Quels risques prendriez-vous au nom de la science? Resteriez-vous tard au labo, au risque de vous mettre à dos vos proches? Travailleriez-vous avec des produits chimiques toxiques ou mortellement pathogènes? Tenteriez-vous de manger du verre ou monter sur une luge-fusée? Et que diriez-vous de vous pendre?
Si ces trois dernières options semblent un peu fantaisistes, imaginez-vous que des scientifiques les ont vraiment tentées, ils ont même essayé des choses plus dangereuses encore (et tous n’y ont pas survécu d'ailleurs).
En lisant ce qui suit, vous apprendrez les incroyables histoires des scientifiques mangeur de verre, et pendu – ainsi que celles de sept autres chercheurs ayant risqué leur vie dans leurs expérimentations.
1. Wan "Ça devrait marcher" Hoo a essayé de conduire une chaise-fusée. On doit rendre justice à Wan Hoo. Selon la légende, quand ce fonctionnaire chinois (dont le nom selon les versions était Wan Hu ou Wang Hu) a décidé de se rendre sur la lune, il n’a pas demandé à ses laquais de prendre place sur le dangereux siège. Il s’est assis lui-même sur une chaise en osier rattachée à 47 fusées. Quand les 47 assistants ont allumé les fusées avec leurs torches, on a entendu un énorme bruit, une intense fumée s’est dégagée – mais il n’y avait plus de Wan Hoo.
Il reste néanmoins un cratère nommé d’après Wan Hoo sur la surface de la lune.
Illustration représentant Wan Hu sur sa chaise-fusée.
2. Isaac "Ça ne me dérange pas" Newton s’est mis une aiguille dans l’œil. Bien qu’il soit plus connu pour avoir formulé la loi de la gravité et co-inventé le calcul, Isaac Newton a aussi accompli des travaux pionniers en optique. Il a testé les prismes, mais cela ne l’a pas vraiment renseigné sur l’anatomie de l’œil ou la façon dont ce dernier percevait les couleurs.
Pour en savoir plus, le physicien excentrique s’est emparé d’un passe-lacet et, selon ses mots : "mis entre mon œil et l’os le plus loin possible à l’arrière de mon œil: j’ai pressé mon œil avec le bout (…) sont apparus alors plusieurs cercles sombres et colorés…"
Portrait d’Isaac Newton peint autour de 1715.
3. Nicolae "Vous voulez ma photo?" Minovici s’est pendu. Quelle meilleure façon de connaître les sensations de la pendaison qu’en se pendant soi-même? Il semblerait que ce soit la motivation de Nicolae Minovici, un scientifique qui travaillait à Bucarest (Roumanie) au début du 20ème siècle.
Minovici a expérimenté une série d’auto-asphyxies lors desquelles il s’étranglait avec des cordes. Une fois, il a ainsi fixé un nœud coulant au plafond, s’est mis la tête dedans et ses assistants l’ont ensuite hissé. Bien qu’apparemment ses pieds n’aient jamais quitté le sol, il aurait ressenti une profonde douleur dans le cou et demandé à être rabaissé. Il aurait ensuite du mal à avaler durant un mois entier.
Les résultats de ses recherches ont été publiés en 1904 en Roumanie et en 1905 en France sous le titre "Etude sur la pendaison".
Nicolae Minovici au travail.
4. Franz "Ça m’a l’air bien solide " Reichelt a testé son parachute en sautant de la Tour Eiffel. Le 4 février 1912, un tailleur autrichien nommé Franz Reichelt testa ainsi son costume parachute – un uniforme d’aviateur conçu pour fonctionner comme parachute en cas d’urgence.
Hélas, le parachute ne s’ouvrit pas et Reichelt plongea vers la mort. L’événement a été enregistré sous forme de photo ainsi que dans la vidéo d’époque ci-dessous:
5. Evan "Laissez-moi gérer ça" O'Neill Kane s’est enlevé son propre appendice. Que ressent-on quand on est sous opération chirurgicale? L’anesthésie générale est-elle vraiment nécessaire ou une anesthésie locale suffit-elle pour une chirurgie abdominale? Le Dr Kane, un chirurgien pratiquant au début du 20ème siècle en Pennsylvanie, voulait en avoir le cœur net (sans mauvais jeu de mots). Alors quand il a eu besoin de faire enlever son appendice le 15 février 1921, il a décidé de s’opérer lui-même.
