usé par de nombreuses affaires de corruption, selon les sondeurs.
Photo montage des portraits des candidats Rahul Gandhi (G) et Narendra Modi
Défi logistique, le marathon électoral se déroule en neuf étapes jusqu'au 12 mai pour permettre aux électeurs de déposer leur bulletin dans l'un des près d'un million de bureaux de vote du pays, des contreforts himalayens au sud tropical. Les résultats seront proclamés le 16 mai..
Le chef du parti nationaliste hindou Bharatiya Janata Party (BJP), Narendra Modi, a été omniprésent depuis six mois sur la scène nationale, menant campagne sur la relance de l'emploi et investissements.
Il doit cependant affronter les doutes d'une partie de la population sur sa personnalité abrupte et son attitude pendant les émeutes qui ont ensanglanté en 2002 l'Etat du Gujarat. Le leader nationaliste dirige l'exécutif de cet Etat du nord-ouest de l'Inde depuis 2001.
Plus d'un millier de personnes, essentiellement des musulmans, ont été tuées dans ces émeutes inter-communautaires et l'absence de réaction des forces de l'ordre lui est fréquemment reprochée même si la justice ne l'a pas mis en cause.
Habitué à une hausse de son PIB comprise entre 8% et près de 10% pendant une décennie, le pays a vu sa croissance tomber à 6,2% en 2011-12 et 5% en 2012-13.
Face à Modi, le Congrès a lancé dans l'arène Rahul Gandhi, 43 ans et héritier de la dynastie Nehru-Gandhi, qui mène sa première bataille électorale au niveau national dans des conditions difficiles.
Explosion et corruption en Afghanistan
Une bombe artisanale a explosé dimanche dans le nord afghan au passage d'un camion transportant des bulletins de vote de l'élection présidentielle organisée la veille, tuant trois personnes, a annoncé la police locale.
L'explosion s'est produite dans la province de Kunduz.
"Une bombe artisanale a explosé au passage d'un camion transportant des urnes entre le district de Khan Abad et la ville de Kunduz. L'explosion a fait trois morts, dont un membre de la Commission électorale indépendante, un policier et un chauffeur", a déclaré à l'AFP, Sayed Sarwar Hossaini, porte-parole de la police provinciale.
"Le camion et huit urnes pleines de bulletins ont été détruits", a-t-il ajouté.
Le chef de la section locale de la Commission électorale indépendante, Amir Amza Ahmadzai, a confirmé l'incident, tout en précisant que les bulletins avaient été comptés et les résultats répertoriés avant le départ du camion, alors que des opérations de dépouillement et de collectes des bulletins sont organisées dans tout le pays.
Malgré les menaces des rebelles, les Afghans ont voté samedi en nombre pour le premier tour de ce scrutin qui doit désigner le successeur du président Hamid Karzaï, auquel la Constitution interdit de briguer un troisième mandat.
L'élection, première passation de pouvoir d'un président afghan démocratiquement élu à un autre, est considérée comme un test majeur pour ce pays pauvre de 28 millions d'habitants déchiré par trois décennies de guerre et qui envisage avec incertitude le retrait des 51.000 soldats de l'Otan d'ici à la fin de l'année.
Règne sans partage en Hongrie
Le parti conservateur de Viktor Orban a largement remporté les élections législatives hongroises dimanche, mais le suspense demeure sur sa majorité au parlement, tandis que le parti d'extrême-droite Jobbik a nettement progressé.
Selon les résultats partiels reposant sur le dépouillement de 93,12% des bulletins, l'homme fort de cet ancien pays du bloc communiste, membre de l'Union européenne, recueille 44,61% des voix avec son parti Fidesz.
"Nous pouvons dire en toute sécurité que nous avons gagné", a lancé Viktor Orban à la foule de ses partisans, avant de savoir si son parti conserverait ou non la "super-majorité" qui lui a permis, après un changement de la Constitution introduit lors de son premier mandat, de faire voter 850 lois sans débat au Parlement.
Avec 20,66%, le parti d'extrême-droite, antisémite et anti-roms Jobbik gagne du terrain comparé à 2010, quand il était entré au parlement avec 17% des suffrages.
Viktor Orban, un ancien dissident anticommuniste qui reste très populaire auprès d'une large frange de la population, a régné sans partage sur le pays ces quatre dernières années.
