C'était il y a 20 ans jour pour jour. Kurt Cobain, leader charismatique du groupe américain Nirvana, se donnait la mort d'un coup de fusil dans la bouche. Un vrai séisme dans le monde de la musique puisque le groupe avait atteint une notoriété planétaire avec, notamment, son album "Nevermind", sorti en 1991.
Parmi les influences connues du chanteur, on trouve bien évidemment les groupes rock de la scène de Seattle, dont il est issu (The Melvins, Soundgarden, Mudhoney...), ceux de la scène hardcore américaine (Black Flag, Fang, Bad Brains...) mais aussi Led Zeppelin, The Beatles, Acid, Black Sabbath, Sonic Youth ou encore Neil Young. Du rock, beaucoup de rock.
Kurt Cobain, dans son journal qui fait aujourd'hui office de bible pour les fans, a même dressé une liste des cinquante albums qui l'ont le plus marqué. Pourtant, il n'y a pas que ce Top 50 qui ait influencé le musicien. Mieux, certaines influences méconnues, oubliées, ou détournées par le groupe, ont façonné le son si particulier de Nirvana.
Un cascadeur comme idole
Ce son est en effet un équilibre savant entre le punk, le metal, et surtout la pop. Et Kurt Cobain, vers la fin de sa vie, finira par avouer son amour pour, entre autres, deux artistes : Robert Craig Knievel (cascadeur et chanteur, idole de jeunesse de Kurt) et le groupe Fleetwood Mac. Or, tous deux ont enregistré leurs plus grands tubes au studio Sun City, taillé pour les artistes pop. C'est ce studio, en hommage aux premiers amours de Kurt Cobain, que Nirvana choisira pour enregistrer son second album, "Nevermind", mixé par l'ingé-son très pop lui aussi, Andy Wallace. Le son de l'album n'en sera que plus taillé pour le grand public.
Parmi les autres influences cachées de Kurt Cobain, on trouve la chanteuse Cher. Alors que leur groupe n'a pas de nom, Kurt et Chris Novoselic (le bassiste de Nirvana) reprennent son titre "Gypsie, Tramp and Thieves".
Aussi Kurt avouera-t-il son amour pour un groupe apparemment bien éloigné de son univers musical : Public Enemy. Pourtant, ces rappeurs américains, protestataires, révolutionnaires et provocateurs, ont fait un rap souvent proche du rock. A entendre leur titre "She Watch Channel Zero" et le "Territorial Pissing" de Nirvana, on se dit que leur influence sur Kurt Cobain est effectivement criante.
Et que dire de Sammy Hagar? Toute sa vie, Kurt Cobain jurera que le premier concert auquel il a assisté dans sa vie est celui du groupe punk-hardcore Black Flag. Pourtant, selon la plupart de ses proches de l'époque, il s'agit en fait d'un live de Sammy Hagar, chanteur de hard FM, l'archétype de ce que détestent les acteurs de la scène underground dont Nirvana provient.
Si ces influences sont aussi intéressantes, c'est parce qu'elles ont poussé Nirvana a adopter une démarche différente des autres groupes underground avec lesquels ils étaient en concurrence avant de devenir mondialement connus: celle d'incorporer des éléments pop sur son second album, puis de signer sur une major.
Kurt Cobain dira en 1992 : "Je me sens bien sûr coupable, parce que pendant des années, j'ai été conditionné par les idéaux du punk rock, comme quoi il ne fallait pas accorder de crédit aux groupes qui vendent beaucoup, à ceux qui sont sur une major." Elle est là, la différence entre Nirvana et la scène dont ils sont originaires : l'envie de faire de la musique pour le plus de monde possible.
Témoignage de cette démarche, l'écriture de Kurt Cobain, sur des titres tels que "Silver", dans laquelle il se pose en véritable songwriter pop du quotidien, se plaçant alors à des années lumières des groupes metal ou punk. Kurt Cobain dira d'ailleurs en 1993 : "J'avais décidé d'écrire la chanson pop la plus ridicule qu'on n'ait jamais réalisée."
