Si la Tunisie a inscrit la liberté de conscience dans sa nouvelle Constitution, cette notion est loin d’être reconnue en Arabie saoudite.
L’athéisme, crime terroriste au royaume saoudien? C’est ce que signale l’ONG Human Rights Watch dans un rapport publié la semaine dernière à propos de la nouvelle règlementation anti-terroriste mise en place en Janvier 2014.
Amnesty International a également dénoncé ce "dernier outil en date pour écraser l’expression pacifique".
L’article 1 du décret royal 44 condamne en effet le fait "d’appeler à la pensée athéiste, sous quelque forme que ce soit, ou de remettre en cause les fondements de la religion islamique sur lesquels repose ce pays."
Et pas que…
Une loi anti-terroriste fourre-tout
Quelques jours après que les autorités saoudiennes aient promulgué la "Loi Pénale relative aux crimes terroristes et à leur financement" (dite la "loi sur le terrorisme"), d’autres décrets royaux sont venus renforcer ce "cadre légal qui semble criminaliser quasiment toute pensée ou manifestation dissidentes, assimilées au terrorisme."
Le poète palestinien Ashraf Fayad, arrêté pour "propagation de l’athéisme et cheveux longs", aura été une des premières victimes de cette loi.
En plus de l’appel à l’athéisme, la "participation à des conflits en dehors du royaume" (en référence à la guerre en Syrie), tout acte insultant "la réputation de l’Etat", toute personne ayant faillit à "sa loyauté envers les dirigeants du pays ou qui prête allégeance à n’importe quel parti, organisations, courant (de pensée), groupe, ou individu à l’intérieur et à l’extérieur du royaume", ou encore qui "cherche à fragiliser le tissu social ou la cohésion nationale (…)", peuvent être condamnés à entre 3 et 20 ans de prison, d'après Human Rights Watch.
Le 7 mars 2014, le ministère de l’intérieur a également publié une liste de groupes que l’Arabie Saoudite considère comme terroristes, dont la confrérie des Frères musulmans, Al-Qaïda et le Hezbollah.
Il ne fait donc pas bon "froisser" les autorités saoudiennes, de façon pacifique ou pas, directement ou indirectement!
Contacté par Human Rights Watch, un activiste avait d’ailleurs fait remarquer: "Juste le fait de vous parler en ce moment est considéré comme du terrorisme… Je pourrais être poursuivi en tant que terroriste pour cette conversation."
Après l’apostasie, l’athéisme?
En Arabie Saoudite, l’apostasie (le fait pour un musulman de renier publiquement sa religion) est déjà passible de la peine de mort.
C’est désormais à l’athéisme d’entrer officiellement dans le collimateur des autorités. Comme le rappelle l’émirati Sultan Sooud Al-Qassemi dans on article pour le site Al Monitor, au moins 5% des Saoudiens seraient non-croyants, d’après une étude sur la religiosité et l’athéisme dans le monde réalisée par WIN-Gallup en 2012, soit autant qu’aux Etats-Unis.
Dans une interview rare avec un Saoudien athée sur YourMiddleEast.com, celui-ci explique qu’en dehors des réseaux sociaux, la discrétion est de mise: "Facebook et Twitter ont facilité la rencontre avec d’autres personnes qui débattent et qui s’intéressent à la laïcité. (…) J’ai été choqué de tomber sur des personnes plus âgées, dans leur quarantaine ou cinquantaine, qui cachent leur athéisme depuis des dizaines d’années."
Et ce n’est pas ce nouveau décret controversé qui va changer les choses, bien au contraire…
L’athéisme, crime terroriste au royaume saoudien? C’est ce que signale l’ONG Human Rights Watch dans un rapport publié la semaine dernière à propos de la nouvelle règlementation anti-terroriste mise en place en Janvier 2014.
Amnesty International a également dénoncé ce "dernier outil en date pour écraser l’expression pacifique".
L’article 1 du décret royal 44 condamne en effet le fait "d’appeler à la pensée athéiste, sous quelque forme que ce soit, ou de remettre en cause les fondements de la religion islamique sur lesquels repose ce pays."
Et pas que…
Une loi anti-terroriste fourre-tout
"Les autorités saoudiennes n’ont jamais toléré les critiques envers leurs politiques, mais ces lois et règlementations récentes transforment pratiquement n’importe quelle expression critique ou groupe indépendant en crime terroriste, a déclaré Joe Stork, directeur adjoint du Human Rights Watch Moyen-Orient et Afrique du Nord, ajoutant que "ces règlementations anéantissent tout espoir que le roi Abdullah ouvre la voie à une dissidence pacifique".
Quelques jours après que les autorités saoudiennes aient promulgué la "Loi Pénale relative aux crimes terroristes et à leur financement" (dite la "loi sur le terrorisme"), d’autres décrets royaux sont venus renforcer ce "cadre légal qui semble criminaliser quasiment toute pensée ou manifestation dissidentes, assimilées au terrorisme."
Le poète palestinien Ashraf Fayad, arrêté pour "propagation de l’athéisme et cheveux longs", aura été une des premières victimes de cette loi.
En plus de l’appel à l’athéisme, la "participation à des conflits en dehors du royaume" (en référence à la guerre en Syrie), tout acte insultant "la réputation de l’Etat", toute personne ayant faillit à "sa loyauté envers les dirigeants du pays ou qui prête allégeance à n’importe quel parti, organisations, courant (de pensée), groupe, ou individu à l’intérieur et à l’extérieur du royaume", ou encore qui "cherche à fragiliser le tissu social ou la cohésion nationale (…)", peuvent être condamnés à entre 3 et 20 ans de prison, d'après Human Rights Watch.
Le 7 mars 2014, le ministère de l’intérieur a également publié une liste de groupes que l’Arabie Saoudite considère comme terroristes, dont la confrérie des Frères musulmans, Al-Qaïda et le Hezbollah.
Il ne fait donc pas bon "froisser" les autorités saoudiennes, de façon pacifique ou pas, directement ou indirectement!
Contacté par Human Rights Watch, un activiste avait d’ailleurs fait remarquer: "Juste le fait de vous parler en ce moment est considéré comme du terrorisme… Je pourrais être poursuivi en tant que terroriste pour cette conversation."
Après l’apostasie, l’athéisme?
En Arabie Saoudite, l’apostasie (le fait pour un musulman de renier publiquement sa religion) est déjà passible de la peine de mort.
C’est désormais à l’athéisme d’entrer officiellement dans le collimateur des autorités. Comme le rappelle l’émirati Sultan Sooud Al-Qassemi dans on article pour le site Al Monitor, au moins 5% des Saoudiens seraient non-croyants, d’après une étude sur la religiosité et l’athéisme dans le monde réalisée par WIN-Gallup en 2012, soit autant qu’aux Etats-Unis.
Dans une interview rare avec un Saoudien athée sur YourMiddleEast.com, celui-ci explique qu’en dehors des réseaux sociaux, la discrétion est de mise: "Facebook et Twitter ont facilité la rencontre avec d’autres personnes qui débattent et qui s’intéressent à la laïcité. (…) J’ai été choqué de tomber sur des personnes plus âgées, dans leur quarantaine ou cinquantaine, qui cachent leur athéisme depuis des dizaines d’années."
Et ce n’est pas ce nouveau décret controversé qui va changer les choses, bien au contraire…
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