Il s’est appuyé sur des oreillers et a installé un miroir pour bien voir la zone d’incision. Ensuite, après avoir anesthésié son abdomen avec des injections, il a commencé à couper. Trente minutes plus tard, son appendice était extrait et il s’était recousu. Le seul moment vraiment dangereux durant la procédure eut lieu lorsque ses intestins sont sortis de l’incision – mais Kane les a calmement remis à leur place et a continué à travailler.
Le Dr. Evan O'Neill Kane pratiquant de la chirurgie sur lui-même.
6. Werner "Peut-être que maintenant ils vont m’écouter" Forssmann s’est enfoncé un cathéter dans son propre coeur. Le cathétérisme cardiaque est aujourd’hui une procédure médicale courante dans laquelle un tube fin et long est inséré dans le cœur via une incision faite dans le bras, le cou ou l’aine. Bien sûr, ça n’a pas toujours été si courant. Au début du siècle dernier, on croyait qu’insérer quelque chose dans un cœur battant lui serait fatal.
Werner Forssmann pensait autrement. Alors un jour de 1929, ce jeune Allemand interne en chirurgie s’est anesthésié le bras et a inséré un cathéter dans une veine jusqu’à son cœur. Pour s’assurer que le cathéter était au bon endroit, il a vérifié avec une radio. Il a survécu à cette expérience osée mais a perdu son travail et reçu le mépris de ses collègues. Un Prix Nobel reçu en 1956 est cependant venu récompenser cet acte de bravoure.
Radio montrant le cathéter (la ligne blanche courbe) dans le cœur du Dr Werner Forssmann.
7. Frédéric "Nourrissez-moi" Hoelzel a mangé du verre. Et pas seulement du verre. Durant les années 1920 et 30, le chercheur Frederick Hoelzel aurait avalé du gravier, des billes de verre, des roulements à billes, des ficelles, des câbles, et d’autres objets non comestibles du genre, afin de montrer le temps qu’ils prendraient à passer à travers ses intestins. En 1930, ses recherches ont été publiées par l’American Journal of Physiology sous le titre: "Le rythme de transit de matières inertes à travers l’appareil digestif".
Malgré ce régime dangereux, Hoelzel a vécu jusqu’à un âge avancé.
Frederick Hoelzel avant et après un long jeûne.
8. Albert "Vers l’infini et l’au-delà" Hofman a vécu le premier trip d’acide. Le LSD a été synthétisé la première fois en 1938 par le chimiste suisse Albert Hofman. L’intérêt pour la molécule fut faible jusqu’à ce que cinq ans plus tard, Hofman ressente d’étranges sensations après avoir resynthétisé le LSD. Comme il l’a écrit plus tard, il s’est senti dans un "état pas si déplaisant d’intoxication, caractérisé par une imagination particulièrement stimulée. Dans un état proche du rêve, les yeux clos, je percevais un flot ininterrompu d’images fantastiques, des formes extraordinaires avec un jeu de couleurs intenses et kaléidoscopiques. Au bout de deux heures environ, cet état a disparu."
Hofman en conclut qu’il avait accidentellement ingéré ou respiré du LSD. Le lundi suivant, il vérifia sa théorie en prenant 0,25 mg du composant. Il ressentit effectivement les mêmes sensations, comprenant de l’anxiété, des déformations visuelles, des symptômes de paralysie, une envie de rire. Incapable de continuer à travailler, il est revenu en vélo chez lui, où il a été saisi par l’angoisse – notamment celle d’avoir été dangereusement empoisonné.
Après s’être assuré par un examen médical que ce n’était pas le cas, il a commencé à en profiter. Comme il l’a écrit plus tard : "Petit à petit, j’ai commencé à profiter de ces couleurs sans précédent et du jeu de formes qui persistait sous mes yeux fermés. Des images fantastiques, kaléidoscopiques se pressaient en moi, alternant, variant, s’ouvrant et se refermant sous formes de cercles et de spirales, explosant dans des fontaines colorées, se réarrangeant et se recréant dans un flot constant."
Albert Hofman en 1993.