Celles qu'on a tendance à oublier
Toute sa courte vie, Kurt Cobain revendiquera de nombreuses fois l'héritage des Beatles, qu'il écoutait très jeune. Mais un autre groupe a bercé sa jeunesse: The Monkees. Il déclare en 1991 : "D'abord, j'ai écouté les Beatles et les Monkees, rien d'autre jusqu'à 10 ans." Ce groupe n'a pourtant rien à voir avec Nirvana, puisqu'ils chantent en 1966, par exemple, I'm A Believer (traduisez "Je suis un croyant"). Bien loin du tube de Nirvana Rape-me (traduisez "Viole-moi").
Autres influences que les fans ont tendance à laisser de côté avec le temps, Leadbelly, bluesman des années 1940 à qui Kurt Cobain rendra plusieurs fois hommage en reprenant notamment un de ses titres sur le "MTV Unplugged" de Nirvana (Where Did You Sleep Last Night), ou encore Chet Powers, dont Nirvana reprendra un extrait de chanson en introduction de son titre Territorial Pissing.
Quelques détournements
Rien qu'à entendre les riffs de certains titres de l'album "Nevermind", on ne peut que déceler des racines radicalement éloigné du grunge. La ressemblance, par exemple, entre celui de Smells Like Teen Spirit et celui du refrain de More Than A Feeling du groupe Boston est frappante. Nirvana reconnaîtra s'être inspiré de ce groupe de hard FM à l'opposé du style grunge. De même pour le riff de Come As You Are et celui de Eighties des Killing Joke.
Nirvana n'est donc pas un groupe comme les autres. En tout cas, pas comme les autres groupes de ce que l'on baptisera quelques années après la mort de Cobain la scène grunge. L'envie de faire de la pop a toujours été présente chez Kurt Cobain, et l'album "Nevermind" en est la traduction parfaite.
Le bassiste du groupe, Chris Novoselic, dira en 1992 : "Nevermind est un disque sans danger. Ce n'est pas comme Big Black ou Butthole Surfers, quelque chose de totalement extrême. C'est de la pop. Simplement, il y a de grosses guitares." Et c'est ce que le public a aimé.
Parmi les influences connues du chanteur, on trouve bien évidemment les groupes rock de la scène de Seattle, dont il est issu (The Melvins, Soundgarden, Mudhoney...), ceux de la scène hardcore américaine (Black Flag, Fang, Bad Brains...) mais aussi Led Zeppelin, The Beatles, Acid, Black Sabbath, Sonic Youth ou encore Neil Young. Du rock, beaucoup de rock.
Kurt Cobain, dans son journal qui fait aujourd'hui office de bible pour les fans, a même dressé une liste des cinquante albums qui l'ont le plus marqué. Pourtant, il n'y a pas que ce Top 50 qui ait influencé le musicien. Mieux, certaines influences méconnues, oubliées, ou détournées par le groupe, ont façonné le son si particulier de Nirvana.
Un cascadeur comme idole
Ce son est en effet un équilibre savant entre le punk, le metal, et surtout la pop. Et Kurt Cobain, vers la fin de sa vie, finira par avouer son amour pour, entre autres, deux artistes : Robert Craig Knievel (cascadeur et chanteur, idole de jeunesse de Kurt) et le groupe Fleetwood Mac. Or, tous deux ont enregistré leurs plus grands tubes au studio Sun City, taillé pour les artistes pop. C'est ce studio, en hommage aux premiers amours de Kurt Cobain, que Nirvana choisira pour enregistrer son second album, "Nevermind", mixé par l'ingé-son très pop lui aussi, Andy Wallace. Le son de l'album n'en sera que plus taillé pour le grand public.
Parmi les autres influences cachées de Kurt Cobain, on trouve la chanteuse Cher. Alors que leur groupe n'a pas de nom, Kurt et Chris Novoselic (le bassiste de Nirvana) reprennent son titre "Gypsie, Tramp and Thieves".