En quatre ans, le parti Fidesz a muselé toutes les institutions et les contre-pouvoirs du pays, comme les médias et la justice, mais aussi l'économie et même la culture.
Une prise de contrôle tentaculaire que ni les manifestations populaires de 2011 et 2012, ni les sévères rappels à l'ordre de Bruxelles ou les critiques en provenance des Etats-Unis n'ont réussi à brider.
Pour mettre toutes les chances de son côté, le parti a réformé de fond en comble le système électoral, redessinant notamment les circonscriptions à son avantage dans tous le pays.
LIRE AUSSI: Année électorale pour l'Afrique du Nord et le Proche-Orient
Les plus grandes élections jamais organisées
L'Inde a entamé lundi un marathon électoral qui pourrait déboucher sur l'arrivée au pouvoir du leader nationaliste hindou Narendra Modi, dirigeant controversé donné favori pour succéder au parti du Congrès de la dynastie Gandhi.
Quelque 814 millions d'électeurs indiens, préoccupés par le ralentissement de l'économie et la hausse des prix, pourraient mettre fin à dix ans de pouvoir du Congrès, usé par de nombreuses affaires de corruption, selon les sondeurs.
Photo montage des portraits des candidats Rahul Gandhi (G) et Narendra Modi
Défi logistique, le marathon électoral se déroule en neuf étapes jusqu'au 12 mai pour permettre aux électeurs de déposer leur bulletin dans l'un des près d'un million de bureaux de vote du pays, des contreforts himalayens au sud tropical. Les résultats seront proclamés le 16 mai..
Le chef du parti nationaliste hindou Bharatiya Janata Party (BJP), Narendra Modi, a été omniprésent depuis six mois sur la scène nationale, menant campagne sur la relance de l'emploi et investissements.
Il doit cependant affronter les doutes d'une partie de la population sur sa personnalité abrupte et son attitude pendant les émeutes qui ont ensanglanté en 2002 l'Etat du Gujarat. Le leader nationaliste dirige l'exécutif de cet Etat du nord-ouest de l'Inde depuis 2001.
Plus d'un millier de personnes, essentiellement des musulmans, ont été tuées dans ces émeutes inter-communautaires et l'absence de réaction des forces de l'ordre lui est fréquemment reprochée même si la justice ne l'a pas mis en cause.
Habitué à une hausse de son PIB comprise entre 8% et près de 10% pendant une décennie, le pays a vu sa croissance tomber à 6,2% en 2011-12 et 5% en 2012-13.
Face à Modi, le Congrès a lancé dans l'arène Rahul Gandhi, 43 ans et héritier de la dynastie Nehru-Gandhi, qui mène sa première bataille électorale au niveau national dans des conditions difficiles.
Explosion et corruption en Afghanistan
Une bombe artisanale a explosé dimanche dans le nord afghan au passage d'un camion transportant des bulletins de vote de l'élection présidentielle organisée la veille, tuant trois personnes, a annoncé la police locale.
L'explosion s'est produite dans la province de Kunduz.
"Une bombe artisanale a explosé au passage d'un camion transportant des urnes entre le district de Khan Abad et la ville de Kunduz. L'explosion a fait trois morts, dont un membre de la Commission électorale indépendante, un policier et un chauffeur", a déclaré à l'AFP, Sayed Sarwar Hossaini, porte-parole de la police provinciale.
"Le camion et huit urnes pleines de bulletins ont été détruits", a-t-il ajouté.
Le chef de la section locale de la Commission électorale indépendante, Amir Amza Ahmadzai, a confirmé l'incident, tout en précisant que les bulletins avaient été comptés et les résultats répertoriés avant le départ du camion, alors que des opérations de dépouillement et de collectes des bulletins sont organisées dans tout le pays.
Malgré les menaces des rebelles, les Afghans ont voté samedi en nombre pour le premier tour de ce scrutin qui doit désigner le successeur du président Hamid Karzaï, auquel la Constitution interdit de briguer un troisième mandat.
L'élection, première passation de pouvoir d'un président afghan démocratiquement élu à un autre, est considérée comme un test majeur pour ce pays pauvre de 28 millions d'habitants déchiré par trois décennies de guerre et qui envisage avec incertitude le retrait des 51.000 soldats de l'Otan d'ici à la fin de l'année.
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