9. Paul "Peu importe si je deviens aveugle" Stapp a conduit une luge plus rapide qu’une balle de revolver. Après des décennies d’expériences avec des avions et des vols aérospatiaux, on sait clairement comment réagit un corps humain confronté à la puissante force g – et la façon dont il faut concevoir harnais et sièges éjectables pour que le pilote soit en sécurité. Mais cela comportait un grand degré d’incertitude jusqu’à ce que le Colonel Paul Stapp de la Air force, chercheur en médecine, accepte de soumettre son propre corps aux incroyables forces g à bord d’une "luge-fusée" lancée dans le désert de Californie.
La possibilité que ce vol puisse le rendre aveugle n’a pas découragé Stapp ; durant la phase préparatoire du vol, il s’est simplement exercé à s’habiller et à se déshabiller dans le noir. Il a ensuite effectué le vol le 10 décembre 1954, passant de l’arrêt à une vitesse de 1017 km/heure en cinq secondes. Puis, la "luge-fusée" a freiné, s’arrêtant complètement en 1,4 seconde et soumettant Stapp à 46.2 fois la force de la gravité.
Stapp est effectivement devenu aveugle, mais temporairement. Il a connu la célébrité en tant qu’homme le plus rapide sur Terre. Vous pouvez en savoir plus dans la vidéo ci-dessous.
10. Barry "Cul sec" Marshall a bu un bouillon rempli de bactéries. Durant des années, les médecins n’avaient qu’une vague idée des causes provoquant les ulcères de l’estomac. Beaucoup imputaient la maladie au stress psychologique. Mais un obscur professeur de microbiologie australien nommé Barry Marshall était convaincu que bien des ulcères résultaient d’une infection à une bactérie en forme de tire-bouchon connue comme l’Helicobacter pylori et qu’une batterie d’antibiotiques fournissait le meilleur traitement. Mais il n’existait pas de façon simple pour le Dr Marshall de tester sa théorie, puisque le H. pylori n’affectait que les primates et que des soucis d’étique l’empêchaient de la vérifier sur des humains. Il décida donc d’être son propre cobaye: il a extrait des germes d’un patient infecté, les a mêlés à une solution et l’a bue.
Quelques jours plus tard, après une phase de vomissements et d’épuisement, il a fait une biopsie de ses propres intestins et a prouvé le lien entre germes et ulcères. Il a remporté un Prix Nobel en 2005 pour cette expérience audacieuse.
Micrographe d’une bactérie H. pylori.
Si ces trois dernières options semblent un peu fantaisistes, imaginez-vous que des scientifiques les ont vraiment tentées, ils ont même essayé des choses plus dangereuses encore (et tous n’y ont pas survécu d'ailleurs).
En lisant ce qui suit, vous apprendrez les incroyables histoires des scientifiques mangeur de verre, et pendu – ainsi que celles de sept autres chercheurs ayant risqué leur vie dans leurs expérimentations.
1. Wan "Ça devrait marcher" Hoo a essayé de conduire une chaise-fusée. On doit rendre justice à Wan Hoo. Selon la légende, quand ce fonctionnaire chinois (dont le nom selon les versions était Wan Hu ou Wang Hu) a décidé de se rendre sur la lune, il n’a pas demandé à ses laquais de prendre place sur le dangereux siège. Il s’est assis lui-même sur une chaise en osier rattachée à 47 fusées. Quand les 47 assistants ont allumé les fusées avec leurs torches, on a entendu un énorme bruit, une intense fumée s’est dégagée – mais il n’y avait plus de Wan Hoo.
Il reste néanmoins un cratère nommé d’après Wan Hoo sur la surface de la lune.
Illustration représentant Wan Hu sur sa chaise-fusée.
2. Isaac "Ça ne me dérange pas" Newton s’est mis une aiguille dans l’œil. Bien qu’il soit plus connu pour avoir formulé la loi de la gravité et co-inventé le calcul, Isaac Newton a aussi accompli des travaux pionniers en optique. Il a testé les prismes, mais cela ne l’a pas vraiment renseigné sur l’anatomie de l’œil ou la façon dont ce dernier percevait les couleurs.
Pour en savoir plus, le physicien excentrique s’est emparé d’un passe-lacet et, selon ses mots : "mis entre mon œil et l’os le plus loin possible à l’arrière de mon œil: j’ai pressé mon œil avec le bout (…) sont apparus alors plusieurs cercles sombres et colorés…"
Portrait d’Isaac Newton peint autour de 1715.