Aussi Kurt avouera-t-il son amour pour un groupe apparemment bien éloigné de son univers musical : Public Enemy. Pourtant, ces rappeurs américains, protestataires, révolutionnaires et provocateurs, ont fait un rap souvent proche du rock. A entendre leur titre "She Watch Channel Zero" et le "Territorial Pissing" de Nirvana, on se dit que leur influence sur Kurt Cobain est effectivement criante.
Et que dire de Sammy Hagar? Toute sa vie, Kurt Cobain jurera que le premier concert auquel il a assisté dans sa vie est celui du groupe punk-hardcore Black Flag. Pourtant, selon la plupart de ses proches de l'époque, il s'agit en fait d'un live de Sammy Hagar, chanteur de hard FM, l'archétype de ce que détestent les acteurs de la scène underground dont Nirvana provient.
Si ces influences sont aussi intéressantes, c'est parce qu'elles ont poussé Nirvana a adopter une démarche différente des autres groupes underground avec lesquels ils étaient en concurrence avant de devenir mondialement connus: celle d'incorporer des éléments pop sur son second album, puis de signer sur une major.
Kurt Cobain dira en 1992 : "Je me sens bien sûr coupable, parce que pendant des années, j'ai été conditionné par les idéaux du punk rock, comme quoi il ne fallait pas accorder de crédit aux groupes qui vendent beaucoup, à ceux qui sont sur une major." Elle est là, la différence entre Nirvana et la scène dont ils sont originaires : l'envie de faire de la musique pour le plus de monde possible.
Témoignage de cette démarche, l'écriture de Kurt Cobain, sur des titres tels que "Silver", dans laquelle il se pose en véritable songwriter pop du quotidien, se plaçant alors à des années lumières des groupes metal ou punk. Kurt Cobain dira d'ailleurs en 1993 : "J'avais décidé d'écrire la chanson pop la plus ridicule qu'on n'ait jamais réalisée."
Celles qu'on a tendance à oublier
Toute sa courte vie, Kurt Cobain revendiquera de nombreuses fois l'héritage des Beatles, qu'il écoutait très jeune. Mais un autre groupe a bercé sa jeunesse: The Monkees. Il déclare en 1991 : "D'abord, j'ai écouté les Beatles et les Monkees, rien d'autre jusqu'à 10 ans." Ce groupe n'a pourtant rien à voir avec Nirvana, puisqu'ils chantent en 1966, par exemple, I'm A Believer (traduisez "Je suis un croyant"). Bien loin du tube de Nirvana Rape-me (traduisez "Viole-moi").
Autres influences que les fans ont tendance à laisser de côté avec le temps, Leadbelly, bluesman des années 1940 à qui Kurt Cobain rendra plusieurs fois hommage en reprenant notamment un de ses titres sur le "MTV Unplugged" de Nirvana (Where Did You Sleep Last Night), ou encore Chet Powers, dont Nirvana reprendra un extrait de chanson en introduction de son titre Territorial Pissing.
Quelques détournements
Rien qu'à entendre les riffs de certains titres de l'album "Nevermind", on ne peut que déceler des racines radicalement éloigné du grunge. La ressemblance, par exemple, entre celui de Smells Like Teen Spirit et celui du refrain de More Than A Feeling du groupe Boston est frappante. Nirvana reconnaîtra s'être inspiré de ce groupe de hard FM à l'opposé du style grunge. De même pour le riff de Come As You Are et celui de Eighties des Killing Joke.
Nirvana n'est donc pas un groupe comme les autres. En tout cas, pas comme les autres groupes de ce que l'on baptisera quelques années après la mort de Cobain la scène grunge. L'envie de faire de la pop a toujours été présente chez Kurt Cobain, et l'album "Nevermind" en est la traduction parfaite.
Le bassiste du groupe, Chris Novoselic, dira en 1992 : "Nevermind est un disque sans danger. Ce n'est pas comme Big Black ou Butthole Surfers, quelque chose de totalement extrême. C'est de la pop. Simplement, il y a de grosses guitares." Et c'est ce que le public a aimé.
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