3. Nicolae "Vous voulez ma photo?" Minovici s’est pendu. Quelle meilleure façon de connaître les sensations de la pendaison qu’en se pendant soi-même? Il semblerait que ce soit la motivation de Nicolae Minovici, un scientifique qui travaillait à Bucarest (Roumanie) au début du 20ème siècle.
Minovici a expérimenté une série d’auto-asphyxies lors desquelles il s’étranglait avec des cordes. Une fois, il a ainsi fixé un nœud coulant au plafond, s’est mis la tête dedans et ses assistants l’ont ensuite hissé. Bien qu’apparemment ses pieds n’aient jamais quitté le sol, il aurait ressenti une profonde douleur dans le cou et demandé à être rabaissé. Il aurait ensuite du mal à avaler durant un mois entier.
Les résultats de ses recherches ont été publiés en 1904 en Roumanie et en 1905 en France sous le titre "Etude sur la pendaison".
Nicolae Minovici au travail.
4. Franz "Ça m’a l’air bien solide " Reichelt a testé son parachute en sautant de la Tour Eiffel. Le 4 février 1912, un tailleur autrichien nommé Franz Reichelt testa ainsi son costume parachute – un uniforme d’aviateur conçu pour fonctionner comme parachute en cas d’urgence.
Hélas, le parachute ne s’ouvrit pas et Reichelt plongea vers la mort. L’événement a été enregistré sous forme de photo ainsi que dans la vidéo d’époque ci-dessous:
5. Evan "Laissez-moi gérer ça" O'Neill Kane s’est enlevé son propre appendice. Que ressent-on quand on est sous opération chirurgicale? L’anesthésie générale est-elle vraiment nécessaire ou une anesthésie locale suffit-elle pour une chirurgie abdominale? Le Dr Kane, un chirurgien pratiquant au début du 20ème siècle en Pennsylvanie, voulait en avoir le cœur net (sans mauvais jeu de mots). Alors quand il a eu besoin de faire enlever son appendice le 15 février 1921, il a décidé de s’opérer lui-même.
Il s’est appuyé sur des oreillers et a installé un miroir pour bien voir la zone d’incision. Ensuite, après avoir anesthésié son abdomen avec des injections, il a commencé à couper. Trente minutes plus tard, son appendice était extrait et il s’était recousu. Le seul moment vraiment dangereux durant la procédure eut lieu lorsque ses intestins sont sortis de l’incision – mais Kane les a calmement remis à leur place et a continué à travailler.
Le Dr. Evan O'Neill Kane pratiquant de la chirurgie sur lui-même.
6. Werner "Peut-être que maintenant ils vont m’écouter" Forssmann s’est enfoncé un cathéter dans son propre coeur. Le cathétérisme cardiaque est aujourd’hui une procédure médicale courante dans laquelle un tube fin et long est inséré dans le cœur via une incision faite dans le bras, le cou ou l’aine. Bien sûr, ça n’a pas toujours été si courant. Au début du siècle dernier, on croyait qu’insérer quelque chose dans un cœur battant lui serait fatal.
Werner Forssmann pensait autrement. Alors un jour de 1929, ce jeune Allemand interne en chirurgie s’est anesthésié le bras et a inséré un cathéter dans une veine jusqu’à son cœur. Pour s’assurer que le cathéter était au bon endroit, il a vérifié avec une radio. Il a survécu à cette expérience osée mais a perdu son travail et reçu le mépris de ses collègues. Un Prix Nobel reçu en 1956 est cependant venu récompenser cet acte de bravoure.
Radio montrant le cathéter (la ligne blanche courbe) dans le cœur du Dr Werner Forssmann.
7. Frédéric "Nourrissez-moi" Hoelzel a mangé du verre. Et pas seulement du verre. Durant les années 1920 et 30, le chercheur Frederick Hoelzel aurait avalé du gravier, des billes de verre, des roulements à billes, des ficelles, des câbles, et d’autres objets non comestibles du genre, afin de montrer le temps qu’ils prendraient à passer à travers ses intestins. En 1930, ses recherches ont été publiées par l’American Journal of Physiology sous le titre: "Le rythme de transit de matières inertes à travers l’appareil digestif".
Malgré ce régime dangereux, Hoelzel a vécu jusqu’à un âge avancé.
Frederick Hoelzel avant et après un long jeûne.
8. Albert "Vers l’infini et l’au-delà" Hofman a vécu le premier trip d’acide. Le LSD a été synthétisé la première fois en 1938 par le chimiste suisse Albert Hofman. L’intérêt pour la molécule fut faible jusqu’à ce que cinq ans plus tard, Hofman ressente d’étranges sensations après avoir resynthétisé le LSD. Comme il l’a écrit plus tard, il s’est senti dans un "état pas si déplaisant d’intoxication, caractérisé par une imagination particulièrement stimulée. Dans un état proche du rêve, les yeux clos, je percevais un flot ininterrompu d’images fantastiques, des formes extraordinaires avec un jeu de couleurs intenses et kaléidoscopiques. Au bout de deux heures environ, cet état a disparu."
Hofman en conclut qu’il avait accidentellement ingéré ou respiré du LSD. Le lundi suivant, il vérifia sa théorie en prenant 0,25 mg du composant. Il ressentit effectivement les mêmes sensations, comprenant de l’anxiété, des déformations visuelles, des symptômes de paralysie, une envie de rire. Incapable de continuer à travailler, il est revenu en vélo chez lui, où il a été saisi par l’angoisse – notamment celle d’avoir été dangereusement empoisonné.
Après s’être assuré par un examen médical que ce n’était pas le cas, il a commencé à en profiter. Comme il l’a écrit plus tard : "Petit à petit, j’ai commencé à profiter de ces couleurs sans précédent et du jeu de formes qui persistait sous mes yeux fermés. Des images fantastiques, kaléidoscopiques se pressaient en moi, alternant, variant, s’ouvrant et se refermant sous formes de cercles et de spirales, explosant dans des fontaines colorées, se réarrangeant et se recréant dans un flot constant."
Albert Hofman en 1993.
9. Paul "Peu importe si je deviens aveugle" Stapp a conduit une luge plus rapide qu’une balle de revolver. Après des décennies d’expériences avec des avions et des vols aérospatiaux, on sait clairement comment réagit un corps humain confronté à la puissante force g – et la façon dont il faut concevoir harnais et sièges éjectables pour que le pilote soit en sécurité. Mais cela comportait un grand degré d’incertitude jusqu’à ce que le Colonel Paul Stapp de la Air force, chercheur en médecine, accepte de soumettre son propre corps aux incroyables forces g à bord d’une "luge-fusée" lancée dans le désert de Californie.
La possibilité que ce vol puisse le rendre aveugle n’a pas découragé Stapp ; durant la phase préparatoire du vol, il s’est simplement exercé à s’habiller et à se déshabiller dans le noir. Il a ensuite effectué le vol le 10 décembre 1954, passant de l’arrêt à une vitesse de 1017 km/heure en cinq secondes. Puis, la "luge-fusée" a freiné, s’arrêtant complètement en 1,4 seconde et soumettant Stapp à 46.2 fois la force de la gravité.
Stapp est effectivement devenu aveugle, mais temporairement. Il a connu la célébrité en tant qu’homme le plus rapide sur Terre. Vous pouvez en savoir plus dans la vidéo ci-dessous.
10. Barry "Cul sec" Marshall a bu un bouillon rempli de bactéries. Durant des années, les médecins n’avaient qu’une vague idée des causes provoquant les ulcères de l’estomac. Beaucoup imputaient la maladie au stress psychologique. Mais un obscur professeur de microbiologie australien nommé Barry Marshall était convaincu que bien des ulcères résultaient d’une infection à une bactérie en forme de tire-bouchon connue comme l’Helicobacter pylori et qu’une batterie d’antibiotiques fournissait le meilleur traitement. Mais il n’existait pas de façon simple pour le Dr Marshall de tester sa théorie, puisque le H. pylori n’affectait que les primates et que des soucis d’étique l’empêchaient de la vérifier sur des humains. Il décida donc d’être son propre cobaye: il a extrait des germes d’un patient infecté, les a mêlés à une solution et l’a bue.
Quelques jours plus tard, après une phase de vomissements et d’épuisement, il a fait une biopsie de ses propres intestins et a prouvé le lien entre germes et ulcères. Il a remporté un Prix Nobel en 2005 pour cette expérience audacieuse.
Micrographe d’une bactérie H. pylori.
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